
En Afrique, le Burkina Faso, pays très pauvre, est pourtant riche en minerais. Il y a de l'or. Et des familles misérables risquent leur vie pour en récupérer quelques paillettes.
![]() |
Le Burkina est l'un des pays des plus pauvres du monde.
Mais son sous-sol contient divers minerais, qui intéressent l'industrie mondiale - souvent, sans retombées économiques sensibles pour la population locale. L'exploitation "artisanale" de l'or, (présent sur une bonne partie du territoire), a développé des pratiques désastreuses pour les hommes et pour l'environnement. Problèmes sociaux, enfants non scolarisés, accidents, intoxications, pollutions… la ruée vers l'or fait des ravages. Le Burkina Faso1, ancien territoire de l’Afrique Occidentale Française2 sous le nom de Haute-Volta, est devenu indépendant en 1960. C’est un pays de 274.000 km2, peuplé d’environ 15 millions d’habitants. Sans accès à la mer, vivant presque exclusivement d’une agriculture rendue difficile par le climat, le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres du monde. Un habitant sur deux vit avec moins d’un dollar par jour. Cependant la présence d’or est signalée sur presque tout le territoire et sa recherche est en plein essor depuis environ vingt-cinq ans. |
1- Le nom Burkina Faso signifie «le pays des hommes libres».
|
|
||
|
3- Sources : Premier Ministère du Burkina Faso. |
|
![]() Le paysage aux abords de la mine : un hameau avec ses greniers à mil aux murs de terre et aux toits de paille. Avec la terre de cette région, on fabrique des briques qui sont ensuite séchées au soleil et qui servent à élever les murs des constructions. Un abri recouvert d’un épais toit de paille sert de lieu de réunion pour les palabres4, lorsque les arbres ne fournissent pas une ombre suffisante. Des sacs en plastique noir dispersés par l’harmattan, (vent chaud venant du désert), polluent toute la savane, même si beaucoup sont récupérés et découpés en lanières que l’on tisse pour en faire des sacs et des paniers. |
4- Palabres. En Afrique noire, les hommes se réunissent, généralement en plein air, sous un arbre, pour discuter de tout problème relatif à la communauté villageoise. Ces discussions portent le nom de «palabres» |
|
L’orpaillage est une technique artisanale. Les hommes lavent dans l’eau des rivières les sables ou les terres qui contiennent des paillettes d’or. la province de Bam au Burkina
![]() |
||
![]() ![]() 1 et 2- La mine consiste en une multitude de puits, trous qui peuvent atteindre 70 mètres de profondeur, simplement creusés dans le sol sans que leurs parois soient consolidées. Seule l’ouverture est renforcée par des sacs et les mineurs posent leurs pieds sur des branchages pour ne pas effriter le sol. Chaque puits est équipé d’une poulie fixée à une poutre, sur laquelle s’enroule une corde qui permet de descendre et de remonter. Des galeries partent du fond du puits. De la surface, on peut entendre les bruits assourdis, les voix des mineurs. Ces puits sont extrêmement dangereux : ils s’effondrent régulièrement en ensevelissant des mineurs. |
||
![]() 3 3- Les jeunes garçons et les hommes qui y travaillent sont simplement équipés d’une lampe électrique. Les outils utilisés par les mineurs restent très rudimentaires. Tout le travail se fait manuellement, sans le secours d’aucune machine. Les mineurs utilisent en particulier la daba, une sorte de hachette à tranchant perpendiculaire au manche. Aucune ventilation n’est prévue, ce qui rend le travail épuisant. |
||
La mine est pauvre : on n’en retire que de petites quantités d’or, et les ouvriers y gagnent à peine de quoi manger. Le site n’est pas fermé mais gardé par des hommes en armes engagés par la société minière et tout vol est sévèrement puni. Les accidents du travail sont fréquents : aucune règle de sécurité ne protège les mineurs. ![]() ![]() 1- Au premier plan, le « gruyère » du paysage minier. Les sacs remplis de minerai sont entreposés au fond de la mine avant d’être remontés à la surface.
2-Dans une première étape, les mineurs écrasent grossièrement au marteau le minerai. |
||
![]() 3- Les femmes et les enfants pilent ensuite les morceaux cassés par les hommes pour en faire une poudre.5 C’est un travail très dur qui a lieu dans un bruit assourdissant, dans la chaleur torride – il fait entre 35 et 45 degrés - et la poussière. |
5- Malgré les lois censées protéger les enfants, beaucoup d’entre eux, dans des pays pauvres, sont peu ou pas scolarisés et doivent travailler, souvent dans des conditions très dures, comme c’était encore le cas dans nos pays au XIX° siècle. |
|
L’eauL’activité minière réclame de grandes quantités d’eau. Or, l’eau est rare au Burkina Faso comme dans tous les pays du Sahel. Les sociétés minières doivent forer profondément le sol pour alimenter leurs mines. Certaines de ces sociétés participent depuis 2004 au programme «les mines pour l’eau» destiné à faire profiter les habitants des forages qu’elles pratiquent pour leur activité, et qui fournissent une eau plus abondante et de meilleure qualité que celle traditionnellement utilisée par les populations. En effet, selon l’UNICEF6, dans cette partie de l’Afrique, 80% des maladies et des décès chez les enfants ont pour cause la mauvaise qualité de l’eau qu’ils boivent. |
6- L’UNICEF est un organisme au sein de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui s’occupe de la santé et du bien-être des enfants partout dans le monde. |
|
![]()
La poudre obtenue est mélangée à l’eau. La boue liquide s’écoule sur un plan incliné couvert d’une toile émeri7 - destinée à retenir les particules d’or, plus lourdes, qui restent coincées entre les grains de la toile. |
7 La toile émeri est une toile sur laquelle sont fixés des grains de corindon, roche très dure qui, réduite en grains, sert d’abrasif (ponçage) ou d’antidérapant.
|
|
|
8- Une ONG est une Organisation Non Gouvernementale : c’est une organisation privée (et indépendante des Etats), qui vise non pas à s’enrichir mais à œuvrer pour le bien public, dans le domaine de la santé, de l’environnement, du développement économique.
|
|
|