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Pour une école publique au service de tous les enfants


Nantes, février 2009
Le CA de l’ICEM pédagogie Freinet

L'ICEM-pédagogie Freinet propose et soutient ...

Face à l’avalanche de mesures et de déclarations qui visent à démanteler le service public d’éducation en méprisant le travail des enseignants des 1er et 2ème degrés, l’ICEM (Institut Coopératif d’Ecole Moderne – pédagogie Freinet) ne peut que s’insurger et réagir.

Les mesures mises en place par le ministère de Monsieur Darcos, (suppression de la carte scolaire, passage de 26 à 24 heures pour les élèves, mise en place de l’aide personnalisée, EPEP, évaluations CE1, CM2…. ) et les discours démagogiques qui les accompagnent cachent à grand-peine la logique exclusivement comptable qu’elles veulent servir.

La stratégie gouvernementale consiste à dénigrer le travail des enseignants en s’appuyant sur les résultats – certes moyens mais pas catastrophiques - des évaluations internationales et prépare ainsi l’opinion à accepter des réformes profondes de l’école. Or, Les solutions pédagogiques qu’impose, sans concertation, le gouvernement vont à l’encontre de ce qu’il faudrait faire pour améliorer les résultats scolaires des enfants.
Réduire le temps hebdomadaire d’école au lieu de modifier la journée, c'est une mesure démagogique à l’adresse des adultes (parents et enseignants) et des professionnels du tourisme et du loisir. La réduction de ce temps d’apprentissages ne peut que nuire aux enfants en difficultés et est préjudiciable à tous, en particulier aux enfants qui ont besoin d'un peu plus de temps (les enfants dits « moyens ») qui seront mis en difficulté par ces deux heures d'apprentissage en moins chaque semaine.
Supprimer les RASED au lieu d’ajouter un enseignant par école, c’est gagner 8000 postes budgétaires. C’est revenir sur une avancée de l’école : l’accès à une aide spécialisée sur temps scolaire aux enfants qui en ont besoin. C'est envoyer systématiquement les enfants en difficulté dans des structures privées, en dehors du temps scolaire, si les familles peuvent en supporter le coût et l'organisation.
Stigmatiser les enfants en difficulté en leur rajoutant des heures de « soutien » et de « remise à niveau », c’est nier le droit de chacun d’apprendre à son rythme et dévaloriser le travail individualisé. C'est priver une partie des enfants de leur droit au repos, aux loisirs, à la vie de famille.
Ficher les enfants dès la maternelle avec Base Elèves, en niant le droit d’opposition des parents, c’est se détourner de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
Mettre en place des programmes rétrogrades qui nient toutes les recherches pédagogiques des 40 dernières années et font la part belle à la transmission frontale et aux exercices de systématisation, sous prétexte de recentrer sur les savoirs fondamentaux, c’est réduire les activités d’expression, de création et d’expérimentation dont on sait pourtant qu’elles sont fondamentales aux apprentissages.
Evaluer afin de contrôler la bonne mise en œuvre des programmes et non pour diagnostiquer les difficultés des élèves et rendre publiques ces évaluations pour comparer les écoles, c’est abolir, malgré les dénégations officielles, la liberté pédagogique des enseignants, c’est mettre les écoles en compétition, c’est construire une école inégalitaire en incitant les parents à inscrire leurs enfants en fonction des résultats obtenus dans telle ou telle école.
Regrouper les écoles en EPEP et placer à leur tête un chef d’établissement afin de mieux les contrôler, c’est fermer encore quelques classes et petites écoles, c’est limiter les relations de proximité entre la population et son école, c’est augmenter le pouvoir des collectivités territoriales sur l’école, c'est limiter le pouvoir des professionnels de l'enseignement (choix des méthodes pédagogiques, des outils utilisés...).
Supprimer (dans un premier temps) la 1ère année de scolarisation en maternelle alors que l’école maternelle française a fait la preuve de son importance dans la réduction des écarts sociaux, c’est ouvrir la porte aux écoles privées pour ceux qui auront les moyens de la financer et interdire l'accès à l'école gratuite aux enfants issus de milieux dits défavorisés

Toutes ces mesures ne réduiront pas l’échec scolaire ! Où est le bien de l’enfant ?
Toutes ces mesures ne visent qu’à démanteler le Service Public d’Education en supprimant des postes, en transférant plus de pouvoirs aux collectivités territoriales, en poussant les familles qui le pourront vers l’école privée, en fermant les petites écoles.

De Célestin Freinet à nos jours, l’ICEM a toujours été et reste une force de propositions. La pédagogie Freinet a su s’adapter, sans se renier, aux évolutions de l’école et de la société. Nous réaffirmons notre choix d’une éducation qui, parce qu’elle considère l’enfant comme un être social, une personne à part entière, lui apporte les aides appropriées à ses apprentissages en ne les isolant pas artificiellement de ses expériences, et développe ainsi sa capacité à être auteur et acteur des nécessaires évolutions sociales.

L’ICEM défend une école qui permet de :
- penser la langue avec la méthode naturelle de lire-écrire, le journal, la correspondance, le texte libre, l’expression libre
- penser les mathématiques avec la création et la recherche mathématique, le calcul vivant
- penser l’apprentissage avec les démarches de tâtonnement expérimental, d’expression libre et de coopération
- penser la relation avec l’organisation coopérative de la classe, de l’école, l’entraide, les échanges de savoirs, les Arbres de connaissances
- penser l’histoire avec la construction coopérative d’un patrimoine culturel de proximité qui permettra à tous d’accéder à la culture universelle
- penser le monde avec les techniques et outils de communication, les technologies nouvelles de communication et d’information, par la correspondance y compris au-delà des frontières,
- penser la vie avec nos techniques d’étude du milieu, les échanges sociaux et cognitifs quotidiens de la classe coopérative qui amènent les élèves, les jeunes d’aujourd’hui à devenir producteurs et auteurs de leurs savoirs, de leur vie

L’ICEM soutient tous les enseignant(e)s qui refusent une école de la compétition, du fichage, du rejet.

L’ICEM soutient tous les enseignant(e)s qui refusent d’être complices de la destruction de l’Ecole Publique, de l’Ecole pour tous.

L’ICEM soutient tous ceux qui œuvrent au sein de l’Education Nationale, pour une école juste, s’adressant à tous, une école formatrice d’enfants auteurs de leurs apprentissages et citoyens de demain.