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Anglais, utilisation de la BT sonore "Au Sud de Londres"

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Mai 1975

 

ANGLAIS

 

  Utilisation de la B.T.Sonore

 

  «AU SUD DE LONDRES»

"J'avais eu l'idée de faire un exposé sur les repas anglais parce que, ayant été en Angleterre et ayant trouvé la nourriture excellente, je voulais montrer à mes camarades qui ne sont pas allés -bas, ce que l'on mange dans ce pays et combien c'est bon. J'essayais donc de trouver un texte .. .

 

 

Un jour mon professeur d'anglais a demandé si personne ne voulait de ce disque pour préparer un exposé. Personne ne le voulait alors je me suis dit que finalement il y aurait peut être de bons sujets. Je prends donc ce disque. Mon document se présentait sous la forme d'un document livret avec un disque en anglais, des diapositives sur les textes qui se trouvent dans le disque, et un dépliant sur les diapositives et qui expliquait le vocabulaire à employer pour les commenter. Arrivée chez moi, j'écoute ce disque. A la fin de la première face, je me dis : "Que vais-je prendre ? Les sujets ne me passionnent pas". J'écoute la seconde face . Voilà t-il pas qu'au début de la seconde ·face, on commence à parler des repas ! Quelle chance me dis-je en moi-même, voilà ce qu'il me faut.

Arrêtant le disque, je cours chez Florence pour qu'elle me prête son magnétophone. J'enregistre donc ce texte et sans retard, je commence à transcrire ce que j'entends. Comme c'était amusant ! Il fallait que j'écoute trois fois au moins chaque phrase pas trop difficile mais cent fois au moins certaines phrases (auxquelles je n'ai du reste rien compris). Enfin, au bout de deux semaines, j'ai fini de transcrire ce que je croyais entendre. Le texte commençait à avoir un sens. J'essayai de trouver quelqu'un qui pourrait m'aider à finir mon exposé. Je pensais à Hélène. Elle m'expliqua qu'elle n'avait pas le temps cette semaine-là. Je commençai donc seule à préparer mon texte. Un jour je demande au professeur de regarder ma transcription. Il la regarde et me rend mon papier avec mes fautes corrigées. Je me mis à traduire. Il n'y avait qu'une phrase que je ne comprenais pas. Je me réjouissais et je me disais que mes camarades comprendraient sûrement très bien et qu'il aurait une grande discussion. La traduction faite, je prépare la liste du vocabulaire à donner

 Car en classe, à chaque fois qu'il y a un nouvel exposé, on donne le vocabulaire difficile pour aider les élèves à comprendre plus facilement. Pour le vocabulaire on prend les mots qui nous ont semblé difficiles à comprendre. Le jour de l'exposé, notre professeur se charge d'expliquer en anglais.

 Le vocabulaire trouvé, il fallait penser à des questions. Pour les questions il faut penser à beaucoup de choses : d'abord, combien de temps durera le texte enregistré sur lequel nous travaillons d'abord , ensuite des questions intéressantes, et enfin savoir trouver des questions qui amèneraient à une bonne discussion. Pour mon expose, je compte y rester deux heures. Je commence à préparer des questions sur le texte (il fallait à peu près une question pour trois phrases, cela ferait ma première heure, puis deux questions générales sur chaque diapositive pour la seconde heure. Tout l'exposé prêt, il ne resterait qu'à préparer un stencil et un tirage pour que chacun ait un texte pour la fin de la première heure. Puis nous remettons le tout au professeur, qui nous corrige les fautes et nous donne des conseils. Enfin mon projet ayant été choisi par la classe lors de la réunion d'organisation et inscrit au planning du mois, le jour de mon exposé arrive. Hélène commence à vouloir travailler et me dit :

 "Bon, très bien, je vais tout faire aujourd'hui". Mais je lui réponds : "Dis donc, pas si vite, chère amie, n'oublie pas que j'ai tout préparé alors laisse-moi parler surtout que toi tu parles facilement alors que moi, non". Enfin, la première heure ne se passa pas bien. Les élèves étaient énervés et ne travaillaient pas. Remarquez, je les comprends : sans arrêt Hélène posait la même question :

 "Que mange-t-on au petit déjeuner ? ". Alors je me dis : "Isabelle, ne faut plus que cela dure, tu vas parler pendant la seconde heure et tu vas rendre la classe plus vivante. C'est ce que je fis à la seconde qui a mon avis a mieux marché et était plus intéressante.

 Je pense que travailler avec cette méthode sert beaucoup. D'abord elle nous apprend à prononcer bien et avec l'accent, à comprendre facilement un Anglais qui parle, à apprendre beaucoup de vocabulaire, à s'exprimer et à dire ce que l'on pense en anglais. Je préfère cette méthode à celle où on apprend les leçons par coeur".

 

Isabelle F. 3e

 


  Isabelle retrace une genèse typique : celle d'une recherche.

 Elle part d'un sujet, pris par hasard (ce qui suppose un apparent papillonnement) tombe sur le document qu'il lui faut. Puis commence la longue marche : il faut d'une part traiter l'information, d'autre part essayer de constituer une équipe qui ici ne se concrétise pas. D'autres fois, on a affaire à un groupe soudé qui mène le travail de bout en bout. Ici plusieurs camarades vont aider, mais ni Florence et son magnétophone, ni Hélène et son offre de dernière minute (cas assez fréquent mais on ne le sait pas toujours et à quoi bon ? ) ni d'autres qui ont travaillé avec Isabelle lors de séances d'atelier (baptisées "Travail indépendant" sur le cahier de textes) n'empêcheront Isabelle de rester seule responsable de son exposé.

 Sur la forme de cet exposé, la classe a trouvé là un équilibre après un an de tâtonnements l'an dernier entre des formes très variées d'exposés et de débats. Je les avais en quatrième et c'est ainsi qu'Isabelle a participé au voyage-échange). Cette année pendant une heure on écoute et on essaie de comprendre le texte aidé par le vocabulaire du tableau et de questions factuelles qui renvoient au contenu. A la fin de l'heure, on distribue le texte polycopié. A la seconde heure, le lendemain on relit le texte et on soulève deux ou trois problèmes de fond évoqués par le texte (ici il s'agissait de réagir aux trois diapos de la B.T. et comme ça se passait à midi moins le quart, l'eau nous venait à la bouche ... )

 A la fin de l'année, on va réunir tous les textes d'exposés et chacun se composera son recueil avec les quinze ou vingt qu'il préfère (quitte à prendre des textes qui ont été travaillés mais pas comme exposés à la classe qui ne les a pas choisis). On utilise le même procédé en Terminale pour le Bac.

 Tout cela est bien scolaire mais bien sécurisant et ça permet d'écrire des textes, de correspondre, etc. d'un coeur léger sans être trop inquiets pour le BEPC.

 

  J. POITEVIN.