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Copyrus ou comment "copier, c'est créer", suite

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Copyrus ou comment "copier, c'est créer", suite

          Une aubaine... 

 

Une élève apporte au "Quoi de neuf ?" un vrai papyrus rapporté d'Égypte, une représentation d'Anubis et d'Atoum. Il nous offre de nombreuses pistes, comme œuvre à reproduire, avec de belles couleurs, des dorures, des hiéroglyphes et une aubaine également pour faire de l'histoire.

L'atelier, en petits groupes, se déroule de la façon suivante : le modèle est présenté sous la forme d'une photocopie agrandie au format A3, en noir et blanc et les élèves sont assis très près de lui. Ils dessinent au crayon à papier sur un papier épais format 24x32 cm à grain. L’atelier dure vingt minutes environ, aucun n'a pu terminer.

Le temps limité oblige à faire des choix : certains choisissent de représenter toute la scène, d'autres seulement les hiéroglyphes du haut, d'autres un seul des deux personnages. Ils sont très appliqués, impliqués. Le résultat des productions est très varié. 

 

 Deuxième étape, le 3 janvier, je reviens demander conseil sur la liste de discussion CréAtions. 

"Mais j'ai du mal à choisir ce que je vais leur donner comme consigne par la suite, ça semble inachevé pour la plupart. Est-ce que je leur laisse proposer une suite ? Je leur demande de choisir parmi plusieurs contraintes ? Tous la même ? Chacun choisit parmi mes/leurs propositions ? Je suis surtout "en panne" pour la suite de l'activité de reproduction. Une grande feuille avec un tracé plus ou moins abouti au crayon... Je leur propose de créer/improviser une suite, sans le modèle sous les yeux, mais cette fois-ci à l'aide de feutres ? Ils risquent d'avoir envie de repasser le crayon aussi du coup ? Et si je proposais craies grasses et encres ? Ensuite peut-être isoler avec des fenêtres pour une œuvre collective"
 

Et une fois de plus, je reçois de nombreux retours sur la liste ! 

- Oublier le modèle et prolonger librement les tracés sur la feuille avec plein de couleurs.

- Isoler des parties à l'aide d'une fenêtre, les découper, les assembler pour créer autre chose mais en tout cas s'émanciper du modèle à reproduire.

- Un trait fin à l'encre de chine noire mais peut-être difficile ou un marqueur indélébile plus facile à manipuler, fin ou plus gros, cela dépendra du rendu attendu selon les réalisations.


Mes élèves prennent beaucoup de plaisir à détourner leur production, j’observe même un certain effet de soulagement : donner de la vie à ces fades reproductions ! Je leur montre rapidement la technique encre/craie grasse : ils trouvent cela magique, il faut dire qu'ils semblent avoir expérimenté peu de techniques artistiques. Moi qui craignais que certains aient du mal à sortir de l'exercice de reproduction, ils se lancent sans aucune hésitation. Ils s’investissent tellement qu’ils recouvrent, presque complètement pour certains, leur trait de reproduction au crayon de papier.  

 

   

 

Le rendu est chouette, une collègue me suggère d’ailleurs de laisser comme ça : "Ce n’est pas grave si on ne voit plus le trait de reproduction." et/ou de voir avec eux ce qu'ils en pensent, ce que je décide de faire. Personnellement, cela m'embête qu'on ne voit plus le trait initial, je trouve qu'on perd le point de départ de leur projet ainsi que l'unité de leurs productions, dans le sens où elles ne semblent du coup plus avoir aucun lien entre elles. 

 

 

 Le Millefeuilles aurait voulu être un artiste
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