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Le petit théâtre de poche

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Mai 2006

 

 

L'amour, remède de tous les maux

Marinette était une petite fille qui aimait ses parents, mais eux ne partageaient pas ce sentiment, au plus grand désespoir de leur fille. Ils n'étaient jamais là, car leur travail les obligeait à beaucoup voyager. Ils ne s'occupaient pas d'elle et la laissait à Clarisse, sa nourrice, celle qu'elle considérait comme la plus gentille femme du monde. Elle l'élevait et l'aimait comme sa propre enfant.
« Maigre », son meilleur ami, était un chien que Marinette avait rencontré au parc non loin de la maison alors qu'elle n'avait que cinq ans. Il était tout maigre, d'où son nom ! Ils étaient devenus inséparables et, depuis ce jour, elle ne passait pas un après-midi sans aller le voir. Elle lui apportait des friandises, un bout de pain et des tonnes de caresses ! Bien sûr, elle aurait aimé prendre Maigre à la maison, mais il était formellement interdit de ramener un animal, ses parents l'avaient avertie.
Pourtant, un jour, alors qu'elle avait dix ans, toujours avec sa nourrice, elle décida de prendre en main le destin de Maigre. Elle lui mit un collier, et l'attacha à une laisse. Clarisse qui savait que cela provoquerait un drame au retour des parents essaya de l'en dissuader, mais rien ne pouvait la faire changer d'idée ! Clarisse comprenait la détresse de sa petite protégée et, après avoir longuement discuté, elle accepta d'emmener Maigre.
Quelques jours de grand bonheur suivirent, Marinette retrouvait son meilleur ami et pouvait se confier, lui parler, lui expliquer sa vie, ses soucis et l'absence de ses parents. Bien sûr, elle savait qu'au retour de ces derniers, les choses ne seraient pas faciles, mais elle était bien décidée à leur expliquer. Le temps était passé, et les parents s'annonçaient ! Marinette était prête à tout affronter. Sa mère, une véritable Cruella, hurla dès qu'elle franchit le pas de la porte :
« Sortez cet abominable animal de ma demeure.
Clarisse, que vous avais-je dit ? Sortez cet horrible chien de ma vue. »
Marinette, épouvantée devant tant de violence et d'intolérance, pleurait à chaudes larmes. C'était vraiment un drame qui se jouait, personne n'osait plus bouger, quand tout à coup, un vieil homme apparut devant la porte.


 

C'était le grand-père de Marinette qui était là, elle ne le connaissait pas bien car elle ne l'avait vu que très peu, mais en avait gardé un souvenir très vif. Celui-ci comprit vite le nœud de l'histoire et proposa une solution :
« Je suis seul moi aussi, et il m'arrive de m'ennuyer. Je peux, si tu le souhaites, héberger Marinette et Clarisse et m'occuper aussi de Maigre. Tu sais que dans le temps j'étais un artiste et je chantais. A présent, je pourrais apprendre le chant à Marinette, sortir Maigre lorsqu'elle sera à l'école, et être là, un peu à votre place. Es-tu d'accord ? »

La mère de Marinette, un peu impressionnée par le ton autoritaire qu'avait employé son père, n'osa pas refuser et se dit tout simplement qu'elle pourrait partir encore plus tranquille et plus longtemps ! Finalement cette venue l'arrangeait.
Les parents repartis, la vie s'écoula, paisible, avec Clarisse, «la reine des nounous» et "le grand-père plus gentil que jamais". Il promenait Marinette, lui racontait des histoires, lui chantait des chansons, et l'emmenait au Zoo voisin voir toute une foule d'animaux inconnus.
Maigre avait toujours une place dans le cœur de Marinette. Hélas, un jour, Maigre mourut. La vie d'un chien est courte. Mais que de changements il avait apporté à sa vie !
Aujourd'hui, Marinette a vingt cinq ans, et lorsque avec son mari, ils emmènent leur fils Thomas au parc pour jouer, elle pense à Maigre, à Clarisse, à son grand-père, à son enfance sans ses parents qui furent toujours indifférents à elle, trop occupés à leur vie professionnelle !
Elle sait que l'amour est le meilleur remède pour les gens qui souffrent, et ne veut pas que son fils connaisse ce déchirement. Alors, riche d'un passé douloureux, elle sait que l'amour d'une mère et d'un père est très important.
Nawel et Cécile

 

Notre technique

Le collège ne possède pas les éléments techniques minimums de l’estampe alors il a fallu trouver des moyens qui permettaient d’envisager des équivalences, si ce n’est sur les enjeux de la reproductibilité, au moins sur les principes «physiques», notamment le rapport gras/maigre, ainsi que les modes d’apparition des formes, la réserve, la couche.


Matériel

- pastels gras ou peintures à l'huile.
- encre (noire et/ou de couleur),
- outils plus ou moins pointus (même les doigts si l'on n’a pas peur de se salir : les nettoyer à l'essence de térébenthine),
- rouleau à peindre, papier à grain.

 

 

 

 

 

 

Procédure

1/ Faire une composition avec les bâtons de pastel sur la feuille à grain.La composition doit être assez schématique car après avoir recouvert toute la surface d'encre, les détails ne seront pas ou peu visibles.
Attention: pour faire du noir, laisser la surface blanche: pour faire du blanc, recouvrir la surface avec du pastel blanc.
2/ recouvrir d'encre (maigre) avec le rouleau: l'encre se dépose en film plus ou moins opaque mais ne se mélange pas,
3/ attendre que l’encre sèche,4/ gratter avec des outils plus ou moins pointus (mais ce n’est pas le grattage du loto, celui-ci doit servir la matière qu’il révèle. Il faut gratter avec raison).
5/ remettre du pastel à certains endroits ou de l'encre ; Gratter, remettre de l’encre... jusqu’à satisfaction
Cette technique est appréciée des élèves car, comme la gravure, elle a un côté qui semble «magique». Cela est dû il me semble à l’encre qui, en recouvrant toute la surface, semble détruire le travail pour mieux le révéler ensuite. Ce sont beaucoup d’exclamations qui accompagnent le passage de l’encre.


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CréAtions N°116
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