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Les messages clairs / la médiation

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Un petit jeu de rôle de quelques élèves de l'école Ange Guépin pour expliquer les messages clairs et le rôle des médiateurs.

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Merci Claude et aux collègues

Merci Claude et aux collègues d'Ange Guépin pour cette vidéo ! Bravo aussi aux 4 acteurs !

Sur le fond, la présentation du message clair me semble intéressante. On y trouve les conditions, les visées, la technique. J'ajouterais juste dans la diapositive écrite une étape sur la description des faits. Y-a-t 'il une raison pour qu'elle n'apparaisse pas ?

Concernant la médiation, c'est la première fois que je découvre un support où elle intervient à condition que le message clair ait été effectué. Jusque là, c'était une précaution réservée à l'intervention de l'enseignant. Bonne idée.
Sur le fond, je me demande pourquoi le médiateur continue à intervenir si les deux acteurs sont en désaccord. Voici un extrait de la charte du médiateur telle que présentée par B. Diaz et B. Liatard.

"Il ne prend pas parti, il ne juge pas mais il aide à trouver une solution aux difficultés.
Il n’oblige personne à venir le voir mais propose son aide dans un esprit de respect mutuel.
Il est là pour écouter : il s’intéresse aux problèmes, donne son attention et son temps et demande en échange de la bonne volonté.
Il ne rapporte pas ce qui lui est dit : il est discret et a droit à toutes les confiances.
Il fait le maximum pour aider mais ne peut pas forcément trouver une réponse à tous les problèmes. Il n’est pas magicien, ne pas lui demander l’impossible. La véritable solution est entre les mains des personnes qui sont en opposition."

De même pour la réparation. J'ai l'impression qu'elle correspond plus aux prérogatives d'un conseil, ou directement à un adulte (si l'on ne veut pas que le conseil devienne un tribunal).

Qu'en pensez-vous ?

Sylvain Connac

Merci pour cette

Merci pour cette présentation. Ca me rappelle tout à fait les faux messages clairs qu'on fait en début d'année pour expliquer la procédure !

Plutôt d'accord avec Sylvain sur le médiateur, qui chez moi déclare forfait si l'un des deux dit que l'autre ment (et le problème est alors traité en conseil), et sur la réparation, qui est proposée d'abord par "l'agresseur" (je n'arrive pas à trouver un mot plus pertinent !) ou par le conseil si le problème y arrive.

Par contre, dans ma classe, le médiateur est appelé, si la victime le désire, avant de commencer le message clair.
Autre chose: les messages clairs sont toujours différés, on ne les fait jamais "sur le coup". Je trouve qu'il y a trois avantages: moins d'émotion car elle a eu le temps de se calmer, le geste symbolique de l'inscription soulage et permet de mettre le confit de côté provisoirement, et j'utilise les tableaux des messages clairs dans les entretiens avec les élèves et les bilans (pour qu'un élève se questionne quand il a beaucoup de messages clairs, ou quand il en fait beaucoup, ou au contraire jamais, ou qu'il prenne conscience qu'il est souvent choisi comme médiateur...)

On avait réfléchi là-dessus dans le GD42 et on avait fait une fiche pratique qui est sur le site: http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/25463
J-Luc

une autre vision de la médiation

Je suis assez surprise de votre approche de la médiation / médiation par les pairs dans laquelle je ne reconnais pas
- les principes déontologiques de la médiation : Neutralité, impartialité, non- jugement, confidentialité
- ni les savoir-faire et savoir être du médiateur = bienveillance, non jugement, écoute attentive, reformulation, responsabilisation des parties pour qu’elles trouvent par elles mêmes la solution qui leur convient
- ni les principes de la pédagogie Freinet ( indiqués sur votre site) : entraide, mutualisation, coopération

En effet, le conflit n’est présenté que sous l’angle des faits, sans prise en compte de la relation entre les deux enfants
- comment chacun d’entre eux voit l’autre ? l’être humain qui est en face de lui ?
- quelle est la relation qu’ils ont ? qu’ils aimeraient ? qu’ils peuvent co construire ?
- comment chacun prend sa part de responsabilité dans la situation ?

Et il n’y a aucune place faite à la parole de Mlle Isaïna :
- que ce soit dans la 1ere partie =où est son message clair ? ses émotions ? ses besoins ? sa demande ?
- ou dans la 2e partie = le médiateur ne lui donne jamais la parole= que dirait elle de la situation ? quel serait son point de vue ? Mais le médiateur prend partie, accuse et puni

Il s’agit donc d’une présentation sur un modèle binaire = victime – accusé / bon- mauvais / juste – faux / méchant – gentil, qui ressemble à un procès , dans lequel le médiateur a un rôle de juge + enquêteur + policier. Mais cela ressemble surtout à un mauvais procès – car, dans tout procès l’ accusé à droit - à minima, à la parole ou à la défense via un avocat

Cela m’attriste profondément, alors que la médiation est un formidable outil de non violence, de coopération, d’auto-responsabilisation (autonomie et responsabilisation), d’entraide, de compréhension des enjeux et des « en jeu » de toute relation

Ci joint quelques liens qui – je l’espère vous permettront de partager une autre vision de la médiation en milieu scolaire

http://www.institutpacifique.com/

http://www.educationprioritaire.education.fr/dossiers/la-mediation-par-l...

http://eduscol.education.fr/cid73610/guide-sur-le-climat-scolaire-et-med...

bonne suite
Elisabeth

Voici un exemple

Voici un exemple d'organisation de médiation par des pairs, qui articule deux techniques : la reformulation et le message clair.

Comment faire une médiation ?
1 – On propose la médiation : « Est-ce que vous voulez qu’on vous aide ? »
2 – On conduit les personnes concernées à l’écart
Tout le monde s’assoit en cercle. Le médiateur A est l’animateur de la médiation. Le médiateur B est le reformulateur de la médiation.
3 – On explique la médiation
Les médiateurs présentent le contrat : « Nous sommes d’accord pour vous proposer la médiation à condition que vous nous aidiez : Mettre de la bonne volonté à trouver une solution ; Ne pas interrompre – chacun parle à son tour et l’autre écoute ; Ne pas insulter ; Ne pas se battre physiquement ; Etre aussi honnête que possible ; Ne pas répéter dehors ce qui sera dit. Acceptez-vous ce contrat ? »
4 – Premier message clair
5 – Reformulation du premier message clair
6 – Second message clair
7 – Reformulation du second message clair
8 – On recherche des solutions : « Qu’est-ce qu’on peut faire pour que ça se passe mieux ? »
9 – On discute et on recherche un accord
10 – Conclusion de la médiation : Le médiateur B reformule la solution trouvée. Le médiateur A demande si cela convient à tout le monde. Le médiateur B inscrit la solution sur un contrat de médiation.
11 – Fin de la médiation : les demandeurs et les médiateurs signent le contrat de médiation. Les médiateurs proposent aux demandeurs de se serrer la main.

On trouve davantage d'informations dans le fascicule sur la formation des enfants médiateurs :
http://www.icem34.fr/librairie-icem34

Sylvain

La médiation telle que présentée peut devenir dangeureuse

J’ai beaucoup parlé de cette vidéo aujourd’hui et elle appelle a mon avis plusieurs remarques :
- dans cette vidéo, le Médiateur sanctionne ou plutôt punit = il défait de ses droit celle qui est présentée comme accusée, fautive (« tu as menti » lui dit le médiateur)
- ceci à la demande d’Ulysse présenté comme victime : où est alors la position de tiers Médiateur – si celui ci obéit à la demande de l’une des deux parties ? quelle est son indépendance ? sa neutralité ?
- Il me semble vraiment inquiétant de mettre en place ce type « d’organisation » car il est facile d’imaginer les représailles qu’un enfant médiateur pourrait subir …
- Est ce le rôle d’un enfant – de sanctionner un de ses pairs ? n’est ce pas lui faire porter un rôle qui n’est pas du ressort d’un enfant ? et prendre le risque de le mettre en difficulté vis à vis des autres enfants – une fois cette « médiation » terminée ?
- Et je n’ai pas compris le sens de la sanction (perdre ses droits) : a t’elle une correspondance avec le reproche fait a Isaïna ? une réparation n’a t’elle pas comme but d’être constructive ? (lien entre les faits et l’acte à réaliser)
-
De nombreuses expériences de médiation ont été réalisé en milieu scolaire –en mettant en place un cadre, une procédure, un processus, des balises claires, des formations pointues … Attention à ne pas jouer l’apprenti sorcier ! cela pourrait devenir contre productif et se retourner contre soi, c’est à dire contre les enfants, l’enseignant, l’école et contre la médiation elle-même !

D’où ma question : quel est l’objectif de cette video ? présenter ce qu’est un message clair ? si c’est le cas, alors oui et bravo aux acteurs ( en supprimant les ¾ de la video)
Si c’est pour donner une idée de la médiation en milieu scolaire, alors je suis inquiète face à de telles pratiques :

Elisabeth de nouveau, bien préoccupée par ces images

Tout à fait d'accord !

Que de mois et années passées depuis la mise en ligne de cette vidéo !

Ce film a été réalisé lors d'une session de formation de médiateurs, où Nino donc (le médiateur de la vidéo) apprend son rôle. Il y fait donc de nombreuses erreurs qui sont depuis analysées par les futurs médiateurs de l'école à leur tour en formation.

Il ne s'agit donc pas du tout d'une présentation de ce qui devrait être atteint comme positionnement de médiateur mais plutôt d'un point d'étape. Voici notre grille d'analyse d'une médiation et voici ce qui a été "raté" par le médiateur lors de la vidéo :

Brevet de médiateur

Il peut être passé par les enfants qui ont eu la formation "médiateurs".
C'est un enseignant qui le valide (Enseignant : …............................................)

1 « Avez-vous déjà essayé de résoudre votre problème sans moi, avec un message clair par exemple ? » 1/2

2 « Etes-vous d'accord pour avoir l'aide d'un médiateur ? » 1/2

3 « Que s'est-il passé ? » (J'écoute chacun des deux enfants, je ne les juge pas) 1/2

4 Questions sur le ressenti :
« Est-ce la vérité ? » « Qu'as-tu ressenti ? »
« As-tu respecté les règles de l'école ? »

5 Appel à témoin (si besoin) OK

6 Appel à un autre médiateur (si besoin) pas nécessaire

7 Appel à un adulte (si besoin) pas nécessaire

8 « Que pourrait-on trouver comme solution ? » (J'écoute chacun des deux enfants) 1/2 + problème du type de sanction/réparation

9 « Pour vous, le problème est-il résolu ? » 0/2

Je vais donc faire modifier le titre de cette vidéo !

Reno Geng Ortoli, un des enseignants de l'école Ange Guépin