Revue CréAtions en ligne "Créatures imaginaires" n°243- SOMMAIRE

Juin 2019

 


 

CréAtions "Créatures imaginaires" 

Revue en ligne annoncée dans le Nouvel Educateur N°243

Publication :  juin 2019 -

 

 

Ont participé à l'élaboration du dossier « Créatures imaginaires» :  Jacqueline Benais, Sophie Bridelice, Delphine Bruneau, Viviane Curty, Agnès Duboeuf-Masmejean, Marie-Pierre Houviez, Agnès Joyeux, Maud Léchopier, Laura Malliet, Christiane Nicolas, Anne Roy.

Crédits photographiques : Delphine Bruneau, Nathalie Chaumeron, Katina Iérémiadis, Agnès Joyeux.



  titre de l'article niveau de classe thème techniques utilisées artiste
Les grands monstres

 élémentaire : CM1 L'envie des enfants de travailler sur un grand format peinture  
  Un éléphant dans la peau

 maternelle : MS-GS Lors d'un regroupement, une élève de GS annonce qu'elle veut faire un exposé sur les éléphants recherche documentaire
peinture
découpage, collage
dessin
 

Art postal
Petites bêtes

maternelle : PS-MS-GS Art postal  peinture, dessin  
  La visite du musée

maternelle : PS-MS-GS Découvrir un lieu, des œuvres, enrichir ses connaissances et développer son imaginaire
 peinture, dessin  
Le dragon
maternelle : PS-MS Répondre à la demande d'une association qui organise une manifestation rassemblant artistes et artisans
peinture


  

 

Les grands monstres

 

Revue en ligne CréAtions n° 243 "Créatures imaginaires"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°243 - Publication : juin 2019

Classe de CM1, École du soleil, Saint-Etienne (Loire) - Enseignante : Birha Maouze

 


Les grands monstres

Maitresse, on peut peindre sur des grandes feuilles?

Et bien, pourquoi pas ?
 
Mais voyons les choses en grand !
 
Je prends un rouleau de papier en salle d’arts visuels, nous déplaçons les tables et je déroule le papier sans le découper.
 
Quelques élèves regardent le livre de street art que j’ai apporté.
 
 
« Et si on dessinait nous aussi des monstres,
nos monstres ? »
 
 
Pour peindre, nous décidons de travailler sur la piste graphique et sommes obligés de découper le papier aux bonnes dimensions.

 

Beni : On a fait sans modèle, sans internet et on a fait avec notre imagination.
 
Sanabel : On a tous des imaginations différentes, mais quand on a mélangé nos imaginations, ça a bien marché et ça a rendu notre fresque plus jolie.
 
 
 
Les élèves engagés sur un autre travail d’arts visuels veulent aussi participer. Je déroule à nouveau du papier : comme il n’y a plus de place sur la piste graphique, nous installons le papier à plat sur les tables autour desquelles se disposent les enfants. Finalement, c’est plus pratique !
Les monstres sont de plus en plus collés les uns aux autres. les enfants utilisent alors tout l'espace de la feuille : les uns dessinent, d'autres peignent, certains repassent les contours en noir. Chacun choisit ce qu'il veut faire. Nous avons même notre spécialiste des couleurs.
Redouane : Je suis le mélangeur de couleurs. Mes copains utilisent du jaune, du noir, de rouge, du rose... mais ils veulent d'autres couleurs ! Du coup, mes copains me demandent des mélanges. Moi, je fabrique du rose mauve et de l'indigo.
 
Esther est embêtée : Certains ont utilisé beaucoup de peinture, ils en ont gaspillé et ils en ont renversé sur la fresque !
 
Pour que tous participent, il faut plusieurs séances. Certains s’impatientent un peu…
 
Abdel Ali : C’était long à sécher parce qu’il y avait beaucoup de peinture et c’est très grand ! 
 
Bader : Abdel Ali, la maitresse et moi on a fait les contours en noir. On s’est appliqué, on a eu mal aux bras. Et quand on voit le résultat, c’est très très beau ! 
 
Elyas : Pour découper la fresque, ça a été difficile ! Il ne fallait pas trop tirer sur la feuille pour que les autres puissent aussi découper. 
 
Junior : Et là, il faut trouver un emplacement pour accrocher ce gros dessin. 
 
Lydia : Pour transporter la fresque, on s’est mis à 7. On a porté la fresque. On s’est mis en file indienne. On ne voyait pas toujours très bien. 
 
Rana : Quand on a regardé la fresque, on était fier de nous. 
 
Marwa : Si on ne l'avait pas fait tous ensemble, on aurait jamais pu faire une jolie fresque.

 
 
   Créatures imaginaires 
 

 

 

Un éléphant dans la peau

 

Revue en ligne CréAtions n°243 "Créatures imaginaires"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°243 - Publication : juin 2019

Classe de Moyenne et Grande sections, Établissement primaire de Payerne et environs, Canton de Vaud (Suisse) - Enseignante : Katina Iérémiadis.

 

 

Un éléphant dans la peau

 

 

Pourquoi les éléphants ?
 
Je travaille dans une école de village à cinq classes de niveau maternel. Dans ma classe, les échanges oraux sont nombreux au cours de la journée. Un matin, lors d’un regroupement collectif, Léonie, élève de grande section, émet spontanément le désir de préparer un exposé sur l’éléphant, son animal préféré. Je demande aux autres élèves si ce sujet les intéresse et l’enthousiasme s’avère clairement partagé.
 
A la recherche des éléphants
 
Je sollicite alors les enfants pour savoir ce qu’ils aimeraient apprendre au sujet des éléphants. Je prends en note la liste de leurs questions : 
« Comment il se cache les yeux, l’éléphant ? Pourquoi est-il si lourd que cela ? Combien de kilos pèse-t-il ? Combien a-t-il de sabots ? Que fait-il avec sa queue ? A-t-il des dents ? Pourquoi sa peau est ridée ? Pourquoi il a des défenses ? Pourquoi les hommes coupent-ils les défenses d’éléphant ? Les éléphants, ils dorment comment ? Est-ce qu’ils habitent dans une ferme ? Comment les éléphants font-ils des bébés ? Est-ce qu’ils font un nid ? Comment ils nourrissent leur bébé ? Que mange l’éléphant ? Que boit-il ? Est-ce qu’il mange avec sa bouche ? Comment l’éléphant mange-t-il avec sa trompe ? Pourquoi a-t-il une trompe ? »
Comment faire pour trouver des réponses ? Le processus de recherche est entre les mains des élèves.
 
Regarder, voir, imaginer des éléphants
 
Regardons pour commencer ce que nous avons comme ressources dans la salle de classe : le coin bibliothèque et la banque d’images.
Pas de livre documentaire sur les éléphants, juste une photo dans un numéro de la revue Wakou.
 
La banque d’images très fournie nécessite un long temps d’exploration par petits groupes. Malheureusement, il n’y a pratiquement pas d’images évoquant l’éléphant.

Pour relancer la curiosité et éviter tout découragement, je fais une proposition : « Vous pouvez aussi chercher une image qui fait penser à l’éléphant ».

Tout d’abord un peu surpris, les élèves poursuivent leur recherche selon une nouvelle perspective : les images sont choisies pour leur pouvoir d’évocation et non plus seulement de description. Ainsi, la motivation est restaurée.

Les enfants présentent les images sélectionnées au tableau.

Après que chacun a essayé de deviner ce qui fait penser à un éléphant, ils expliquent les raisons de leur choix.

C’est ainsi que :

- les piliers d’un dolmen évoquent la forme des pattes de l’éléphant ;
- un tuyau de descente hébergeant une chouette, celle de sa trompe ;
- Jeune fille à la veste rouge, tableau de James Tissot, 1864, celle de son dos.
- la rizière, dessin d’enfant d’après une photo de Y.A. Bertrand, fait penser à la rugosité de sa peau.
Fabriquer la peau de l'éléphant
 
L’attention de la classe se porte plus spécifiquement sur la notion de rugosité et les objets rugueux. Plusieurs pistes se profilent, en particulier la piste plastique.
 
Eliane (GS) remarque que l’on pourrait reproduire les tracés de la rizière sur du carton avec des feutres.
Et si l’on essayait ? Et si l’on fabriquait de la peau d’éléphant ? Et si on faisait des éléphants ?
 
D’autres propositions sont émises comme froisser du papier et peindre en effleurant la feuille avec de la peinture et en choisissant des couleurs proches du gris, des tons neutres.

 

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Petites bêtes - Art postal

 

 

 

Revue en ligne CréAtions n° 243 "Créatures imaginaires"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°243 - Publication : juin 2019

Classe de PS-MS-GS, École maternelle Ninon Vallin, Valence (Drôme) - Enseignante : Delphine Bruneau

 

 

Petites bêtes

 

Dans le cadre du projet, « Faites de l'art postal » je propose aux enfants de réaliser l'enveloppe pour nos correspondants à partir d'une peinture collective.

Comme nous avons visité au musée de Valence le parcours Petites et Grosses bêtes, nous décidons de transformer les tâches de la peinture collective en petites bêtes.

 

 

 Le matin à l'accueil, les enfants travaillent aux feutres. Yeux, pattes, ailes, rayures pour les abeilles, pois pour les coccinelles, antennes apparaissent.

Les élèves échangent sur leur dessin :

« C'est le ver de terre de Famariska »,

« Et là le papillon de Layanah »,

« Mohamed il a fait une abeille »,

« Elles sont drôles les araignées de Mayssa.».

 

 

Nous plions la peinture pour qu'elle devienne enveloppe,
puis nous écrivons l'adresse.

 

 


Après avoir rédigé la lettre à nos correspondants qui habitent Strasbourg, nous la glissons dans l'enveloppe.

 

 

 

 

Nous allons au bureau de poste du quartier pour l'affranchir et la poster.

Quelque temps après, nous recevons une lettre.

 Nous faisons un nouvel envoi

    Créatures imaginaires   

 

 

La visite au musée

 

 

 

Revue en ligne CréAtions n° 243 "Créatures imaginaires"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°243 - Publication : juin 2019

Classe de PS-MS-GS, École maternelle Ninon Vallin, Valence (Drôme) - Enseignante : Delphine Bruneau

 

 

La visite au musée

 
Parmi les visites thématiques proposées par le Musée, Je choisis pour ma classe de PS-MS-GS le parcours « Petites et Grosses bêtes ».

Avant la visite

Je questionne les enfants ; « Savez-vous ce qu’est un musée, ce qu’on y voit, ce qu’on y fait ? »
Certains enfants y sont déjà allés les mercredis ou pendant les vacances avec le service périscolaire et le centre aéré.
D’après leurs réponses, le musée est un endroit, un lieu, où on peut voir des statues très anciennes.

Pour que chacun se représente ce lieu et puisse se faire une idée des possibles, je leur projette en classe une courte vidéo de La nuit au musée. Il en ressort que, dans cet endroit calme, on trouve aussi des tableaux en peinture, des lumières, des étages avec des escaliers, des oiseaux empaillés et des mosaïques. 

J’apporte alors en classe une martre empaillée. Plusieurs enfants dont les plus jeunes ont peur : est-ce un vrai animal ? Pour beaucoup, non car il est dur et mort. Est-ce un jouet ? Non plus. Il leur est difficile de comprendre que c’est un vrai animal, qu’il est mort mais qu’on a gardé son enveloppe : sa peau et ses poils et qu’on l’a remplie de paille pour le conserver.

 

La visite au musée

 

La médiatrice du musée débute le parcours par la Mosaïque aux cerfs et aux fleuves, 6ème siècle, Pierre et terre cuite, Valence. Elle leur fait toucher un échantillon de mosaïque pour qu’ils sentent les différents morceaux de terre cuite.

 

Ensuite, nous observons cette très grande mosaïque et tentons de nommer les différents animaux présents. Ce n’est pas toujours facile car la mosaïque est incomplète par endroits. Les enfants reconnaissent un cerf et un tigre.

 

Chut … La médiatrice nous invite à poursuivre la visite : « Le tigre s’est échappé et il nous faut aller à sa recherche dans d’autres lieux du musée, ne faisons pas de bruit, allons-nous le trouver ? »
Dans les couloirs, les enfants sont émerveillés par les dorures, les grands cadres.

   

Nous nous allongeons dans la salle du Plafond aux chimères (15ème siècle) pour observer ces drôles de créatures imaginaires. Les élèves décrivent la tête, le corps, les pattes et la queue de chaque créature.
Nous n’y trouvons pas de tigre.

La médiatrice accompagne sa visite de lectures de contes ou d’albums. Pour aborder ces chimères, elle leur présente un livre d’animaux à reconstituer : tête, tronc, pattes.

Nous nous arrêtons devant le tableau La douleur d’Orphée de Louis-Henri Foreau, 1892.
Au premier coup d’œil, pas de tigre.


Ce tableau est très sombre et les enfants ne distinguent pas grand chose.


Avec l’aide du point rouge laser de la médiatrice, plus de treize tigres sortent de l’ombre, les enfants sont ravis de les compter et recompter plusieurs fois.


 

   

Nous nous arrêtons devant un autre tableau.

« Y a-t-il y un tigre ? »


Non, mais d’autres animaux qui nous conduisent à la salle d’histoire naturelle.

 

 

 Nous découvrons la collection d’animaux naturalisés chassés spécialement sur le Vercors et ailleurs pour constituer cette collection.

Loup, lapins, chouettes, serpent empaillés côtoient des doudous en peluche.


Les coco fesses ont un grand succès, ainsi que les mâchoires de requin.


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Le dragon

 

Revue en ligne CréAtions n° 243 "Créatures imaginaires"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°243 - Publication : juin 2019

Classe de petite et moyenne sections, École maternelle Arc-en-ciel, Houdan (Yvelines) - Enseignante : Nathalie Chaumeron

 


Le dragon


Cette année, pour la deuxième fois va se dérouler près de l’école « la ronde des arts », manifestation regroupant artistes et artisans de la région sur un week-end d'exposition et de démonstration. Les organisateurs souhaitent y associer les écoles.


Je suis immédiatement partante, en raison de l’expérience positive de l’année précédente : qualité de l’accueil, propositions variées et intéressantes des artistes, prise en compte des questions des enfants.
De plus, le  thème de cette année Donjons et Dragons me semble porteur pour mes élèves de petite et moyenne sections.

 

Pour lancer le projet, je demande aux enfants : « Qu'est-ce qu'un dragon ? »
Ils évoquent très vite le feu : « il met le feu à une maison et on va appeler les pompiers. Un dragon ça vole. C’est tout !
»
Le lendemain, ils rajoutent : « il y a des chevaliers qui combattent le dragon ».

 

J’aimerais bien que les enfants réalisent collectivement un grand dragon pour l’exposition de la « ronde des arts ». Pour ce faire j’apporte quelques illustrations pouvant nous inspirer.
Je reprends leurs idées et leur propose de peindre un dragon, une maison en flammes et des chevaliers. Ils sont d’accord et enthousiastes.

Sur du papier kraft, je trace les contours d'un grand dragon au crayon à papier. Puis, en groupe, nous nous répartissons le travail.

Nous choisissons différents outils et médiums. Les enfants peignent à la gouache avec différentes techniques :
- deux tons de verts à l’éponge pour le corps,
- un seul ton de bleu au pinceau pour les oreilles et les ailes
- coloriage aux feutres pour les écailles du dos

Je complète en dessinant au feutre la narine, le contour de l’œil, l’intérieur de l’oreille et les griffes. Je le détoure et le colle sur un nouveau fond de papier kraft.

Un petit groupe déchire et colle les papiers colorés pour faire des flammes.
Parallèlement un autre groupe réalise la maison en collant des tesselles, des allumettes et du papier sur un autre support carton.
Chaque enfant peint un chevalier.

Je découpe tous les éléments et les colle sur des plaques de cartons recouvertes de papier kraft qui seront assemblées.
Comme il y a trop de chevaliers pour la place disponible, certains sont disposés sur d'autres plaques qui seront également exposées.

Pour poursuivre le projet,
je propose d’écrire l’histoire de notre création
avec les enfants de moyenne section.


Les idées fusent.

Le résultat est à la fois
complet, court et original.

Le dragon et les chevaliers
Un dragon arrive.
Il crache du feu. 
Une maison est en flammes.
Les chevaliers arrivent.
Ils le combattent avec leur épée.
Et ils le blessent à la jambe.
Alors le dragon se sauve en s'envolant
et il rentre chez lui.
Il va se brosser les dents,
et à cloche-pied,
il va se coucher.

 

Nous décidons également de sonoriser l’histoire en utilisant les objets qui nous entourent.

Les petites sections, vêtus de tuniques récupérées, et d’épées en mousse, jouent les chevaliers attaquant le dragon.
Les moyens racontent l’histoire au micro, en la bruitant.


Cette  petite performance est présentée le samedi matin aux visiteurs de l’exposition.
Spectacle court, mais franc succès, repris la semaine suivante pour les autres classes et les parents qui ne l’ont pas vu.


Grande émotion pour la mosaïste organisatrice de l'événement et pour la classe, notamment pour deux enfants qui se sont révélés grâce à ce projet.

 

Créatures imaginaires