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Groupe Analyse de Pratiques du GD 44 - réunion du 23 avril 2010

Dans :  Région Grand Ouest › 
Groupe ACP – 23/04
 
Présents : Marie Reine – Valérie – Claude – Paul – François – Gwenaelle
Absents excusés : Céline Ga, Karine K et J, Dorothée
 
Valérie pose la question de la notion de savoir/compétence suite au dernier stage évaluation organisé par « émancipation »
 
La notion de compétence pose question :
Nouvelle pensée pédagogique progressive quand la notion de compétence est arrivée dans le monde de l'Ecole.
Objectif sous-tendu : à quels besoins économiques répond cette notion?
Elle serait fortement liée à l'adaptabilité au nouveau monde du du travail : besoin de compétences – employabilité – multi compétences sans droits – on passe au contrat individuel – plus de droit au travail
On irait vers un remplacement du diplôme par compétences modulaires – VAE (validation expériences)
L'acquisition du savoir en elle-même n'est plus intéressante
Cela renvoie à notre propre travail d'enseignant sur la notion de compétence, notamment au niveau des compétences transversales
...
Relire le texte de Niko Hirtt et voir en quoi les enjeux économiques se jouent avec les enjeux pédagogiques
(pour en savoir plus, renvoi au texte de Niko Hirtt)...on en recause après cette lecture
    Quelle part de l'enfant auteur dans les temps de travail personnel que nous instituons?
    L'enfant auteur
  • Quid du travail d'entraînement du travail personnel? Cela pose toujours le problème des enfants qui ne travaillent pas sur les activités proposées (ou imposées) par l'enseignant. Mais quel temps donnons-nous aux enfants pour qu'ils puissent durant ce temps, s'exprimer, produire, être auteur? Si nous nous contentons d'activités d'entraînement, on peut difficilement se plaindre de leur manque d'investissement...
  • Accepter de ne rien faire ...ou de leur laisser le temps... les laisser mener leurs projets : musique – théâtre - ... (voir dernier Nouvel Educateur sur le temps) comment faire pour que nous nous donnions le temps pour que justement les enfants s'approprient le temps et le savoir... surtout à une époque où l'institution ne se préoccupe que de ça
    Le principe de la semaine à thème sur cette notion de temps et durée est intéressant.
    L'enseignant auteur
  • Les activités de recherche,de production, ... nous renvoient à nos propres connaissances, à notre propre culture (et par conséquence à nos manques). Quelques exemples sont donnés : événement du « gendarme » sur la cour évoqué par Claude...
    événement de la mouche dans l'ouvrage de Bernard Collot sur l'école du 3è type.
  • Il nous faut donc à la fois être dans la dévolution radicale en se mettant à l'écoute réelle des enfants, de leurs expressions, des événements apportés...Et en même temps se mettre en recherche pour apporter des éléments aux recherches des enfants, leur donner des moyens de problématiser leurs recherches.
    Ce positionnement est à la fois déstabilisant...et passionnant dans un cheminement enseignant.
    La création du milieu
Cela nous renvoie à la question du milieu que nos avons à créer dans nos classes, nos écoles.
Dans certaines classes (3è type – voir dernier Nouvel Educateur) , l'enfant gère son emploi du temps
On sait que la question des rythmes scolaires ne se pose plus quand les enfants sont en activité réelle, notamment quand ils sont auteurs. La durée n'est alors plus un problème...
Comment aménager le temps dans nos classes pour justement donner ce temps afin d'engager un réel travail (au sens de l'éducation au travail chez Freinet) chez tous, notamment ceux qui en ont le plus besoin...Et ceux qui en souvent le moins!
 
Les outils, les formes de travail personnel :
  • l'outil « plan de travail » est largement utilisé...parfois, juste un listing d'activités. Il peut être aussi utilisé un plan de travail et un plan de travail maths, un plan de travail personnalisé pour enfants en difficulté
  • des contrats sont en place pour certains : contrat individualisé - contrat minimum pour tous...
  • le temps : de 3/4h ou une heure ou plus
  • la durée : sur 15 jours ou une semaine ... ou non déterminé – vers bilan individualisé en fonction des avancées
  • les prévisions, les bilans : certains prévoient leur plan de travail en fin de semaine pour que l'enseignant le regarde pendant le week end avant l'établissement définitif du plan.
  • Les activités possibles :
Activités de création, production :
-écrire (certains permettent d'écrire pendant le TP, d'autres c'est hors de ce moment, d'autres encore c'est dedans ET hors)
-lire un livre (lien avec carnet de lecteur)
-création ou/et recherche maths
...
Activités d'entraînement, consolidation :
-exercices étude de la langue à partir de textes d'enfants
-idem en maths : exercices ouverts à partir de créations maths, avec des adaptations pour les CM2
-entraînement sur logiciels avec les ordinateurs
-entrainement en lecture
-entraide : sous forme spontanée, ou institutionnalisée.
...
Activités de découverte, de recherche, d'apprentissage nouveau :
-apprentissage à 2 : apprentissage nouveau ou à consolider
ou entrainement en lecture-création et recherche maths
-recherche en étude du milieu
-entraide : sous forme spontanée, ou institutionnalisée.
...
Activités d'évaluation :
-passage de brevets (avec contrats pour certains)
...
Les bilans de journée
Ils paraissent essentiels pour certains. Ils ont délaissés par d'autres, pour des difficultés de gestion de temps. Cela repose encore la pression du temps et celui du temps choisi. Le fait d'institutionnaliser ces moments permet de ne pas les omettre car ils gardent une place irremplaçable.
Un exemple de bilan :
  • retour sur ce qu'on a appris « j'ai appris aujourd'hui » : l'importance à revenir sur des temps de la journée, quitte à ne revenir que sur un temps; l'expression des nouveaux savoirs perçus, des difficultés éventuelles est important pour nous, pour eux.
  • je n'ai pas compris – j'ai besoin d'aide : mise en place alors des entraides (tableau d'entraide à ce moment, pendant la classe, ...)
  • je félicite : sans doute plus intéressant de le faire à ce moment qu'au conseil, car retours sur les activités de la journée – valorisation de certaines, des présentations...
  • j'ai aimé, je n'ai pas aimé parce que...
  • et demain?
 
Tout bilan, quel qu'il soit, est important à faire avec eux : on y entend des choses pertinentes – ils trouvent eux-mêmes des critères – c'est là que la culture de la classe, du milieu se construit.
ils apprennent quand ils parlent – cela peut être justement le problème pour certains temps de travail personnel où il n'y aurait pas interactions entre les enfants.
on ne porte pas assez d'attention à l'oral – lien avec abstraction
voir à ce sujet le travail sur la recherche de Mons de Delcambre
 
Les temps de présentations :
Ils paraissent essentiels là aussi dans le lien aux activités d'expression et, là aussi, dans la construction et l'enrichissement de la culture de la classe.
C'est le lien essentiel entre deux fondements de la PF : expression et communication
Cela pose aussi la question de la trace des productions dans nos classes (culture du milieu) : comment on garde les traces dans une classe?
 
La place de l'erreur est évoquée.
 
Un processus réel d'apprentissage pour tous les enfants imposerait pour nous enseignants des procédures inversées :
Travailler d'abord sur leurs projets, leurs recherches, leur expression...
C'est alors qu'ils ont besoin d'outils...
Et là, le sens du français, des maths, de l'étude du milieu devient vital.
Notre part prend alors toute son importance, comme la part du groupe-classe, pour permettre à ces expressions de se développer, de l'enrichir...
Nous transformons alors réellement le rapport au savoir. Le savoir devient créateur, émancipateur.
Voici un bel idéal! Nous en sommes tous à des points différents dans ce processus...car les freins et pressions sont forts : culture école, pression parentale, institutionnelle...
Il faut aussi savoir résister à se propre pression : comment s'autoriser?
 
L'organisation du milieu est importante pour faire le lien entre les apprentissages, en lien avec notre idée et notre vécu de la responsabilisation dans la classe. Nous évoquons d'ailleurs l'idée de responsabilisation comme une des techniques de la PF actuellement sans doute la plus dévoyée (services tournants, ...)
 
Plus généralement, nous évoquons notre capacité à s'autoriser plus globalement aujourd'hui dans l'école : la « stupidité » des autorisations d'absence à faire signer (alors que nous gardons de toute façon toute responsabilité) - l'infantilisation de l'inspection (en lien avec les collègues qui continuent à faire jouer leur droit au refus d'inspection) – les évaluations nationales, démontées par les analyses faussées des derniers résultats joints) – notre propre droit à la formation (alors que nous laissons imposer des animations pédagogiques si souvent insipides et sans saveur...
 
Nous évoquons évidemment aussi la question de l'obéissance (expérience Milgram) et la docilité bien apprise de la plupart des enseignants (voir aujourd'hui la capacité de non résistance).
 
Pistes pour la suite :
-L'enfant auteur dans le travail personnel (s'échanger nos plans de travail – et d'autres outils en lien - d'ici la prochaine réunion)
-L'organisation du milieu : traces des productions – comment organiser le milieu avec les élèves
Claude viendra filmer dans les classes.
 
A lire pour la prochaine réunion
  • texte de Niko Hirtt « L'approche par compétences : mystification pédagogique »
  • dernier Nouvel Educateur sur le temps
  • texte évaluations nationales – résultats faussés
Prochaine réunion : mercredi 9 juin matin, à ange Guépin (sauf si journée départementale)