Recherche archives : Jean-Paul Blanc, 1972

L'article de Le Bohec (Educateur 2 p. 4) nous incite à observer, à étudier la créativité de nos élèves, à rechercher, à développer les conditions, les techniques favorables à cette créativité. Pourtant cet article m'inquiète un peu car il peut laisser entendre que nous voulons isoler et privilégier une faculté de l'individu au détriment des autres, que nous voulons développer la créativité dans certaines techniques spécialisées pour satisfaire un besoin qui est plus qu'une mode, qui est une marchandise très recherchée, comme les slogans publicitaires, les cartes humoristiques ou les « tubes» de toutes sortes. 

Au  Congrès,  les  membres  de  la  commission   Protection   de   la   nature   se sont  trouvés  bien  isolés  et ont  déploré que  si  peu  de  camarades  se  sentent concernés    par   cette   lutte    pour   la vie,   à   leurs   yeux   si   importante,   si première,   que   les    autres   chantiers perdent   toute   raison   d'être   si   elle n'aboutit   pas.   A   quoi   bon   fumer, greffer,   tailler   un   arbre   si   celui-ci doit  être  coupé  demain!

De plus en plus les  spécialistes de  la petite enfance parlent d'éducation pré-scolaire et  refusent  de  s'enfermer  sous  le  terme  d'« école  maternelle »,  récusant  le   mot « école»  qui  est  hélas  chargé  de  tout  un  contexte  contraignant  et  le  qualificatif « maternelle»  qui  institutionnalise   la  féminisation   du   corps   enseignant  alors que  tout  montre  la  nécessité  d'une présence  mixte  à tous  les  niveaux de  l'éducation.
C'est  bien  le  style  de  cette  éducation  préscolaire,  son  absence  de  programmes  rigides,  la  priorité  qu'elle  donne  aux  expériences  fondamentales  sur  les  apprentissages  formels,  c'est  tout  cela  qu'il  s'agit  de  revendiquer  avec  J.P.  Blanc.

Si  d'ici  10  ans  l'homme  ne  fait  rien, ne   change   rien   dans   son   évolution technologique actuelle toute vie élaborée aura disparu du globe avant 50 ans.