"L'école ne peut instruire que les gens déjà éduqués" H. Arendt
La vie de l'enfant ne s'arrête pas aux portes de l'école. C'est un des postulats de base de la pédagogie Freinet qui s'est édifiée contre le scolastisme austère de l'école Jules Ferry.
Un enfant ne se coupe pas en tranches, il faut l'appréhender dans sa globalité. Convaincus du bien-fondé de ces affirmations, nombre de pédagogues s'ingénient à les concrétiser au quotidien en centrant leurs pratiques sur l'enfant.
Cependant, dans la perspective d'une pédagogie populaire, ce parti-pris ne n'amène-t'il pas à aller voir au-delà? Car non seulement la vie de l'enfant ne saurait s'arrêter aux portes de l'école mais la vie extrascolaire s'avère le plus souvent déterminante dans le devenir scolaire et social de chaque enfant.
Combien d'enfants patissent du décalage culturel entre l'école et leur famille? Combien se trouvent pris entre ces deux feux? Combien ne "réussissent" pas pour ne pas trahir leur milieu d'origine?
Il ne manque pas de travaux en sociologie et psychologie de l'éducation pour appuyer aujourd'hui cette thèse. On peut citer entre autres les récentes études de B. Lahire.