L’oreille oubliée.
Il fut une époque, il est peut-être encore quelques lieux, où la capacité d’attention auditive, la finesse de l’ouïe avaient une importance vitale pour localiser le gibier, l’eau, les autres ou le danger : l’oreille est l’organe de la vigilance et du contact direct, profond et permanent avec les vibrations de ce qui nous entoure. D’ailleurs, elle n’a pas de paupière…
Si « le médium est le message » ce sont sans doute ces spécificités du son et de l’oreille qui fondent la capacité de la musique à toucher directement et profondément notre sensibilité.
C’est aussi ce qui me fait dire que dès ces temps très anciens les messages des sons apportaient de l’émotion et les gens produisaient eux-même des sons où ils se retrouvaient, créaient cette émotion. La musique faisait partie des rites collectifs et sans doutes pour certain-e-s, des moments les plus passionnés jusqu’à devenir un Art avec un A majuscule.
Actuellement, nous baignons – et les enfants encore plus – dans un monde de sons fabriqués, véhiculés et diffusés par des machines spécifiques. L’avantage c’est que cela permet un brassage des influences issues d’autres cultures, de diverses parties de la société et d’autres régions du monde. C’est extraordinaire, même avec la lourde contrepartie du mercantilisme culturel.