Très peu d'individus tirent bénéfice du travail qu'ils ont fourni à l'école en mathématiques, sinon pour répondre à la sélection dans leurs cursus scolaires*. Que ce soit dans les tâches professionnelles (hormis pour des métiers techniques) ou dans la vie quotidienne, les liens se font rarement entre une discipline qu'on dit essentielle à la réussite scolaire et son utilisation pour comprendre le monde et agir sur lui :
L’équipe du Nouvel Éducateur propose, aux Journées d’études de l’ICEM à Nancy du 22 au 25 août 2004, une réflexion autour de nos écrits : « pourquoi écrire sur nos pratiques ? » suivie d’un atelier d’écriture. Nous soumettons à votre lecture une première approche générale et justement discutable de cette question.
Comment se construit le petit d’homme ?
L’école maternelle prépare les enfants à entrer dans les apprentissages. A une époque, nous parlions de pré requis, c’est-à-dire les compétences préalables à l’apprentissage de la lecture et des maths. Depuis quelques années, on a modifié notre regard sur les apprentissages et supprimé le préfixe « pré… » en constatant qu’il y avait des apprentissages tout court !
Parmi les invariants fondamentaux de la pédagogie Freinet qui fondent une cohérence interne forte de nos pratiques d’éducateurs, la méthode naturelle et le tâtonnement expérimental sont probablement ceux les plus souvent cités… et paradoxalement ils sont aussi peut-être les plus complexes à définir simplement, à « raconter ».
De l’espace protégé de l’école où l’imagination n’a pas de prix, où le rêve n’est pas soumis à la loi du marché où le théâtre est « ce grand jardin où il n’y a pas de fruits défendus », nous pourrions croire ingénument que la liberté de créer est le moteur essentiel de toute proposition culturelle ou artistique.