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Pratiquer la peinture libre
En 2021-2022, tout comme il existe la pratique du texte libre, je décide de proposer la peinture libre.
Libre… Mais pas quand iels veulent, pas où iels veulent et pas tout à fait comme iels veulent !
  
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La séance d’arts plastiques a lieu le vendredi après-midi.
Il n’y a pas d’espace dans la classe, seulement une salle attenante guère spacieuse mais disponible.
Je ne dispose pas de chevalet et pourtant je veux proposer une pratique avec papier vertical, peut-être un fantasme autour de l’artiste peintre !
Et contrairement à toutes les pratiques proposées jusqu’à présent, je souhaite leur permettre de travailler sur grand format.
Je décide donc d’installer :
- une bâche sur un mur de la salle attenante sur laquelle je fixe deux feuilles de papier blanc épais format 50x65 cm ;
- une bâche par terre en protection ;
- une table sur laquelle sont mis à disposition six couleurs différentes de peinture acrylique, des pinceaux, des rouleaux, une palette pour d’éventuels mélanges ;
- une table qui sera entre deux enfants peintres.
Je propose à chaque enfant de créer une production durant deux séances consécutives de trente à quarante minutes espacées d’une semaine.
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Pendant ce temps, dans la classe, j'accompagne les autres élèves qui expérimentent une nouvelle technique ou créent librement sur plus petit format.
Les deux peintres sont donc en autonomie, chacun∙e sur sa feuille.
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Libre… Iels sont obligé.es d’utiliser ce temps de deux fois quarante minutes…
Je m’explique : j’avais en tête une discussion avec une artiste qui me parlait de son travail, de sa création et qui me disait que c’est parfois dans la contrainte, la fatigue, le « je ne sais plus quoi faire », le « j’ai fini » qu’il se passait quelque chose, qu’une nouvelle idée pouvait surgir.
J’ai envie de proposer aux enfants d’expérimenter cela.
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Une fois les deux séances vécues et les peintures sèches, les deux enfants-peintres viennent les afficher en classe pour un temps collectif d’observation et d'échanges.
Les premières productions représentent des maisons, les suivantes aussi. Je les incite à peindre d’autres sujets... Le thème des maisons persistera quand même jusqu'à la fin de l'année !
Sur ce temps, sont aussi présentées les productions des autres élèves. Les remarques peuvent alors se croiser, nourrir la pratique de peinture libre autant que les autres.
C’est par exemple en parlant d’une œuvre réalisée en classe que la notion d’art abstrait est introduite.
On explique qu’on n’est pas obligé de peindre, de dessiner quelque chose de reconnaissable, d’identifiable, de figuratif…
Les enfants se saisissent de cette découverte peu à peu, venant aussi modifier les représentations de maison pour ceux et celles qui persistent dans ce sujet.
On parle aussi du fait de disposer de deux séances et on se demande ce que ça permet :
- Il est possible d'intervenir lors de la seconde séance sur la peinture qui a séché depuis la première séance ;
- Avec la peinture acrylique, une couleur claire peut ressortir sur une couleur foncée lorsqu'elle est sèche ;
- Il est possible de créer un fond, un décor lors de la première séance et peindre par-dessus ce dont on a envie lors de la deuxième ;
- On peut mettre en valeur ce qui a été peint en repassant les contours.
On rappelle alors régulièrement que chacun∙e dispose de deux séances, on insiste sur l’intérêt de réfléchir ces deux temps, de ne pas se précipiter.
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Lors de ces moments de présentation des créations et d'échanges, les élèves participent essentiellement en faisant des retours "Ça me fait penser à ...". J'essaie de les amener à exprimer des ressentis mais ce n'est pas simple.
 
Donc peinture libre parce qu’il n’y a pas de sujet ou consigne proposée.
Mais des contraintes à respecter, à éprouver, à expérimenter...
La contrainte pourrait-elle être libératrice ?
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Sans titre (techniques mixtes) 
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