Assiettes détournées

Enseignante à Châtellerault et styliste à Paris, Isabelle Lautrette se passionne pour l’épure des formes, la fluidité, les couleurs et préfère penser le vêtement en terme de sculpture.

"Je ne me verrais pas travailler seule, j’ai besoin de ces contacts et Châtellerault est une ville intéressante, assez hétéroclite pour que l’on y devine, rien qu’avec les habits qui y sont portés, le spectacle du monde, les origines des gens…"

"Le corps est un support, le vêtement un habitacle, une création, un reflet de nous-mêmes. Après une observation du support, les enfants effectuent des croquis, créent un personnage sur lequel ils vont pouvoir faire des propositions vestimentaires. Dans ce travail en trois dimensions, ils choisissent leurs matériaux, leurs techniques."

Les matériaux

Chaque thème a pour objectif le détournement des matériaux de leurs buts initiaux.
Le thème proposé était "vêtement–assiettes" ; les échanges ont été les suivants :
"L’assiette, elle sert une fois et puis on la jette." "On utilise plein de choses qui se jettent." "Alors ce sera un vêtement jetable."

Les enfants face au détournement

Au départ, les enfants ont observé ces surfaces rondes, lisses, blanches. Très vite l’assiette est devenue un morceau qui se tord, se vrille, se perfore. L’assemblage des assiettes permet toutes les libertés de volumes. L’enfant est autonome (l’adulte intervient peu sur la sculpture).
La rapidité du montage ressemble à de la magie.

Les différentes étapes dans la création

Le procédé est le même que dans l’élaboration d’une collection textile.

Recherche graphique

L’enfant dessine sur sa figurine des projets vestimentaires (dessin de un mètre environ sur un mur ou sur chevalet).

Choix d’un volume

Les recherches étalées sont classées par ordre de préférence.
On effectue un choix final (en groupe très souvent). On compte ensemble le nombre d’assiettes nécessaires pour la réalisation.

Choix des surfaces, de leur animation

Chacun choisit ses couleurs, les procédés d’impressions pour modifier les surfaces.

Sculpture et réalisation par deux

Les critiques et les compliments vont bon train. Le côté fonctionnel est le plus important et les réflexions fusent :
"C’est nul, on n’est pas bien dedans."
"Ça me gêne." "C’est super, ça s’envole."

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