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Respecter les processus naturels d’acquisition

Dans :  

 

 

 

 

Respecter les processus naturels d’acquisition propres à l’enfant,
par le biais du tâtonnement et de la Méthode naturelle,
qui rendent l’enfant « auteur de ses apprentissages ».


Le tâtonnement expérimental

Rappelons que dans son environnement naturel, l’enfant est, par nature, expérimentateur. Il procède spontanément par un tâtonnement qui évolue depuis la forme primaire par essais-erreur au hasard vers des formes supérieures, plus élaborées et que Célestin Freinet désignait globalement par «le tâtonnement expérimental» et qui est à la base de la Méthode naturelle.

 

La méthode naturelle

Un des fondements de la pédagogie Freinet est qu’un certain nombre de connaissances «scolaires» peuvent être acquises suivant le même processus «naturel» que celui qui permet à l’enfant d’apprendre à se tenir debout, à marcher, à parler, etc. ce processus « naturel » s’appuie sur le «torrent de vie», cet élan vital qui rend l’enfant curieux, chercheur et expérimentateur ; ses réussites l’enthousiasment et cette jubilation le pousse encore plus loin.
La Méthode naturelle suit la loi du tâtonnement expérimental.
Avec elle, les enfants sont des créateurs de connaissances, ils n’attendent pas les leçons de l’adulte pour produire des savoirs.

« Aucune, absolument aucune des grandes acquisitions vitales ne se fait par les procédés apparemment scientifiques. C’est en marchant que l’enfant apprend à marcher ; c’est en parlant qu’il apprend à parler ; c’est en dessinant qu’il apprend à dessiner. Nous ne croyons pas qu’il soit exagéré de penser qu’un processus si général et si universel doive être exactement valable pour tous les enseignements, les scolaires y compris. »

(Célestin Freinet)

L’enfant auteur

Les enseignants Freinet ont donc comme finalité de créer (ou de transformer) un milieu éducatif où l’enfant peut se vivre comme auteur de ses travaux, de ses recherches, de ses processus d’apprentissages et par conséquent « co auteur » du milieu lui-même. Un environnement éducatif riche qui permet les tâtonnements singuliers et des processus socialisés.
Les enseignants Freinet, pour accélérer ces processus et tâtonnements créent et produisent les conditions, les outils et les procédures nécessaires.

Conditions :
atelier permanent,
Outils :
livres, expositions permanentes,
Procédures nécessaires :
la production
et l’analyse.

Dans
«L’enfant artiste»,
Elise Freinet explique
comment appliquer ces principes à l’éducation artistique :

« C’est par tâtonnements répétés, sélectionnés, reconnus définitivement profitables à l’individu que toute créature arrive à dominer les difficultés, à gagner la sécurité garante d’équilibre. L’Art, comme la parole et la marche, s’inscrit dans les processus de tâtonnement réussis qui conduisent à une psychologie de conception unitaire, expérimentale et qui justifie une méthode naturelle d’éducation dans laquelle l’enfant est sujet et acteur de son devenir.» Mais au lieu de parler de « tâtonnement expérimental » pour l’art, elle parle « d’expérience tâtonnée ».
Pour elle, « L’expérience tâtonnée est la grande loi, la grande technique de vie, de l’expression et de l’action.
Les techniques d’expression artistique sont comparables aux techniques d’expression orale. Il n’y a pas d’histoire de don.
Toute conquête de l’homme est le résultat de l’expérience à même la vie et le milieu, une science du besoin supérieur et général qu’a l’être vivant de croître, de surmonter les obstacles qui gênent cette croissance, d’affirmer sa personnalité, de monter le plus haut possible et de se perpétuer dans sa chair et dans ses œuvres. »

L’enfant artiste ,  Elise Freinet, 1963, (p.77).


L'importance de la personnalité du maître est déterminante.


Pour le mouvement Freinet, il s’agit de placer les enfants dans un contexte de tâtonnement expérimental et créatif, d’ouverture culturelle et de coopération, en somme de développer une méthode naturelle de l’éducation artistique, autrefois intitulée « Méthode naturelle de dessin » par Célestin Freinet.

 

Ce terme de «Méthode naturelle de dessin»
a d’ailleurs été progressivement abandonné
pour différentes raisons:

Evolution terminologique : de la «Méthode naturelle de dessin» à «l’expression libre», «pratique ou création artistique»:

Ce terme de « Méthode naturelle de dessin » correspond surtout à une époque donnée. Cela tient en effet au contexte de son émergence. L’intitulé «Méthode naturelle de dessin», inventé par Célestin Freinet, est choisi dans les années 30 pour marquer une rupture par rapport aux pratiques artistiques les plus répandues à l’époque jusque dans les années soixante, et qui réduisaient l’acte artistique aux activités de copie de modèles et de dessin à vue ou d’observation désignées sous le terme générique de «Leçon de dessin». A la «leçon de dessin» s’oppose donc la «Méthode naturelle de dessin». Le terme «Méthode naturelle de dessin» ne convient plus pour rendre compte de la réalité de la pratique artistique scolaire d’aujourd’hui.

Elise Freinet, dans l’enfant artiste met déjà en garde les maîtres sur les dangers de cantonner l’enfant dans la seule voie de l’entrée par le graphisme. L’entrée par la couleur par exemple, doit aussi être offerte à l’enfant, pour respecter la sensibilité de chacun (cf.L’enfant artiste où Elise Freinet analyse de façon très précise le rapport entre dessin et couleur, les valeurs et le rôle de chacun.)

Aujourd’hui, nous préférons parler de pratique ou de création artistique plutôt que de méthode naturelle de dessin.

 

Deuxième objectif: L'expression libre