Recherche archives : organisation de la classe, Le Nouvel Éducateur, 1998

De 3 à 11 ans, tous les enfants d’une école, une équipe pédagogique au complet, des familles, des personnels municipaux, un quartier, la place du « village », le tout rassemblé dans une activité vraie, pleine de sens, et qui ne peut réussir que dans la coopération : la MINI-FOIRE !

Depuis l’instauration du collège unique en 1978, il est officiellement exclu que l’on puisse regrouper les élèves en fonction de leur niveau scolaire, ce qui reviendrait à reconstituer les filières que l’on a voulu supprimer une fois pour toutes. Pour autant, les collèges accueillent des élèves dont les acquis sont réellement diversifiés, et la question de la « gestion de l’hétérogénéité » est devenue lancinante à ce niveau du système éducatif.

La pratique et le concept de l’« atelier d’apprentissage » vient des États-Unis (« Workshop Center »). Il a été adopté en Allemagne dans les années 1980 : il s’agissait d’abord de Centres autonomes qui, plus tard, ont été rattachés à certaines universités progressistes, puis à des écoles, collèges et lycées.
Dès le départ, le Mouvement Freinet allemand s’y est fortement investi.
Herbert Hagstedt nous en présente quatre modèles.

Yvette Ferrand s’engage dans sa classe, comme elle s’engage dans la vie. Comme point de départ, elle propose à ses élèves quelques images de son propre passé pour que, dans un projet global, les enfants découvrent la profondeur existentielle et historique de leur propre vécu.

Chaque année nous rendons notre emploi du temps à l’inspection, nous avons aussi obligation de l’afficher dans la classe. L’emploi du temps écrit rassure tout le monde et donne une apparente garantie de respect du travail, du contrat social : l’instituteur travaille, il a programmé les activités, il a établi ses progressions.
Les vraies questions sont-elles posées ? Paul Le Bohec lance le débat, chacun apporte sa propre réponse...

La rentrée*... ! Un moment où s’entrechoquent les continuités et les ruptures dans la tête des éducateurs que nous sommes, un moment où l’on peut tout prévoir, ne rien prévoir, aménager ou non...
Les approches de chacun sont très dépendantes des situations matérielles, des situations sociales et environnementales (collègues, enfants, parents...). Une classe unique retrouvée et c’est la vie qui continue ; une classe avec des enfants, des parents inconnus et c’est un pari à  gagner...
Ce dossier ne cherche pas à présenter des recettes mais à poser les questions du temps, de l’espace à aménager, d’une organisation à susciter afin de pouvoir orienter son action vers une pédagogie coopérative « Freinet ».

Il est vrai que depuis octobre nous cherchions une réponse à toute cette phobie sécuritaire qui gagne le monde scolaire. A quelques mesures nécessaires, combien de réponses exagérées !
C’est un peu partout des restrictions au mouvement et à l’initiative des enseignants et, par voie de conséquence, des enfants.
Renée Vuides a fait vivre une rencontre merveilleuse à ses élèves de maternelle, une rencontre avec l’âme du voyage, moment de pure rêverie poétique, la découverte charnelle d’un autre rythme de vie.
Une belle leçon de pédagogie... insécuritaire ?

Notre travail d’enseignant(e) est un travail d’éducateur pour peu que l’on se préoccupe de l’enfant, être global, être vivant dont la nature est la même que celle de l’Homme. Cette « évidence » nous conduit, dans les classes coopératives , dans notre choix de militant(e) de la pédagogie Freinet, à permettre les impulsions créatrices, à laisser se creuser les sillons où vont germer les créations et expressions des enfants. Les communications, la coopération dans les apprentissages nous conduisent petit à petit à prendre, construire des points d’appui, par l’intermédiaire de techniques et d’outils. Dans cette « montée » vers les savoirs, lois trouvées, techniques de vie vont apparaître des métissages de cultures au gré des rencontres entre les enfants, entre les enfants et l’enseignant, entre la classe et les cultures socialement déjà existantes. Les productions des enfants vont au fur et à mesure s’interpénétrer et « s’entrechoquer » avec des oeuvres extérieures à la classe, que ce soit des livres, des textes d’écrivains adultes, des peintures, sculptures, musiques de « grands maîtres»... Les questions poséeds dans ce dossier sont :