Recherche archives : L'Éducateur, Célestin Freinet, 1952

Les techniques de l’Ecole Moderne gagnent du terrain à un rythme accéléré. Un dixième du personnel enseignant au moins est sérieusement « contaminé »; les autres suivront.

Notre mouvement se trouve incontestablement à un moment délicat de son évolution.

Les attaques sectaires dont nous sommes l’objet présentent pour nous le grave danger de nous faire nous replier sur nous-mêmes, sur notre seul travail pédagogique, à l’écart de toutes les considérations extra-pédagogiques qui, apparemment, ne nous valent que des ennuis. Certains camarades auraient tendance à dire :

Nous sommes dans un monde de marchands à la petite semaine, où nous ne savons plus retrouver la qualité. Je ne parle pas de cette qualité de surface qui fait qu’une pêche est appétissante et veloutée et un boîtier de montre artistement présenté.

Que m importent la pensée et l’esprit de tous les bergers qui sont passés avant moi sur la montagne si aucun d’eux n’a posé sa marque ni sur le sentier qui monte, ni dans les habitudes des brebis qui s’en vont à travers les drailles.

En rentrant, avec un groupe d’élèves, d'un merveilleux voyage en Suisse, au cours duquel j’ai parlé, dans les villages et les villes à plus de deux mille collègues enthousiastes, je trouve deux documents massues :

— un long article de 14 pages de Georges Cogniot, dans la revue Nouvelle Critique de mai ;