Recherche générale : 10/01/2011

Faute d’avoir réussi sa démocratisation tout en ayant vécu une massification depuis trente années, l’École « libératrice » n’a en fait libéré que les enfants de couches sociales prêtes et adaptées au moule. Aveu d’impuissance, décalages culturels ? Échec pédagogique de la scolastique  depuis longtemps déjà dénoncé par C. Freinet et l’ICEM ?
Des soutiens aux accompagnements, des soutiens lourds aux classes en survivance, de l’aide aux devoirs aux opérations « coup de pouce », quel mille-feuille de dispositifs l’école libérale ne nous a-t-elle pas déjà proposé ! Quelle vision réductrice du métier d’enseignant ! Ce dossier tente de poser ces questions et tente aussi d’y répondre pour chercher à défendre nos positions de « Nouveaux Éducateurs ».

Depuis quatre ans les huit classes de cette école du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (zone défavorisée, plus de 20 % de chômage) ont décidé une fois par mois de rompre avec la structure habituelle de l’école : un maître - un groupe d’enfants - un local et... chacun chez soi !
Pas à pas, les enseignants ont décidé de prendre collective ment à bras le corps les problèmes qui se posaient à chacun d’entre eux et de chercher des solutions coopératives et structurelles.
Une nouvelle organisation d’école est née : les stages d’enfants...

Contrairement à ce qu’on a pu croire dans les années 70, il ne suffit pas de dire aux élèves « Exprimez-vous ! » pour qu’ils s’expriment. L’idée d’écrire en toute liberté est parfois terriblement angoissante.
Danièle Arvati développe l’idée qu’en partant de contraintes strictes, les adolescents, ne craignant pas de trop s’engager, osent écrire. Ils découvrent dans le plaisir la possibilité d’une expression véritable pour enfin se l’approprier. Autre élément important : la langue étrangère sert de paravent. L’allemand n’étant pas leur langue maternelle, ils ont moins l’impression de se mettre à nu, même s’ils écrivent des choses très intimes.

Alain Guerrier choisit d’aborder le problème de la violence à l’école maternelle en faisant un parallèle entre ce que les acteurs disent, à huit ans d’intervalle, du comportement pratiquement identique de deux enfants. Il s’intéresse ainsi aux représentations des différents acteurs : ce sont des opinions, des points de vue, des perceptions sur des faits qui sont certes des comportements, mais traduits à travers des discours, à travers des langages... Son travail ne porte pas sur une quelconque définition de la violence, mais la somme de points de vue recueillis confirme l’idée que « La vérité d’un phénomène social résulte du sens que donne le sujet aux événements et aux actes. » (Éric Debarbieux)

Au travers de nombreux articles de presse ou d’émissions télévisées apparaît actuellement un même thème : A quoi sert l’école ? De plus en plus de gens posent ce problème du hiatus entre l’école et la vie. Mais cette remise en cause n’est perçue que dans un sens unique : celui du réinvestissement ou du transfert de savoirs, de connaissances dans les activités professionnelles surtout.
Nous pensons qu’il s’agit là, justement, des méfaits de la scolastique et nous défendons ci-dessous, avec Célestin Freinet, la nécessité pour l’école de prendre en compte, aussi en sens inverse, l’enfant dans son milieu afin qu’il construise mieux ses savoirs et pour réduire les effets de cette scolastique.
Cette nécessité est encore plus aiguë dans les écoles urbaines, celles des banlieues et des ZEP.
Les méthodes naturelles d’apprentissage, nous le savons bien, peuvent atténuer fortement ce hiatus et par conséquent l’exclusion.