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Trois dispositifs pédagogiques au collège

Dans :  Arts › Principes pédagogiques › 

Revue en ligne CréAtions n°268 "C'est la rentrée : je crée !"
annoncée dans Éduc' Freinet n°268 - Publication : juin 2024

Classe de 6e - Collège Cobergher de Bergues et Collège du Westoek, Coudekerque-Branche (Nord)
Enseignant : Hervé Nuñez

 

 

Trois dispositifs pédagogiques en collège

 

Dans ma classe je propose trois dispositifs aux élèves :
- le sujet : énoncé conçu par le professeur en accord avec les programmes – production – bilan  recherche – test ;
- le déclencheur : fiche incitatrice à choisir dans la classe - production – bilan – recherche ;
- la production libre : fiche projet (proposition d’action élaborée par l'élève) – production – bilan – recherche.
En instituant l’idée de "choix", mon intention est d’amener chaque élève à ne pas rester passif ; je lui donne la possibilité de décider, soit de continuer à s’en remettre au savoir descendant (sujet, déclencheur), soit de s’engager dans un projet personnel (production libre).

Le sujet est un texte, l'énoncé, conçu par le professeur en relation avec le programme du cycle. Il définit une problématique, délimite une action et un espace d’expérimentation, propose un déroulement, tout en laissant à chacun·e un espace de liberté et un champ de réflexion qui fera l’originalité de sa réponse.
Le sujet est l'activité par défaut.


Sujet :
Semblables mais différents


Déclench'art 

Le déclencheur est utile pour celles et ceux qui font une pause ou ont oublié leurs affaires.

 
Le parcours de Lucile : qu'est-ce qu'elle expérimente ?

Dans la production libre, il ne s’agit pas de faire "ce qu'on veut, quand on veut". Il faut respecter un temps d'écriture et de dialogue avec le professeur pour rédiger son projet en tenant compte d'un modèle et obtenir son aval après d’éventuelles reformulations. Le modèle incite à définir une problématique, une action, à faire un schéma explicatif et un plan de travail...
Si l'élève peut choisir ponctuellement de faire un sujet quand celui-ci lui plait, mener de bout en bout sa production, de la conception (saisissement créateur) jusqu’à sa concrétisation (produire, exposer l’œuvre "au dehors"), émancipe. Celui ou celle qui s’essaye à la production libre ne revient pas souvent en arrière.

Ne pas avoir de projet, s'écrit et est aussi un projet envisageable, par exemple décider d'avoir un projet de tâtonnement expérimental.

Proposer un "projet de production libre" est obligatoire mais faire la production ne l'est pas : l’objectif est d’amener les élèves à faire des projets qui leur tiennent à cœur car ils auront envie de les réaliser. Au moment de penser à écrire leur premier projet libre, beaucoup d’entre elles et eux sont juste désireuses et désireux de répondre à mon attente et font des propositions stéréotypées, trouvées sur des sites créatifs sur internet, copiées sur le ou la voisine ou soufflées scrupuleusement par les parents. "Qu’est-ce que j’ai envie de faire qui vient de moi ?" est déjà un questionnement en soi (que même les adultes n’ont pas forcément résolu !).

La recherche permet à l’élève d’être autonome dans son accès à la culture. En 6e, elle n’est pas encore instaurée ou pas tout de suite.
L’enjeu de la recherche est d’abord de créer une relation directe avec une œuvre d’artiste découverte et choisie dans la multitude des propositions du moteur de recherche internet grâce à un mot-clé. Il s’agit d’apprendre :
- à trouver des mots-clés en rapport avec sa production ;
- à trouver une œuvre qui soit "vraiment" celle d’un artiste à partir de ce mot-clé (apprendre à différencier les images de pub., les images épinglées dans les blogs, hiérarchiser les sources...) ;
- à se former à la description et à l’analyse.
La recherche peut-être faite à partir d'internet ou au "4C", le centre de documentation et d’information (anciennement appelé CDI), en donnant le mot clé à la personne responsable du lieu.

 
Le parcours de Lucile : qu'est-ce qu'elle apprend ?

Le test est une mise au point sur les connaissances abordées. On le fait d’abord ensemble à l’oral après la production puis l’élève répond aux questions, plus tard, à l’écrit. Au besoin, comme pour les autres écrits, il reprend son texte jusqu’à la validation (texte marqué « final » sur son document). Au bout de quelque temps, les réponses sont disponibles sur le site dédié créé par le professeur afin que les élèves qui ont des dernières corrections à faire puissent y répondre sans pression.
Il n'y a pas de test lorsque l’élève fait une production libre car les connaissances mises en jeu sont spécifiques à son projet individualisé. Si le  professeur disposait de plus de temps avec elles et eux, il serait possible de leur demander de concevoir un test valable seulement pour le projet libre réalisé.

Place de L’écriture dans ce dispositif
Des documents modèles sont repris pour être adaptés en les complétant à la main mais ils peuvent être saisis à l'ordinateur pour les élèves à besoins particuliers (il y a toujours une version lecture et une autre en écriture).
Les élèves sont incité∙es à concevoir leurs projets de productions libres à la maison (au moment de s’endormir, en marchant, lorsque l’esprit est plus disponible) mais ils ont accès à quatre ordinateurs dans la classe et une séance à la salle informatique est systématiquement prévue après trois séances de pratique pour rédiger leurs écrits (cela permet l’entraide et aussi la coopération, dans la conception d’un projet de groupe par exemple).
Tous les documents peuvent être téléchargés ou mis à jour sur clé en classe ou lors des séances à la salle informatique mais un site en ligne les propose aussi (site "copinart-pla" accessible notamment via le site du collège). Les photos des productions, des œuvres trouvées dans les recherches sont aussi récupérables à ce moment là, photos qui sont imprimées ensuite en couleur par le professeur et collées sur le document.
Certains élèves reçoivent, sur demande, les documents papier (modèles, énoncés de sujets...).

  

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