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BTR n°26-27-28 - Savoir écrire nos mots

Mai 1978

 Préface

S'il est une activité pédagogique qui désempare le maître, singulièrement le maître qui s'occupe d'enfants en difficultés, c'est bien l'orthographe. D'une part, elle se situe au plus haut niveau de complication objective, puisque l'erreur y amalgame l'imparfaite maîtrise des mécanismes de lecture, d'écriture à la méconnaissance des conventions orthographiques - certaines d'ailleurs se trouvant être purement arbitraires : à tel point que l'annexion du vocabulaire peut ne pas en­traîner l'orthodoxie graphique. D'autre part, l'orthographe suscite la plus grande intensité de dramatisation scolaire, donc de perturbation subjective, à tel point qu'on a pu parler de "dic­tée lugubre", "d'exercice sinistre", qu'on parle de "fautes". Tout y concourt, le ton de l'exer­cice aussi bien qu'un système de "correction" inepte, puisque, qui a quatre-vingt-dix réponses bonnes sur cent, a dix-huit sur vingt en calcul et zéro pointé en dictée.
Et pourtant l'orthographe, limitée d'évidence à l'ordre acquis des tournures grammaticales et du vocabulaire d'usage, est nécessaire. Elle parfait la communication, contraint à une réflexion et à un effort salutaires, dès lors qu'ils sont agréés par l'élève et dédiés à un correspondant. Nul ne peut contester le rôle social de l'orthographe. Négativement, c'est parce qu'ils redoutent une certaine forme de mépris ou de raillerie que tant d'ouvriers, ou de paysans, renoncent, non seulement à la communication écrite de type banal, mais aussi l'acceptation de responsabilités politiques, syndicales, coopératives et sociales... pourtant de leur vocation et de leur compé­tence. Positivement, toute lettre d'obligation, surtout à adresser à l'administration, devient un véritable supplice...
D'ailleurs, si le maître le veut bien, il n'est point de discipline scolaire où les progrès peuvent être aussi spectaculaires. Par quoi l'orthographe passe de l'ordre (si nous pouvons dire) des activités perturbantes à l'ordre des activités valorisantes. C'est particulièrement net quand il s'agit d'enfants en difficultés : si un trouble apparemment global entraîne des échecs sectoriels, il est à attendre un gain global d'une réussite même sectorielle.
Encore faut-il aboutir à la définition, à l'essai d'une pédagogie de l'orthographe. C'est ce qui manque le plus. Il est curieux de constater la disproportion entre les recherches vouées à la lec­ture et celles consacrées à l'orthographe. Lorsque ces dernières se développent, elles reposent généralement sur une totale confusion avec l'écriture. C'est le cas de la plupart des tests amé­ricains. C'est le cas aussi de la presque totalité des typologies d'erreurs orthographiques, ces typologies s'appelant le plus souvent, ce qui est significatif "classification des fautes d'ortho­graphe". De toute façon, les recherches connues s'en tiennent à ce dernier aspect du problème, presque qu'abstraitement saisi dans l'analyse de documents finis. Les chercheurs sont rarement des hommes de terrain, capables de voir le blé germer (ou ne pas germer) dans les sillons. Or, l'important est sans doute dans cette germination, si difficile et si lente. Au-delà aux typo­logies parfaites, c'est de pédagogie tâtonnante mais réfléchie d'abord incertaine, mais progressive, qu'il est question. Plus encore que de constat des carences, c'est de définitions, de conseils, qu'il s'agit. Comment apprendre ? Une telle pédagogie devra répondre à quelques règles impé- ratives :
1)    ne rien proposer (ou exiger) qui ne soit de l'ordre des acquisitions possibles (seuil mental) et désirables (utilité) ;
2)     procéder par la voie expérimentale (recherche des constantes, explication des variables, tâtonnements réussis et consolidés) ;
3)    utiliser toutes les occasions, motiver tous les exercices, réinvestir toutes les acquisitions (de la répétition au transfert).
Tout cela n'est possible qu'au prix de recherches précises et patientes, rationnelles et ingé­nieuses. Celles de Jean LE GAL, nées du terrain, prennent une valeur exemplaire. Il faut lui savoir gré d'avoir osé entreprendre une telle aventure, sur un tel domaine, avec ses élèves. Et d'avoir su tempérer l'enthousiasme nécessaire par une réflexion vigilante, une attention qui, en cette affaire, ne peut, elle, supporter l'exception.
Jean VIAL

 

 

Auteur :

BTR n°38 : Le travail du texte (La discussion du Texte Libre au Cours Elémentaire 1re année)

Dans :  Français › Techniques pédagogiques › 
Avril 1980

Bibliothèque de travail et de recherches n°38
Supplément au n° 11 de l’Educateur
d’avril 1980

 

Le travail du texte 

 

BTR n°9-10 - De la parole qui surgit parfois

Dans :  Français › Principes pédagogiques › Principes pédagogiques › 
Juin 1975

 

DE LA PAROLE

QUI SURGIT

PARFOIS...