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Recherche archives : Pour les enseignants, Formation et recherche, Le Nouvel Éducateur, Charlotte Herfray, revue, 2001

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Richesses et indigences symboliques à l'école

Dans :  Formation et recherche › 
Juin 2001
 « ...m’man, je retournerai pas à l’école parce que à l’école on m’apprend des choses que je sais pas. »
 
M. Duras La pluie d’été.  
 

 

Je suis de ceux qui ont eu l’occasion de bénéficier des bienfaits de l’école républicaine. Res publica : la « chose publique », entité culturelle par excellence, signe l’existence d’une aire publique et d’une aire privée dans les sociétés humaines. Et l’école républicaine, premier choc avec l’ère publique, m’a sauvée de l’enfermement familial et des idées reçues. Par chance cet environnement n’était pas toxique et chez une bonne partie d’entre mes proches l’école était en honneur. On disait qu’elle permettait « d’apprendre », qu’elle permettait l’accès aux « études », ce dont avaient été privés mes ascendants du fait de leur appartenance sociale. Ceux dont la parole comptait pour moi compensaient ce manque par la lecture afin de glaner des connaissances pouvant nourrir leur esprit critique vis à vis des idées reçues. L’expérience leur avait appris que celles-ci étaient souvent erronées. « Apprends pour être quelque chose » disait mon oncle. L’école est ainsi venue fonctionner comme un « tiers symbolique » entre mon milieu d’origine et l’inconnu...J’ai eu la chance d’y rencontrer quelques figures qui ont su soutenir mon désir. Les autres me rendait muette et stupide.