La circulaire du 19 octobre rappelle la primauté du calcul et du français : idée foncièrement juste en soi. Et certains d’en conclure aussitôt à l’urgente nécessité d’un retour aux méthodes les plus traditionnelles, qui ont si bien « fait leurs preuves ».
Comme s’il existait un lien de cause à effet !
« Sans aucun doute, nous sommes trop emportés par le désir d'aller plus loin et d'aller plus vite. Puisque tout est élucidé et codifié, à quoi bon les hésitations, les tâtonnements, même s'ils sont le signe de la pensée ?
... « Oui, mais l'attention et l'effort ! « L'école moderne française » ne manque pas de solides justifications et peut se flatter de brillantes réussites, nous n'en disconvenons pas. Mais que faites-vous de la concentration de l'attention et du goût de l'effort ? N'est-ce pas là incurablement le point faible de telles méthodes ?
Pour savoir parler, il faut connaître des mots puisque la langue est formée de mots ; donc commençons par nommer tel ou tel objet ; et ensuite seulement demandons à l'enfant d'assembler ces mots dans des phrases.
Faites comme moi l'expérience et demandez à un certain nombre de traditionnalistes ce qu'évoque pour eux le nom de Freinet.
Le plat vous est servi chaud immédiatement : « Freinet ?... allons donc, c'est le texte libre ! » A moins qu'un autre menu n'affiche : « ... Mais voyons, c'est Lui qui a eu l'idée de l'imprimerie à l'école ! »