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Les Bastides

Dans :  Pour les élèves › Techniques pédagogiques › 
Août 1997

 

   

La deuxième bastide : Bassoues.
 
Située sur une colline et possédant un château avec donjon qui domine le village, elle a permis de découvrir le plan que l’on avait supposé exister à Marciac :
 

présence d’une voie de communication importante traversant la place, quadrillage géométrique des rues, unité des parcelles de base avec maison donnant sur la rue, et à l’opposé, jardin donnant sur le chemin de ronde.

Là encore, le croquis sur bloc sténo a affiné l’observation car les difficultés à résoudre obligeaient les enfants à regarder avec insistance, découvrant ainsi des détails qui seraient passés inaperçus sans cette obligation de produire un dessin.

Par exemple, l’alignement des lignes de faîtage, la similitude des pentes de toit, la façon d’organiser les ouvertures vers le soleil ; la main prolongeait l’œil, pour une meilleure perception du réel. Les toits de tuiles, aux teintes variées ont alimenté notre vocabulaire des couleurs et des valeurs ; enfin, la géométrie de la bastide a servi de support au travail présenté ici. Au départ, les enfants devaient dessiner le plan d’une bastide : la place centrale, l’axe principal de circulation, les îlots d’habitation, le chemin de ronde et les alentours. Un centre très organisé dominé par l’orthogonalité, entouré d’une zone plus fantaisiste qu’offrent les champs, les bois, les plans d’eau.

  

Comme l’aboutissement de ces travaux devait faire l’objet d’une exposition, j’ai imposé une unité de présentation : le carré de petit format pour un travail plus rapide et qui correspondait au désir des enfants. Ce travail apparaissait comme une transposition du réel qu’il s’agissait de mettre en couleur en oubliant cette fois cette réalité mais en ne s’intéressant qu’à la couleur. Pour moi, c’était un moyen de les amener à un rendu abstrait en douceur.

D’une part, les élèves étaient rassurés de "représenter", mais désemparés de quitter la réalité au niveau de la couleur. Il a fallu une période de cohabitation entre le tracé au crayon et la boîte de pastels avant de se lancer dans des essais de couleur. Mon aide a consisté à leur faire choisir une dominante chaude ou froide et à jouer avec les complémentaires : de même, du point de vue technique, ils ont essayé les passages d’une couleur à l’autre au moyen des teintes pastels ou avec du white-spirit. Pour tous, ce fut un enchantement de fondre les couleurs mais pour certains, une douloureuse difficulté.
 

 

 

La dernière bastide : La bastide d’Armagnac.

Située dans les Landes, elle devait couronner le projet. Nous ne devions pas refaire ce qui avait été déjà fait, mais agir de telle sorte que les élèves fassent une découverte en autonomie, et de façon ludique pour ne pas les lasser. Les arts plastiques devaient assurément apporter quelque chose à cet objectif !

Aussi ai-je proposé un travail de découverte par équipe et sous forme de jeu concours. Une photo aérienne pour vérifier que l’on sait se repérer sur un plan, puis une série de dessins à compléter sur place après avoir, en petits groupes et en toute liberté, recherché les bâtiments en question. C’est évidemment cette journée qu’ont préféré les élèves parce qu’ "il n’y avait pas beaucoup à écrire !" même s’ils ont dû réinvestir toutes les connaissances apprises. Il faut dire que chaque équipe a été stimulée par le désir d’obtenir le plus grand nombre de points car, au bout, il y avait la perspective de gagner quelque chose qui est resté une surprise jusqu’à la proclamation des résultats.


 

Les arts plastiques prouvaient (mais en était-il besoin ?) que ce n’était pas une discipline marginale, mais qu’à l’égal des autres elle jouait un rôle spécifique dans l’appropriation des connaissances. Passant par le biais d’une sensibilité tactile et visuelle, l’empreinte sera plus profonde, car le souvenir des bastides sera lié à du plaisir.

 

 

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