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Juin 2011
Un exemple d'approche des lectures suivies adaptable à plusieurs niveaux.
1- Étape de choix
En début d'année, dans le cadre des divers niveaux de prise de contact, je procède à un sondage écrit :
- quelles œuvres ont été étudiées les années précédentes ?
- Essai de modification de contenu de dossier
(les élèves ne doivent pas communiquer entre eux : j'explique que la notion de mémoire est importante, il ne s'agit pas de contrôle mais de prise de conscience de ce qui les a marqués ou pas.)
- quelles œuvres ont-ils lu par plaisir et si possible pourquoi ? ( auteurs déjà connus, influences, couvertures...)
- en général leurs goûts et leurs rejets.
Bien sûr je dépouille, je communique les résultats et nous essayons d'en discuter.
Ensuite viennent les propositions.
Je fais une liste au tableau, établie d'après les textes officiels en partie, et ajustée chaque année en fonction du sondage. S'y ajoute une brève présentation de chaque titre, si possible par des élèves qui connaissent l'oeuvre ou son auteur, sinon par moi. La liste est complétée autant que possible par des propositions de la classe.
Et la séance se termine par un vote, chacun se déterminant pour 3 titres.
Les ouvrages ayant obtenu la majorité des voix feront l'objet de l'étude en classe. Dans le cas de résultats très hétérogènes, sans majorité nette, plusieurs titres peuvent être étudié conjointement. Comme la majorité du travail s'effectue en groupes, de manière autonome, cela ne présente pas d'inconvénients pour les élèves, et la phase finale y gagne en richesse. J'en suis quitte pour bâtir plusieurs questionnaires, relire plusieurs livres, et jongler un peu pendant les heures de "cours".
2- Le questionnaire
Je l'impose à la classe, il est élaboré pour chaque œuvre à partir du schéma mis en place par notre équipe, conçu pour être évolutif de la 6ème à la terminale. Expérience depuis trois ans : ça marche très bien, en particulier avec les élèves que nous suivons, et qui retrouvent des principes de travail identiques adaptés à des œuvres différentes. II reste le problème d'un livre choisi deux ans de suite lorsqu'on a des redoublants.
3- Le travail
Les élèves s'organisent librement.
Une seule limite : les groupes ne doivent pas dépasser 5 participants. Mais ceux qui veulent travailler seuls le peuvent.
Chaque groupe établit sa répartition des tâches, programme ses moments de travail en commun. Les étapes et les tâches de chacun doivent être portées sur la feuille personnelle qui nous sert à la fois de liaison, d'approche de l'évaluation et plus ou moins de cahier de textes (malgré mes efforts pour les pousser à reporter le travail de français sur le cahier de textes officiel : la consultation du classeur de la classe, rangé dans le placard de "ma" salle, ne pose aucun problème aux élèves hors de mes heures de service -il s'agit d'un simple passe-, et pour cette même raison aux surveillants responsables des internes, mais les parents ont tendance à se sentir exclus...) Pendant la durée de ce travail, j'interviens pour répondre aux questions, veiller au respect des engagements, rattraper les hors-sujets qui se préparent et pousser à approfondir. II m'arrive de fournir des documents ou des bibliographies.
4- L'évaluation
Elle se situe à plusieurs niveaux.
Je maintiens une forme traditionnelle en ramassant tous les dossiers pour les noter (note chiffrée et "croix" spécifiques à notre établissement), mais ce n'est pas l'essentiel. II y a l'évaluation par les élèves : tous les dossiers passent dans tous les groupes et chacun porte ses remarques, la règle étant de les justifier.
Surtout, les points qui appelaient à une création sont présentés à l'ensemble : illustration des portraits, des passages ; travail sur l'espace ; et la "pub": affiche, slogan ou article.
Deux formules : si nous avons travaillé seuls, cette étape reste interne ; dans le cas où d'autres classes étaient impliquées, il y a exposition-débat.
Une séance est toujours réservée à un débat autour de la question 1: l'objet-livre (avec analyse des couvertures).
Marjolaine Billebault
Font Romeu
*"Lecture suivie", "lecture dirigée" du programme : en l'occurence oeuvre romanesque.
Schéma mis en oeuvre de la cinquième à la troisième.
GRILLE D'ÉTUDE D'UNE OEUVRE COMPLÈTE
(ROMAN )
Les thèmes et questions peuvent être modulés pour s'adapter à chaque oeuvre et aux différents niveaux.
L'objet livre (pré-lecture)
1 La couverture : description précise, illustration et graphie. Amorce de réflexion : impression, choix auteur-titre. Annonce de l'oeuvre.
2 Observation-réflexion à partir de plusieurs éditions ; préférence.
B- Aspect narratif.
1 Tableau morphologique.
2 Syntaxe du récit.
3 Grille d'analyse. (voir les exemples)
Pour les romans policiers on peut ajouter une recherche sur des indices, pour une oeuvre de science-fiction, une étude science et invention.
C Les personnages.
1 Grille des personnages.
2 Le portrait : choisir un des personnages principaux et relever les éléments de son portrait. (présentation en tableau pour mettre en valeur répartition et notion d'interlocuteur; éventuellement réflexion sur les variations selon la personne qui donne l'information)
3 Les personnages secondaires : répartition de leurs apparitions, influence sur l'action.
4 Illustrer un passage : dessin, montage et collage.
D. L'espace.
1 Forme graphique : plan ou dessin des lieux, trajets.
2 Réflexion sur l'influence des lieux.
E Le temps.
1 Temps chronologique : replacer sous frise chronologique à l'échelle tous les événements.
2 Temps narratif : étude des moments dramatisés, des retours en arrière. (frises superposées par exemple)
F Les thèmes.
A relever et à définir en quelques mots.
G Éventuellement, roman et film.
Analyse de différences, réflexion sur les formes d'expression particulières.
Réflexion sur la notion d'interprétation et l'imagination.
Marjolaine Billebault
Auteur :