Revue CréAtions en ligne "En regard" n° 234 - SOMMAIRE

Octobre 2017

 

 

CréAtions "En regard"

Revue en ligne annoncée dans le Nouvel Educateur N°234

Publication :  octobre  2017

 

Ont participé à l'élaboration du dossier « En regard » :  Jacqueline Benais, Simone Cixous, Ophélie Gautier, Florence Géroudet, Agnès Joyeux, Maud Léchopier, Katina Iérémiadis, Christiane Nicolas,  Hervé Nunez, Sylvie Pralong,  Anne Roy, Eliane Trocolo, Isabelle Van de Walle.

Crédits photographiques :  Christian Borgetto, Florence Géroudet, Marie-Pierre Houviez, Christiane Nicolas, Hervé Nunez, Sylvie Pralong, Anne Roy.



 

titre de l'article 

niveau de classe thème techniques utilisées artiste

Résonance par sympathie   

élémentaire: cycle 3
collège
lycée : option arts plastiques

Proposer aux élèves de faire sur Internet une recherche d'artiste ou d'oeuvre artiste en relation avec leur propre production. recherche documentaire,
écriture
 



Les bustes

élémentaire : CP et CP/CE1
collège: 4ème

Créer en commun selon un dispositif précis. modelage  

Le plan de travail en arts visuels

maternelle : moyenne et grande sections Pour permettre à l'enfant de choisir son activité, s'en souvenir et l'inciter, de fait, à en changer. autonomie  
 

Faire bouger les lignes

maternelle : petite section Pour participer à la grande lessive, une exploration de la  ligne

motricité,
monotype,
peinture

 
  D'une sculpture à des créations sonores et dansées
maternelle : moyenne et grande sections Un projet dans le cadre de La nuit européenne des musées
   
  Approche sensible de l'image
élémentaire : CE2 L'approche sensible permet de développer l’imaginaire et la sensibilité de l’élève, de s’interroger sur l’image.    
Hommage à Cueco        


  

 

Résonance par sympathie


Revue CréAtions en ligne n° 234 "En regard"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°234 - Publication : octobre 2017

Classe de CM1-CM2, École Clos Jovet, Autun (Saône et Loire) - Enseignante : Florence Géroudet
Classes du CLEF (Collège Lycée Expérimental Freinet) et classes ordinaires, Collège Jean Jaurès, Option facultative Lycée Lumière, La Ciotat (Bouches du Rhône) - Enseignant : Hervé
Nuñez

 


Résonance par sympathie

 

Enseignante : Florence Géroudet

Comme je l’ai présenté dans l’article "Entrer dans une démarche de création – Une expérience au cycle 3" dans le Nouvel Éducateur n°219 d’octobre 2014, je propose aux élèves un atelier de pratiques plastiques en libre service tous les après-midis.

Après avoir découvert les recherches menées par les élèves d’Hervé Nuñez au collège CLEF de la Ciotat, je propose à tout élève qui a terminé sa production de faire sur internet une recherche d’artistes ou de tableaux en relation avec son travail.

 

dans la classe de CM1-CM2  

 Enseignant : Hervé Nuñez

En CLEF ou dans les classes ordinaires, la production libre s'accompagne obligatoirement d'une recherche afin d'habituer les élèves à prendre conscience  que les éléments plastiques stylistiques, artistiques qu'ils génèrent trouvent des résonances chez d'autres. Cela se fait déjà entre eux par l'échange indirect ou institutionnel (mises en commun, affichage) mais la recherche "ouverte", c'est à dire dont l'objet n'est pas connu à l'avance, sur la proximité de son travail avec celui de l'œuvre d'un artiste est fondamentale pour développer la curiosité des élèves pour la création artistique et aussi pour qu'ils se rendent compte que, si leur production est unique, elle n'est pas universelle : découvrir l'œuvre d'un artiste qui utilise la même technique ou un style proche, qui a traité un thème d'une manière inattendue permet une accommodation plus rapide vers des pratiques contemporaines que le tâtonnement qui altère lentement les contingences culturelles. 

au collège-lycée

 

En regard 

 

 

Les bustes


Revue en ligne CréAtions n° 234 "En regard"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°234 - Publication : octobre 2017

Classes de Géraldine Migné, Christian Borgetto et Isabelle Kaminski, École Jean Rostand et Collège Condorcet, Nailloux (Haute Garonne)

 


 Les bustes

 

L’expérience enthousiasmante du light-painting (cf. Le Nouvel Éducateur n° 224 et 226) partagée par les deux classes de l’école et une classe du collège nous incite à récidiver. C'est alors qu'il réalise au collège une sculpture en bronze sur la guerre 14-18 qu'Isabelle a rencontré Daniel Coulet, artiste qui habite près de notre commune. Nous le contactons donc pour proposer à nos classes de CP, CP-CE1 et 4e ce projet de travail de l’argile, de sculpture.
 

Le projet, côté école

Daniel COULET vient en classe pour rencontrer les enfants, expliquer son travail et animer un atelier au cours duquel il les amène à modeler un visage expressif plutôt que ressemblant. Pour ce faire, il leur suggère de forcer les traits : accentuer le nez, creuser les yeux, marquer la bouche, faire des angles vifs plutôt qu'arrondis.

En octobre, les trois classes visitent son atelier. La visite est passionnante, les enfants découvrent toutes les phases de la création : croquis, maquette modelage, création de moules ainsi que des petites et grandes sculptures, jusqu’à six mètres de haut.

 


Hormis le travail de départ avec Daniel Coulet durant lequel les enfants ont observé ses sculptures, délibérément nous ne leur présentons pas d'autres sculptures afin de ne pas les influencer. Ils ont à leur disposition des documents sur la technique de l'argile.

 

  

 

 

De novembre à avril, une pratique régulière du modelage pour se familiariser avec le matériau argile. Les enseignants mettent la pâte à modeler en libre service le matin à l’accueil et pendant les récréations, cf. fiche Jnet n° 57, les enfants acquièrent la maitrise de certains gestes, des techniques de base comme faire des boudins, creuser, assembler etc. et l'usage des outils : mirettes, spatules, etc. Ce tâtonnement individuel et collectif leur permet d’expérimenter, d’inventer, de créer personnages, scènes, histoires et de développer les habiletés manuelles nécessaires. Ils apprennent ainsi à représenter un visage « à plat », à faire ressortir en relief nez, yeux, oreilles, cheveux, bouche. Puis ils passent au volume.

 

Des ateliers, au cours desquels ils découvrent le matériau et s'exercent au portrait :

- en apprenant à faire des boudins ;
- en façonnant un personnage pour qu’il puisse sécher sans se scinder en morceaux, utiliser la barbotine ;
- en faisant un personnage qui tient debout ;
- en fabriquant des insectes en mêlant d’autres matériaux (bois, feuilles, etc.) lors du séjour en classe de découverte
- en réalisant un visage en volume avec du matériel de récupération : bouchons, feuilles de papier froissé, polystyrène, colle, etc.
- en dessinant un portrait aux feutres, crayon, etc.
en positionnant nez, bouche, oreilles, sourcils et accessoires : lunettes, bijoux.

     

Dès le départ, les enfants savent qu’il y aura une coopération avec les collégiens et que leur production individuelle se fera dans un cadre collectif. Ce sera un grand moment, pour les écoliers et les écolières que d’aller au collège, d'y manger puis de partager un moment de travail avec des « grands ».

 

Le projet, côté collège

La préparation sur l’année du projet « sculpture » se déroule avec les mêmes attentes que pour celles des élèves de l’école primaire, à savoir la découverte d’une pratique du modelage en sculpture. Les élèves de 4° reçoivent le sculpteur Daniel Coulet dans la salle d’Arts Plastiques. Durant deux heures, celui-ci leur parle de sa pratique, de la technique du modelage et des multiples possibilités que donne l’argile. Pour eux, c'est une double découverte : première rencontre avec un artiste et première mise en contact avec l’argile en tant que matériau de création.

Ainsi du bloc d’argile qui est donné à chacun d'eux nait un visage, modelé sur les conseils de l’artiste. La découverte et l’étonnement se lisent sur les visages des élèves qui ressortent de cette séance plus satisfaits que jamais. Partage et écoute sont les maitres-mots de ce moment qui servira de base solide à l’acquisition des techniques.
Suite à la rencontre avec l’artiste, les collégiens visitent son atelier à Noeilles, lieu de réflexion et de création, mais aussi son lieu de vie. La visite permet aux élèves de voir toutes les étapes d’une création : croquis, maquettes, prototypes, choix du fondeur, etc. Par petits groupes, ils profitent des explications de Daniel Coulet pendant que d’autres s’exercent à dessiner des portraits. Le passage par le croquis reste une étape importante dans l’apprentissage des proportions du visage.


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Les bustes

 

Les bustes, suite et fin


Créer ensemble

Un projet d’exposition se concrétise autour de la fabrication de bustes.
Ce choix se fait tout naturellement après la découverte des sculptures de Daniel Coulet, notamment les têtes de cheval et dans le  prolongement de l'atelier proposé lors de sa première visite en classe. De plus, cette piste de travail permet aux élèves et aux collégiens de travailler ensemble, de réaliser des sculptures en terre qui tiendront dans le temps.

Quand arrive enfin le moment de la rencontre école-collège, les élèves du collège sont à la fois excités et inquiets de devoir travailler en binômes ! Eh oui, « ils sont petits, ils ne vont pas comprendre les explications » me disent-ils ! En effet, la rencontre avec la classe de primaire doit être le lieu d’échanges de connaissances et d’acquisitions de savoir-faire, transmissibles entre eux. L’enjeu est de taille pour ces collégiens !

Deux rencontres d'une heure et demie ont lieu au collège.

 

Dispositif :
- travail en binômes écolier, écolière / collégien, collégienne, librement constitués ;
- chaque élève dispose d’une galette de terre pour réaliser son buste, les outils sont à disposition ;
- consigne : les deux têtes/bustes doivent partager un carré de 20 x 20 cm de contre-plaqué équipé en son centre d'une tige filetée verticale de 20 cm.
Afin d'éviter une exposition faite d’un alignement de bustes, nous donnons cette contrainte qui invite à un nécessaire dialogue pour partager, organiser cet espace. Et pour ce faire, il est autorisé d'utiliser ou non la tige filetée ainsi que des CD-supports.

Le rôle des adultes pendant ces séances se borne à organiser matériellement l'espace, à donner quelques petits conseils techniques ; préciser un geste, expliquer l'utilisation d'un outil. Même le rangement après les séances est grandement pris en charge par les élèves.

Les têtes sont expressives, l’inventivité pour la présentation nous surprend parfois beaucoup. Les sculptures ne sont pas cuites, elles sèchent lentement.

 
L’ensemble des réalisations est exposé à l’école, puis deux mois à la médiathèque du village, enfin au Centre d’Animation et de Documentation Pédagogique de la circonscription, siège de l’inspection et lieu d’animations pédagogiques. Le regard des adultes, parents, visiteurs de l’exposition, est très positif, certains sont surpris par la grande qualité des créations « dignes d’artistes ».

Bilan des enseignants

Le travail étalé dans le temps permet de développer réellement la création. Les apports ne sont pas unilatéraux mais réciproques pendant la phase de réalisation et également lors de la réflexion sur l'agencement des deux sculptures pour leur présentation. Travailler en binome enfant-adolescent est l'occasion d'expérimenter, d'échanger des pratiques et de créer une culture commune tant en arts plastiques que dans d'autres domaines. Cela donne l'opportunité de « vérifier » que les acquis des collégiens sont solides : vocabulaire précis, gestes justes, dialogues et coopération sont les attendus de ce projet. Répondre à la contrainte du socle amène une réelle coopération entre écoliers et collégiens où le compromis  trouve son sens.

 


L’allure générale de l’exposition en témoigne...

 


témoignages En regard 
  début de l'article

 

 

Plan de travail en arts visuels

Revue CréAtions en ligne n° 234 "En regard"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°234 - Publication : octobre 2017

Classe de MS/GS, École maternelle J.Brel, Montauban (Tarn et Garonne) - Enseignante : Sylvie Pralong

 


Plan de travail en arts visuels

Depuis 2014, j'ai décidé d'abandonner l'utilisation du plan de travail pour les ateliers de travail individualisé car il faisait double emploi avec le cahier de progrès.

Par contre, j'ai eu l'idée d'en élaborer un pour les séances d'arts visuels. Cela permet à chaque enfant de choisir son activité et s'en souvenir. Il est aussi incité, de fait, à changer d'activité sans le faire uniquement pour faire plaisir à la maitresse.

Au moment des ateliers d'arts visuels, deux fois par semaine, les enfants prennent leur plan de travail et un crayon de papier.

Ils s'installent à l'activité choisie, posent leur plan de travail et font une croix sous la photo correspondante.

Ensuite, si l'activité nécessite que l'on prenne une photo : pâte à modeler, construction, etc., l'enfant va chercher son étiquette dans son tiroir. Sa place reste réservée par le plan de travail laissé sur place. La photo me permet de garder la trace de la réalisation dans un dossier.
A l'issue de chaque période j'imprime en couleur chaque photo de production réalisée afin qu'elle soit collée dans le cahier de vie de l'enfant.


S'il travaille sur une feuille (craie d'art, découpage/collage, etc.), il écrit son nom au dos de la feuille et il peut ranger son plan de travail.



Pour construire le plan de travail :

– Coller une photo de chaque activité proposée ;

– Insérer, sous la photo, deux cases dans lesquelles les enfants dessineront une croix.

Ils peuvent faire deux fois la même activité s'ils le souhaitent, mais pas plus – du moins en principe car il n'est pas question d'obliger un enfant à changer d'activité s'il n'a pas fini son projet et désire le continuer.


 En regard   

 

 

 

 

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Faire bouger les lignes

 

 Revue CréAtions en ligne n°234 "En regard"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°234 - Publication : octobre 2017

Classe de Petite Section, École primaire, Lédignan (Gard) - Enseignante : Béatrice Bonnefoy

 

 

 

Faire bouger les lignes

 
 

Pour mes élèves les lignes sont avant tout droites, verticales ou horizontales. En tracer, c’est avancer, reculer sur la feuille, monter, descendre… Parler de « lignes qui bougent » c’est prendre conscience que les lignes ne sont pas que linéaires, elles sont également courbes, brisées...


Le thème de la grande lessive de mars 2016 est « Faire bouger les lignes ».

Je décide de familiariser les élèves avec cette notion de ligne : les différences entre les lignes, leur forme (droite, brisée, courbe ou serpentine), orientation (horizontale, verticale, oblique), les lignes dans notre environnement, comment en fabriquer puis  les faire bouger.
Nous avons déjà participé à cette manifestation, je les informe du thème.
Dans un premier temps, à la BCD, nous regardons un document vidéo :  ligne (Extrait du Web-journal du Centre G. Pompidou)  
et nous observons des reproductions d’œuvres de Sol Lewitt :
Wall Drawing 1136, Wall Drawing ≠879 et de Pierre Lafleur : Jeu de lignes.

Les enfants voient des lignes qui font « des arcs-en ciel, des ponts, des routes, des lignes qui font penser aux zèbres ou aux vagues de la mer, qui tournent, etc.»

 

En motricité

Je mets à la disposition des enfants les rubans de gymnastique.
Il y en a de toutes les couleurs.
Ils les déplient sur le sol «  ça fait une ligne. »
Je les interroge : « Comment s’y prendre pour les faire bouger ? »
Chacun prend un ruban, l’agite : les lignes bougent !

 
En classe
Je prépare des ateliers peinture pour que les enfants jouent avec les lignes, s'entrainent à en tracer et réfléchissent à la façon de les faire bouger (comme les rubans de gymnastique).
 

Avec des voitures de la classe et de la peinture reprenant les couleurs de  Wall Drawing 1136,
les enfants font rouler les voitures sur la feuille,
« il faut tourner, prendre des virages… »
Ils tracent des lignes de toutes les couleurs qui bougent!
 

Avec un rouleau mousse ficelé et de la peinture noire, ils roulent sur le papier du chevalet comme dans Wall Drawing 879.

Ils tracent des lignes blanches qui bougent !

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D’une sculpture à des créations sonores et dansées


Revue CréAtions en ligne n° 234 "En regard"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°234 - Publication : octobre 2017

Classe de MS/GS, École maternelle J.Brel, Montauban (Tarn et Garonne) - Enseignante : Sylvie Pralong

 


D’une sculpture à des créations sonores et dansées

 

Émergence de l'idée
En début d'année scolaire, je décide de faire participer mes élèves au projet « la classe, l’œuvre » proposé par la DRAC et l'éducation nationale. Il s'agit, dans le cadre de la nuit européenne des musées, de se saisir d'une œuvre exposée et d’amener les enfants à en créer une, plastique, musicale, dansée, etc. Le musée est partenaire du projet et responsable de la mise sur site de la création des enfants qui y sera exposée lors de cette nuit européenne.

Le musée Ingres de Montauban accepte ma proposition de créer un paysage musical pour la sculpture de Bourdelle La première victoire d'Hannibal.
Parallèlement, j'inscris ma classe à la proposition de création d'un spectacle de danse à présenter au théâtre municipal en juin devant toutes les classes participantes du département.
http://www.bourdelle.paris.fr/fr/oeuvre/premiere-victoire-dhannibal

 

Mise en œuvre des projets
Séances préparatoires dansées
Tous les jours en septembre et octobre, lors de séances de trente minutes en salle de jeux, les enfants acquièrent des savoir faire et savoir être, autant de briques qui permettront de mener à terme notre projet :

 

 

 - occuper un espace en expérimentant divers modes de déplacement, changements  de rythmes, prise de conscience du tonus musculaire, marcher avec intention, seul, à plusieurs, traverser, jouer sur les notions d'espace large ou restreint, etc. ;

- imaginer des sculptures seuls ou à plusieurs, inventer des machines ;

- évoluer à deux : mettre une marionnette en mouvement, danser en miroir ou symétrie, guider un aveugle, modeler une sculpture, etc.

 

De temps en temps, je divise la classe en deux : acteurs/spectateurs. Les enfants apprennent peu à peu à regarder, à arrêter les bavardages et autres attitudes incompatibles avec le rôle de spectateur. Ils commencent à mettre des mots sur ce qu'ils ressentent, ce qui les a émus.
Création de chorégraphies
D’octobre à décembre, nous ne faisons plus que deux séances, deux jours consécutifs. Au cours de chacune d’elles, les enfants sont tour à tour spectateurs ou acteurs.
D’abord individuelles, les chorégraphies se font ensuite à plusieurs. Je donne des pistes : plus de mime et d'expression corporelle que de danse. J'essaie de trouver les idées dans un vécu réel de tous les enfants chez eux ou dans un vécu commun à la classe : montre ce que tu as fait depuis que tu t'es levé ce matin, tu sors de ta voiture et vas faire les courses au supermarché puis remontes dans ta voiture, tu te promènes dans la forêt et ramasse des feuilles mortes, tu peins avec un rouleau, tu es aveugle, etc.
Lors de la discussion entre acteurs et spectateurs, je mets en relief les réflexions qui qualifient les gestes, les trajectoires, les rythmes.


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Approche sensible


Revue CréAtions en ligne n° 234 "En regard"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°234 - Publication : octobre 2017

Classe de CE2, École Bourgogne, Pierre Vaux, Chalon sur Saône (Saône et Loire) - Enseignante : Christelle Bretin - Intervenante : Anne Roy, conseillère pédagogique en arts visuels

 


Approche sensible de l'image

 

J’interviens pour trois séances dans la classe de CE2 autour de l’approche sensible de l’image. Les élèves ont l’habitude de s’exprimer face à une œuvre, ils le font régulièrement en classe. L’approche sensible permet de développer l’imaginaire et la sensibilité de l’élève. Elle lui permet de s’interroger sur l’image, en s’appuyant sur ses ressentis, ce qu’il imagine, ce que l’image lui évoque, ce qu’il voit, de tisser des liens avec d’autres images avant de s’intéresser aux connaissances « savantes » : l’auteur, la taille réelle, l’époque etc.

Inventer un titre

Je propose aux élèves de donner un titre à cette image en précisant que ce n’est pas un jeu de devinette et qu’il ne s’agit pas de trouver le « bon » titre.

Avec les plus grands j’aime bien commencer par cette activité car elle permet de nourrir l’imaginaire des élèves en manque d’idée. Elle offre la possibilité à ceux qui n’ont pas trouvé de titre de puiser dans ceux proposés. Un titre peut aussi en appeler un autre. 

Je propose aux élèves d’écrire leur titre sur une bande de papier avec un gros feutre pour que cela soit visible de loin. J’affiche tous les titres dont les auteurs restent anonymes, tout comme celui ou celle qui n’aura pas eu d’idée. Je lis à voix haute tous les titres, nous constatons qu’il y a des ressemblances et nous cherchons ensemble comment les regrouper.

 
Afin de ne pas « fermer » l’imaginaire des élèves, je leur propose de travailler seuls sans échanger avec leurs camarades pour exprimer à partir d’inducteurs d’écriture ce qu’ils imaginent « Ça me fait penser à... On dirait...  C’est comme... » et ce qu’ils ressentent : « Quand je regarde … je me sens… . Je leur précise que, comme pour le titre, il n’y a pas de bonne, ni de mauvaise réponse.

Les titres inventés auparavant sont une aide pour nourrir l’imaginaire, de nouveaux titres surgissent également. En fin de séance, les élèves qui le souhaitent s’expriment et nous constatons la diversité des ressentis : triste, heureux, stressé, joyeux… Nous faisons ensemble l’inventaire de tout ce que l’on voit.

Le lendemain je reviens avec leurs écrits saisis sur l’ordinateur. Chacun en prend connaissance et nous constatons la richesse des différents points de vue représentés par la classe.

Ce que j’imagine

Ce que je ressens

Ce que je vois

« Ça me fait penser à ... On dirait...  C’est comme... »

- des lumières colorées dans l’espace

- beaucoup de lumières bleues, blanches et roses

- un feu d’artifice

- une image dans l’espace

- des arbres, des feux dans la nuit

- une fourmi dans l’espace

- des baguettes lumineuses

- un dauphin lumineux

- de la pluie colorée, des bâtons, des confettis

- dans l’ombre allumée des confettis

- un feu d’artifice avec des nuages violets

- des montagnes bleues

- des étincelles roses, blanches, bleues

- un étincelant requin rose et blanc

- l’étincelle de l’espace

- des feux d’artifice

- des effets spéciaux

J’imagine des fourmis dans l’espace qui bougent dans tous les sens.

 

« Quand je regarde … je me sens… »

 

triste

souriante

normal

étonné

émerveillé

excité

heureux – très heureux

très bien

joyeux

stressé

merveilleux

 

Je me sens face à un artiste et à sa meilleure œuvre.

couleurs, formes, lignes, matière, matériaux, etc.

Formes : des traits horizontaux, des pois, des points, des lignes droites horizontales, des taches

Couleurs : rose, blanc, violet, bleu, blanc, vives

Matières : plastique, pierre, foudre, feu, gelée molle, bracelets lumineux, fumée, peinture, fer

Disposition : dans le désordre

 Les points communs des titres

J’ai aussi apporté leurs titres saisis en plusieurs exemplaires pour en chercher ensemble les points communs.

Un mot 

  • Des étincelles de toutes les couleurs - Les étincelles blanches, roses et bleues - Les lumières des étincelles
  • L’étincelle de l’espace - Les pastilles de l’espace multicolores - La fourmi dans l’espace
  • Les feux d’artifice de couleur - Les artifices - Le feu d’artifice violet
  • Mille confettis colorés - Confettis - La pluie de confettis

 

Une thématique

 

  • les couleurs : Les pastilles de l’espace multicolores - Les étincelles blanches, roses et bleues - Les pastilles de l’espace multicolores - Les feux d’artifice de couleur - Le feu d’artifice violet - Mille confettis colorés - Des taches de couleurs
  • la lumière : Les lumières dans le ciel - La fête des lumières -La nuit des lumières - Dans l’ombre allumée - Baguettes lumineuses
  • les animaux : La fourmi dans l’espace - Un requin étincelant - Le loup qui chasse des enfants -Le dauphin dans l’espace
  • la nuit : La nuit des temps - La nuit des lumières.

 

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Hommage à Cueco

Revue CréAtions en ligne n° 234 "En regard"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°234 - Publication : octobre 2017

Simone Cixous, secteur Arts et Créations

 


En hommage à Henri Cueco, peintre, scénographe, écrivain


Rappelons ici pour mémoire les rencontres heureuses du secteur avec cet artiste, les convergences, le partage à propos de l'Art, de la Création, un  commun engagement pour une éducation populaire.

- Une rencontre à Tulle avec l'association « Peuple et Culture » 
Le Théâtre est un des lieux de ses combats,
en tant que peintre et scénographe, avec Pierre-Etienne Heymann, comédien et metteur en scène, pour un théâtre de « service public »  Le nouvel éducateur n° 156 et Créations n°113.


Images d'enfances
Quels liens à l'enfance pour le geste de l'artiste ?
Quelles « inventions » pour l'enfant ? Les règles du jeu et du je : la peinture comme métaphore du corps. « Le peintre veut représenter, l'enfant présente » Créations n°112. 


Images du monde
Elles se partagent entre force dénonciatrice d'une société d'images à « consommer » : prolifération des images publicitaires dont il décrypte les codes et recherche de l'évidence visuelle par la Figuration Narrative.
En 1970, il est membre fondateur de la coopérative des Malassis, à laquelle on doit l’œuvre monumentale le Grand méchoui, satire de la vie politique. La création d'un syndicat national des artistes plasticiens, son enseignement et ses conférences seront ses autres armes au sein de l'association « Peuple et Culture », dans les universités de Paris 8 et Paris 1 et aux Beaux Arts de Paris.
Dans l'Arène de l'Art, il critiquera de manière virulente un minimalisme académique et un art conceptuel devenu trop officiel.


Collections, inventaires
Un Art gourmand, joyeux, un humour tendre, un regard étonné sur les « objets du quotidien, ses « babioles » : Collection de collections Créations n°111, Eloge et mode d'emploi de l'inventaire, Créations n° 122.


De l'Art du paysage

Amoureux sensible de la nature, des ciels et des paysages, engagé contre la déforestation et la pollution, offensif contre la violence des destructions de la nature, il est l'un des fondateurs de l'association « Pays-Paysage en Limousin » en 1970 à Uzerche. Celle-ci réunit les savoirs de tous ceux qui sont en contact avec la nature et sa bibliothèque est riche de 700 livres d'artistes sur les thèmes de l'enfance et du paysage.

En 2005, l'exposition Brûlures des Saxyphrages témoigne de la canicule de 2003 et de ses ravages. 

La petite peinture  - « L'intérêt de la petite peinture c'est qu'elle est à contre-courant. Plus personne ne regarde les choses, les arbres, le ciel et tous les échanges subtils qui se produisent entre eux. Comme pour tous les paysagistes, c'est le désir ou le sentiment de fusion qui produit une intense jubilation. Tout devient vif au regard : un tronc d'arbre, un feuillage, l'arbre vu de loin et son ombre sur un champ coupé.» cf. Carnet, journal du 25 juillet 99 au 21 janvier 2000.

Ainsi, il revisite
- l’histoire de l'art et les genres : portrait, paysage qu'il met à l'épreuve de sa fantaisie, de son humour parfois féroce, parfois tendre souvent passionné , de sa gourmandise des mots et des images : cf La mort de Sardanapale de Delacroix.
- l'autoportrait Narcisse Navré « [...] Je ne sors plus sans ma tête. Je le sais depuis toujours, toute peinture ou écriture est un autoportrait. On n'en sort pas. Il n'y a que les catastrophes communes pour mobiliser notre solidarité et nous éloigner de l'énigme de nous-même pour nous-même. »


Henri Cueco né à Uzerche en Corrèze le 19 octobre 1929 est mort à Paris le 13 mars 2017 à l'âge de 87 ans.

Le nouvel éducateur n° 156, février 2004
Créations n°113 « Patrimoine et création », septembre - octobre 2004
Créations n°112  « Travailler ensemble », mai-juin 2004
Créations n°111 « L'atelier de peinture », mars-avril 2004
Créations n°122 « Un et multiple », mai-juin 2006
Revue Créations en ligne n°201 "Poèmes nonsensiques"

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