Mes plans de travail, du CP au CM2

Pour présenter ma pratique sur le groupe Facebook autour de la pédagogie de Célestin et Elise Freinet, j'ai créé une série de messages que j'ai retranscris sur notre site.

Vous pouvez également retrouver mes vidéos de présentation d'outils de classe ainsi que mon emploi du temps commenté.

Alors, premier truc que vous remarquerez, les dates ne sont pas bonnes. Normal. Il y a un petit script (insérer un champ >>> date) qui permet de bidouiller un truc où on peut décaler la date : mettre celle du lendemain, du surlendemain etc. Ce qui veut dire que le dimanche, quand j'ouvre le document, automatiquement les dates s'affichent du lundi au vendredi. C'est autant de temps gagné.

Ensuite, je le précisais dans une vidéo (visible dans un autre article du site): l'utilisation des icônes. Le coin musée à une icône dédiée, les fichiers lecture etc. Ça permet rapidement de mettre tout de suite les enfants au travail, en n'ayant pas besoin de rappeler l'endroit.

La première semaine, le plan de travail est affiché au tableau, et on voit ensemble ce que l'on va faire : "Où se trouve le fichier lecture ?" "Comment je dois présenter ?" on explicite la démarche : "Je vérifie comment que j'ai fait juste ?" etc. On ne propose que deux/trois activités, sur un temps court : "Dans les prochaines dix minutes, je dois choisir entre aller faire une observation au musée, ou une fiche lecture. Si j'ai le temps de faire les deux c'est bien. Si j'ai terminé les deux, je continue mon illustration du cahier de créateur", etc.. C'est du temps investi qui permettra d'en gagner sur le moyen et long terme. Au fur et a mesure, on élargi le temps laissé et la quantité d'activité.

A moyen terme, chaque élève a son plan de travail dans le cahier du jour, regarde ce qu'il n'a pas fait dans la semaine, et essaie d'avoir une croix dans chaque ligne. Mais ça se négocie aussi le vendredi lors du bilan. Un élève qui n'aurait pas fait de lecture, ni d'écriture dans la semaine, alors qu'il a passé son temps à coder, on essaie de voir avec lui qu'il équilibre son temps de travail. Mais il m'est arrivé de "lâcher" sur certains élèves, car ils se sentaient en réussite en géométrie par exemple, et moins en écriture. Je les soutenais donc dans leur démarche, pour qu'ils ne décrochent pas car trop en échec, et j'essayais de les inciter à écrire (par exemple) par rapport à leur production géométrique. Comme le disait une grande philosophe, "Ça dépend, ça dépasse..."

Le plan de travail de CE1 est un peu chargé pour un début d'année, mais ça donne une idée de ce vers quoi on peut tendre avec des élèves habitués à fonctionner de cette façon après deux ans. A chaque nouvelle ligne, correspond dans la classe un outil ou une démarche qui a été présentée et explicitée sur le fait de savoir quand et comment on peut la mettre en place, où se trouve le matériel, comment on l'installe, comment on le range etc. On ne détaille pas forcément de critères de réussite, car le but est de permettre le tâtonnement des élèves, la créativité (ce qu'on voit dans l'emploi du temps que j'ai partagé déjà, où l'élève doit rendre compte au groupe de ses recherches, questionnements, etc.) Le but est de commencer à avoir une culture commune, construite ensemble. Si l'on a déjà une idée du résultat ou du déroulement, on n'est pas vraiment dans une démarche de méthode naturelle.

Les CE2, c'est moins illustré, mais le contenu est sensiblement le même. Je détaille les étapes, par exemple du texte libre, car il peut s'étaler sur plusieurs semaines.

Enfin, celui de CM est vraiment plus détaillé, avec les domaines, qui sont les mêmes que dans les cahiers de réussites et les brevets.

Ça peut sembler super rigoureux, mais en réalité, ça donne surtout une liberté dans la classe : vu qu'on a cet outil qui montre qu'on travaille sur les domaines plus "scolaires", on peut se permettre plein d'autres choses. Et surtout, ce n'est qu'un outil, qui se module auprès de chaque enfant, quand on fait le bilan avec lui : On remarque qu'il est en difficulté en numération : "J'ai remarqué que tu as mis beaucoup de temps pour ce travail autour des décompositions, je te propose qu'on y travaille tous les deux mardi prochain". Et c'est là que la puissance de cette technique prend tout son sens : l'individualisation du travail auprès de chacun.