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Des enseignants de l’école Antoine Balard à Montpellier (34) choisissent de créer des classes uniques en ZEP pour mieux répondre aux problèmes spécifiques des enfants du quartier.

En réponse au dossier sur les classes multi–âges, Bernard Collot,auteur de « l’école du troisième type », renforce par son analyse l’idée que l’hétérogénéité dans la classe ne peut exister sans une révision de conception du système éducatif.

Les avantages que la classe de cycle est susceptible d’apporter aux enfants sont indissociables de l’organisation pédagogique établie par l’école. Bruce Demaugé-Bost confirme que l’organisation de la classe coopérative est parfaitement adaptée à une classe de cycle, elle développe le sentiment d’appartenance à une même humanité, au-delà des différences.

En classe unique, l’hétérogénéité est une donnée incontournable. Diverses possibilités s’offrent alors aux enseignants : nous pouvons faire exister les différences côte à côte,faire travailler chaque enfant dans son coin, sans jamais croiser les autres, mais nous pouvons aussi favoriser les échanges entre tous les enfants pour profiter des nombreux intérêts de l’hétérogénéité…

Ou « Vive l’hétérogénéité ! » (mais c’est plus difficile à dire). Voilà, en forme de boutade, l’enseignement que Philippe Bertrand a souhaité mettre en
évidence en profitant de la mise en place des cycles.

Introduction au dossier du Nouvel Educateur n°154

La classe unique, ce n’est pas du cinéma. Le film de Nicolas Philibert, Être et avoir a attiré l’attention du public sur les classes uniques. Elles rassemblent des enfants des trois cycles. De quoi faire frissonner les parents qui appréhendent que leurs enfants soient scolarisés dans une classe à double niveau...

 Les deux dernières années  de l'école primaire, celles du  CM, sont souvent considérées par les parents  comme un aboutissement. Il est maintenant admis facilement que les années de maternelle, voire celles du cycle des apprentissages fondamentaux peuvent être  «sympathiques » pour les enfants, et qu'on peut y prendre le  temps nécessaire aux acquisitions.
Mais  les parents pensent souvent que  « les choses sérieuses commencent au cours moyen ».  
Le collège qui les attend risque de les placer au centre... de la tourmente si les compétences scolaires acquises en primaire ne sont pas suffisantes.
Faut-il pour autant considérer que tout se fait au CM, et que par conséquent seul un certain « bachottage » peut alors permettre les acquisitions attendues ?
Nous pouvons organiser là aussi la classe avec les enfants afin de maintenir  la soif de connaissances,  de  satisfaire le besoin d'expression et de mettre en place les techniques de travail, d'auto-organisation que cela suppose, tout en continuant l’acquisition des notions de base indispensables.  
Nicole Bonnissol, enseignante à Saint-Jean-Saint-Maurice (42), développe pour nous le type d'organisation qui est actuellement le sien dans une classe de CM1-CM2. 

Interdire la classe à un cours

Depuis l’instauration du collège unique en 1978, il est officiellement exclu que l’on puisse regrouper les élèves en fonction de leur niveau scolaire, ce qui reviendrait à reconstituer les filières que l’on a voulu supprimer une fois pour toutes. Pour autant, les collèges accueillent des élèves dont les acquis sont réellement diversifiés, et la question de la « gestion de l’hétérogénéité » est devenue lancinante à ce niveau du système éducatif.