Raccourci vers le contenu principal de la page

Éditorial Éduc' Freinet n° 261

 

 

Éditorial

 

Depuis de nombreuses années, les ministres, avec le concours zélé des corps intermédiaires, tentent de transformer la Maternelle en classe prépa de l’élémentaire. Ils veulent que la grande section de Maternelle soit le cours préparatoire. C’est l’« élémentarisation » de la Maternelle. Nos dirigeants, faute de parvenir à enrayer les résultats catastrophiques des évaluations internationales, sans solutions pérennes, pensent qu’en mettant la pression sur la Maternelle, les résultats viendront. Mécanisation des apprentissages : on établit une hiérarchie dans les domaines d’apprentissages, on fait de la phonologie dès la moyenne section et surtout on évalue, trop et mal.

Résultat : on impose des plans math et français qui apparaissent depuis quelques années en Maternelle dans le cadre de la formation continue des enseignants. L’enfant est appréhendé comme animal-machine à qui on n’accorde plus suffisamment de temps de repos, de rêve, de libre arbitre, quelle que soit sa « section ».

Le problème n’est pas seulement la consternante naïveté de nos dirigeants dans leur vision de l’école, mais la soumission, l’absence de résistance de nos collègues et la posture zélée de celles et ceux qui font appliquer les directives ministérielles.

Et à la soumission s’ajoute l’indignité : pour beaucoup d’écoles, le COVID a été l’occasion de laisser les parents au portail et d’imposer un peu plus de contraintes aux enfants et aux parents.

Nous, éducatrices et éducateurs Freinet, portons une vision globale de ce qui forme et transforme tout individu, depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Il faut une vie pour éduquer un être humain. Gardons-nous de cloisonner le monde des humains en petite enfance, enfance, adolescence… senior, grand âge. C’est pour cela que la pédagogie Freinet est avant tout une pédagogie sociale et donc politique.

 

 

 Le comité de rédaction