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Arts-Corps

Octobre 2005


 

Des paroles des adultes émergent les appréhensions ressenties et perçues ainsi que quelques remarques sur le projet :

 

Nous avions comme les élèves des peurs et des inquiétudes par rapport au handicap, notamment le lavage des pieds, ce contact physique accentué, alors qu’il est déjà difficile de se toucher par- dessus les vêtements.

Les échanges ont été difficiles durant le repas avec ce nouveau groupe, mais l’activité, notamment la communication visuelle et tactile, a permis d’échapper aux difficultés liées à la langue et au handicap.

Le premier temps a été une sorte de temps de pitié par rapport au handicap qui a été rapidement dépassé par l’action et ramené à la notion d’étonnement et de plaisir. Si au départ, il y a eu un moment de refus pour pousser les fauteuils, s’en est suivi un moment de “ folie ” des valides jouant à se déplacer avec les fauteuils.

Les adultes n’ont pas seulement participé, ils ont réellement accompagné les élèves et au travers de l’activité un rapport de confiance s’est établi entre eux.

Ce travail sur la citoyenneté et sur la différence nous a permis de travailler sur l’image que nous renvoie un handicapé.

L’originalité du projet reposait sur l’aspect “ non- sportif ” avec, néanmoins, la notion de performance.

Un aspect original a été la transgression d’un interdit : “ patauger dans la peinture ”, c’était une sorte de petite folie dans le cadre de l’école !

Il n’y a eu ni boycott, ni dérive de la part des protagonistes, les participants étaient très ouverts : les maîtres-mots de cet après-midi : plaisir, rire, partage et adhésion.

La séparation rapide de fin d’après-midi a mis en évidence les difficultés à profiter pleinement de l’instant.

Les adieux furent à l’image de ce que les jeunes avaient vécu, chaleureux et émouvants. Ils resteront gravés dans nos mémoires.

Le caractère ponctuel et fugitif de ce projet, qualifié d’exceptionnel par les collègues, ne relève pas habituellement de l’institution et des missions qui nous sont attribuées.

Néanmoins, cette demi-journée d’activité et de partage a permis d’induire pendant le temps scolaire une relation et une réceptivité des élèves et des adultes remarquables.

Les différents protagonistes de l’école ont donné, durant le reste de l’année, un autre sens aux notions d’apprentissage, de partage, d’appropriation de la formation, et au devenir de ces futurs citoyens.



Ce qui nous semble primordial à l’issue de cette expérience, c’est que notre rôle d’adulte dans l’école ne se limite pas à être seulement des passeurs de savoir.

Nous remercions pour leur collaboration tous les participants notamment Isabelle Michaut, Bénédicte Havet, Valérie Quérité et Joseph Kostecki.

  sommaire n° 118 

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