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Éditorial Éduc' Freinet n° 263

 

 

Éditorial

 

La question de l’évaluation est devenue centrale dans le monde de l’entreprise comme dans tous les métiers de l’humain : la santé, l’éducation, le travail social… À l’école, les enseignant·e·s ont l’obligation de renseigner le LSU, le livret scolaire unique numérique permettant d’enregistrer les performances de leurs élèves tout au long de leur scolarité. « Il s’agit de faire acquérir [à l’élève] des compétences, lesquelles seront évaluées en permanence pour assurer son adaptabilité et sa flexibilité. Dans cette perspective utilitariste, la culture universelle n’a plus sa place, de même que la formation de l’esprit critique, ni le savoir théorique. » Avec, en ligne de mire de cette conception libérale de l’évaluation, la concurrence entre les écoles et le salaire au mérite pour les enseignants. Comment résister à cette mesure de la performance qui ne peut générer que compétition, classement, exclusion ? Comment évaluer en pédagogie Freinet ?

 

Lorsque l’enseignant se libère des contrôles formels et répétitifs, il peut se concentrer sur le cœur de son métier : soutenir la curiosité et le désir de chercher, encourager la créativité, organiser la classe pour que les productions de chacun, chacune soit valorisées et passées au crible de l’intelligence collective. Avec cette interrogation permanente : quelle écoute, quelle observation développer pour mieux connaitre ses élèves ? Comment faire en sorte que chacun, chacune se questionne sur son travail et soit capable de l’améliorer ?

 

Dans ce numéro, on verra que les outils et les moments d’évaluation sont variés, mais que tous ces dispositifs ont un but : aider le professeur à ajuster son action et à la clarifier pour que le dialogue avec les familles permette confiance et coéducation. Et aider les élèves à se faire confiance et à oser se lancer dans un travail authentique et exigeant pour construire savoir et savoir-être.

 

Loin de la comparaison et de la compétition, stériles et destructrices.

 
 

 

 Le comité de rédaction