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logo ressource btn Le radon, un élément radioactif

Niveau de lecture 4
Dans :  Sciences et Techno › 
Mai 2002

Le radon est un gaz radioactif présent naturellement dans le sol. C'est la 1ère source d’irradiation naturelle. Comment le détecter, et limiter sa présence ?

La découverte du radon     

En 1898, Pierre et Marie Curie1 isolaient le radium et trouvaient qu’il avait de curieuses propriétés radioactives.
Quelques années plus tard, en 1907, le professeur Berget décrit les caractéristiques d’une émanation gazeuse inconnue et radioactive émise par le radium.
   
De nombreux savants travaillent sur cette émanation mystérieuse, et en 1910, sir W. Ramsay2 et M. Whytlaw-Cray réussissent à peser ce gaz et confirment sa radioactivité.
En 1917, A. Muguet détermine sa température de fusion et d’ébullition.
C’est enfin en 1923 qu’une commission internationale retient la proposition de G.C. Schmit en l’appelant «radon».    

 

1- en 1903 , Pierre et Marie Curie obtiennent le prix Nobel de physique pour la découverte de la radioactivité naturelle.

 

2- Sir William Ramsay (1852-1916), chimiste écossais, entreprend en 1894 des expériences qui vont permettre de démontrer la présence de « gaz rares » dans l’atmosphère (hélium, néon, argon, krypton, xénon, et radon)

Les propriétés du radon


A température ambiante, le radon est un gaz incolore et inodore.

Sa température de fusion est de –71°Celsius et sa température d’ébullition est de –62°Celsius.    
Il fait partie de la famille des gaz rares (ou gaz nobles) et a une grande inertie chimique3 ; dans la nature, il n’existe que sous la forme de radon.

Le radon naît de la désintégration de l’uranium et du radium présents naturellement dans le sol.
Il est lui aussi radioactif ; spontanément, il se transforme en d’autres éléments (polonium, plomb, bismuth). 

 

 

RAPPEL : la glace fond à O°C  et l’eau bout à 100°C


3- inertie : en chimie, synonyme de stabilité

radon

Par son importance, le radon est la deuxième source d’irradiation

radon

* radiodiagnostic : des produits irradiants sont utilisés en  médecine pour certains diagnostics ou certains traitements

Les effets du radon sur la santé

Bien avant la découverte du radon, en 1567,  le médecin et alchimiste suisse Paracelse nota une mortalité inhabituelle due à des maladies respiratoires chez les mineurs, surtout les jeunes, travaillant dans des mines situées en Saxe (Allemagne) et en Bohême (République tchèque).

Ces maladies augmentèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles avec l’intensification de l’extraction minière (argent, cobalt, cuivre). Elles furent identifiées comme étant des cancers.

Après la découverte du radium par Pierre et Marie Curie à partir de minerai extrait en Bohême, puis de son «émanation» mystérieuse, des mesures dans ces mines et celles de Saxe montrèrent de fortes concentrations de ce gaz.

En 1924 et 1932, l’origine professionnelle des cancers des mineurs fut évoquée, mais c’est seulement en 1940 que Rajewsky annonça que l’inhalation de radon dans les mines était une cause possible de ces cancers.

Le radon (et ses descendants) pénètrent dans les poumons lors de la respiration. En se désintégrant, ils émettent un rayonnement qui lèse les bronches et augmente le risque de développer un cancer, loin derrière le tabac toutefois.

 

Où trouve-t-on le radon ?

Dans le milieu naturel

Les sous-sols contenant du granit émettent le plus de radon, mais on peut en trouver dans les eaux thermales, au niveau des failles de l'écorce terrestre et dans les fumerolles (fumées) des volcans.    
 

radon

Dans les bâtiments

Le radon entre dans les maisons, essentiellement par le sous sol.
Dans les endroits clos et mal ventilés, il peut se concentrer et atteindre des valeurs importantes.

En France, les pouvoirs publics distinguent dans les bâtiments trois niveaux de concentration :
- En dessous de 400 Bq/m34, le risque est estimé comme dénué de conséquence sanitaire.
- Entre 400 et 1000 Bq/m3, il est souhaitable de le diminuer par des actions correctrices.
- Au delà de 1000 Bq /m3, des actions correctrices doivent être impérativement réalisées.

 

4- Le Bq/m3 (Becquerel par mètre cube) est l’unité de mesure de la concentration du radon dans l’air. Un Becquerel équvaut à une désintégration radioactive par seconde

.radon  


Comment limiter sa présence ?

Il existe trois mesures efficaces qui permettent de limiter la quantité de radon dans un bâtiment :     

radon

1 - rendre étanches les sous sols, vides  sanitaires, murs, planches et passages de canalisations.

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2 - Ventiler le sol en dessous du bâtiment (vide sanitaire ou sous sol)

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3 - Aérer les pièces en mettant en place un système de ventilation mécanique

 


Comment le mesurer ?

Les appareils utilisés pour mesurer la quantité de radon ne sont pas les mêmes selon que l’on est à l’intérieur ou à l’extérieur. Voici quelques exemples :
     
 A l’extérieur du bâtiment :

radon

A l’intérieur du bâtiment, avec un dosimètre.

En France, les pouvoirs publics distinguent dans les bâtiments 3 niveaux de concentration :
• en dessous de 400 Bq/m3, le risque est estimé comme dénué de conséquence sanitaire.
• entre 400 et 1000 Bq/m3, il est souhaitable de le diminuer par des actions correctrices.
• au-delà de 1000 Bq/m3, des actions correctrices doivent être impérativement réalisées.

Une grande campagne de mesure a été réalisée dans les habitations françaises en 1994-1995 à l’initiative de la Direction générale de la Santé. Elle a permis de confirmer que les zones granitiques telles que le Massif Central, la Corse, Le Massif Armoricain étaient les plus exposées à ce risque.     

 

radon

En 1999 une autre grande campagne de mesure a débuté, touchant cette fois les établissements recevant du public, surtout du jeune public.

Les concentrations de radon dans l‘habitat français

Moyennes des concentrations du radon par département (en Bq/m3)

légende
Moyenne nationale : 90 Bq/m3
Bilan au 1-1-2000

 

 

 

Source : 
BT 1138 (mai 2002)
Ressources et bibliographie: 
"Environnement et Radioactivité", Colette Chassard-Bouchaud ; PUF, « Que Sais-Je ? » - 1993. "Le radon de l’environnement à l’Homme", Institut de Protection et de sûreté nucléaire ; EDP Sciences – 1998. "Bâtiment et Santé", Ministère de l’Equipement , des Transports et du Logement ; Ministère de l’Emploi et de la Solidarité - 1999.
Crédit iconographique : 
Annie Dhénin (d'après la BT 1138)