Le livre de vie de Diawar
Cette année, le choix du thème a été influencé d’une part par l’action de l’association Morgane, partenaire de l’école, et d’autre part par la connaissance du Sénégal et de Diawar par d’anciens élèves de l’école de danse. Le professeur de danse a pris contact avec la Présidente de l’Association Morgane et l’a interrogée pour comprendre cette action et évaluer les chances d’intéresser ses élèves à ce sujet. Des textes écrits ont été remis par les enfants de l’école de Diawar. Ils racontent les événements de leur vie, de leur village et les problèmes qu’ils rencontrent. Les élèves ont été informés des conditions d’enseignement au Sénégal et des difficultés rencontrées par les Sénégalais. Chantal et ses élèves ont lu ensemble ces textes et se les sont appropriés en mettant rapidement en comparaison leurs propres conditions de vie. Le but était de faire connaître aux parents et aux autres enfants le privilège d’un enfant de Rezé au regard des conditions faites à un enfant de Diawar. Pour cela, les élèves se sont documentés. Ils ont rencontré des jeunes qui s’étaient rendus eux-mêmes à Diawar. Peu à peu, leurs représentations sur la vie africaine ont été remises en question.
Du récit à l’écriture corporelle
Les choix des textes ont été faits en fonction d’un langage corporel possible pour le niveau des élèves, pour la compréhension du spectateur et pour être adapté à l’espace scénique du théâtre. Il n’a pas toujours été facile de transmettre autant d’informations dans le cadre d’ un calendrier si limité ((1 heure de cours de danse/semaine durant 6 mois). Mais il fallait également ne pas « tomber dans le folklore » tant sur le plan musical que sur les plans gestuel ou vestimentaire. Il s’agissait de conserver des moyens d’expression propres au groupe (danse contemporaine) pour les mettre au service d’une autre civilisation.
Les principales étapes
- Etude des documents : plaquette de l’Association Morgane, journal de Diawar, photos de voyages et échanges avec ceux qui ont été là-bas.
- Choix des thèmes à aborder pour permettre aux spectateurs de mieux connaître à la fois les lieux, la population et l’école de Diawar, avec ses manques et donc ses besoins. Cette réflexion a orienté la trame du spectacle.
- Choix de musiques et d’une gestuelle (travail de création), vecteurs des images et des émotions à partager avec le public.
- Recherche d’une mise en scène (accessoires, costumes, lumières).
Les échanges et les discussions, parfois animés, ont permis de recadrer le travail, en sachant que les contraintes étaient importantes (lieu et temps : espace scénique et durée de spectacle qui ne devait pas excéder une heure). Le spectacle avait aussi un but précis : sensibiliser les spectateurs aux conditions de vie des élèves de Diawar, pour amener le public à participer à l’action de l’Association Morgane.
A l’occasion de l’interview d’un journaliste avant le spectacle, les enfants ont expliqué les conditions de vie des petits sénégalais en intégrant parfaitement bien les différences entre les deux pays. Dans une classe de CP de Rezé, trois élèves ayant participé au spectacle de danse ont voulu faire un exposé sur Diawar et sur l’Association Morgane.
Les objectifs pédagogiques
- Découvrir un autre continent, une autre civilisation, développer la curiosité de l’enfant, sa réflexion autour de problèmes à caractère humanitaire.
- Accepter les exigences que demandent la création d’un spectacle et le travail scénique (discipline, écoute de l’autre), aller jusqu’au bout de ce travail et donc se dépasser.
Transfert de l’innovation
Le thème du spectacle et la démarche ont motivé les élèves. Ce spectacle pourrait être produit dans un autre lieu que le théâtre de Rezé (il faudrait repenser, bien sûr, la mise en scène), mais le travail de réflexion et le but à atteindre seraient les mêmes.
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