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Les forums sociaux : espace éducatif, espace de résistance, espace de mutualisation, espace d'action

Novembre 2003

La politique de l’éducation promet d’être cohérente avec la logique libérale, sécuritaire, autoritaire et hiérarchique ; une politique de séparation, de discrimination et de renoncement éducatif.
Déjà bien engagée dans notre système éducatif,celle-ci diabolise l’innovation et sanctifie la tradition : déni de la création, démantèlement du collège unique et sélection précoce qui scelle définitivement les destins scolaires.
Sans états d’âme, elle favorise la dégradation de l’enseignement public pour forcer les familles à contribuer à son financement, à se tourner vers le privé, mettant ainsi en concurrence les établissements et transformant ses usagers en clients.
Guidée par le marché,la politique de l’éducation ferme les yeux sur les entorses à la gratuité, l’intrusion de la publicité et elle livre ses échecs au soutien scolaire, au para-médical.
N’admettant pas son inefficience, son incapacité à permettre aux enfants d’empiler les connaissances nécessaires aux besoins sociétaux, elle met en cause la place de l’enfant et la promotion de ses droits en abandonnant la loi d’orientation et en préconisant l’autorité
et l’enfermement.
Le débat sur l’éducation, véritable Arlésienne, se fait attendre...
Et pourtant les pratiques différentes des mouvements pédagogiques dans des espaces expérimentaux, malgré les conditions parfois difficiles, se sont montrées efficientes.
Ces expériences permettent une organisation où la coopération,la participation mettent leur grain de sable à l’exaltation de l’individualisme, au déni du lien social.
L’école, le collège, le lycée devenant un lieu de vie, où se tissent des relations, où se réalisent des projets, un espace éducatif où la vie collective peut s’organiser,pour favoriser l’acquisition de tous les langages indispensables pour comprendre et appréhender le monde pour
y évoluer et avoir prise sur lui.
Face à un No Futur imposé par la pensée unique il devient urgent de  s’inscrire  dans  un    dispositif  de réappropriation du présent pour enfin approcher un avenir social s’appuyant sur les besoins des populations et non sur les seuls mécanismes boursiers ou mercantiles.
Il est temps de renforcer le lien entre nos pratiques pédagogiques et nos luttes sociales, d’élargir le champ éducatif à tout ce qui nous instruit et de mutualiser ces espaces d’apprentissage pluriel. Ne pas ignorer le rôle et la place des experts mais les mettre à parité avec
nos propres expériences éducatives et compétences pédagogiques.
En  réunifiant  nos  espaces/temps  nous  serons  à même de créer une cohérence à nos vécus et projets éducatifs.
Ce n’est pas une voie facile ou rapide. Elle se trace dans l’agir, dans la prise en compte des pouvoirs, dans le  symbolisme  de  nos  entreprises. Mais  collectées, mutualisées,elles participent à l’élaboration d’une éducation émancipatrice.
En devenant nous-mêmes les auteurs de nos vies, nous participerons à la création d’un monde meilleur et jouerons notre rôle de formateur co-apprenant dans nos écoles, quartiers et vie personnelle !