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Ma forêt - Un stage poésie à l'école: Revenons à l'écriture

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Revenons à l'écriture

Nous tentons encore une autre démarche destinée à se détacher du réel tout en y restant impliqué. Engagement et distanciation : une assez bonne approche de la poésie...

« Si j'étais un arbre... ».


L'accroche séduit. D'emblée, ils se lancent dans un premier jet que nous suivons individuellement, Fabienne et moi, et recopient le texte final sur des feuilles de papier sur lesquelles ils ont décalqué au préalable le contour d'une vraie feuille d'arbre.
Nous notons un progrès sensible dans le soin apporté à la réalisation de ce travail, autant dans la forme – le décalquage, la découpe, le graphisme – que dans le fond, les idées, l'implication personnelle.

 

La forêt les yeux fermés

 

Certes, on retrouve de façon assez récurrente la peur de souffrir, d'être le jouet des animaux ou des éléments, la peur de la mort que la silhouette squelettique de l'arbre en hiver rappelle régulièrement à notre conscience :

... Je n'aimerais pas que l'on me coupe
Ni que les oiseaux secouent mes branches.

Amélie

... Je n'aimerais pas être petit
Je n'aimerais pas qu'un pivert me pique.

Louis

Parfois d'ailleurs avec une pointe d'humour :

Si j'étais un arbre
Je n'aimerais pas être tronçonné.

Miguel

Si j'étais un arbre
Je n'aimerais pas que l'on arrache mes feuilles
que l'on me coupe le tronc
et que je devienne une souche
.
Hugo

Mais au-delà de ces peurs ancestrales, c'est la vie et son explosion qui domine :

Si j'étais un arbre,
j'aimerais donner mes pommes aux gens pauvres
j'aimerais avoir des copains et des copines-arbres.

Claire

Si j'étais un arbre
j'aimerais entendre le vent jouer dans les feuilles
et voir la ville et les enfants qui se promènent

Luka

Si j'étais un arbre
j'aimerais que les enfants m'escaladent
j'aimerais que la nuit, les chouettes viennent dans mon feuillage
je n'aimerais pas être plus petit que les autres.

Gaïane

Si j'étais un arbre
j'aimerais que les enfants grimpent dans mes branches
qu'ils y fassent des cabanes
que la nuit, les chouettes crient près de moi
que les renards se fassent un terrier au pied de mon tronc
et qu'ils fassent des renardeaux qui recreusent des terriers.

Clémentine

Une semaine centrée sur la poésie, entrecoupée, il est vrai, d'un peu de math, d'EPS, de natation, d'allemand, une semaine pour fabriquer un album que la classe reliera, relira, enverra aux correspondants, retrouvera, relira encore...
Une semaine riche, passionnante, dont Fabienne mesure les retombées à long terme, quelques semaines plus tard. Ainsi Alix, qui arrive difficilement à se mettre au travail, recopie des poèmes chaque fois qu'il le peut depuis ce stage. Et Noa, qui a horreur d'écrire, a composé un poème en rimes de trois pages. Il n'est d'ailleurs pas le seul, plusieurs enfants ont investi des semaines durant ce genre-là.
Une semaine donc à reconduire.

 

Si j’étais un arbre
J’aimerais que mes feuilles poussent
Que les écureuils se cachent
Que des fruits mûrissent
Et que des oiseaux se posent
Sur mes branches
Je n’aimerais pas que les asticots
Mangent mes fruits
Ni que les bûcherons me coupent
Le tronc et me brûlent.

Alexandre

Si j’étais un arbre
J’aimerais de jolies feuilles
Un tronc magnifique et des fleurs
Je n’aimerais pas que l’on me coupe
Ni que les oiseaux me secouent
Les branches

Amélie

 

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