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La fête du livre jeunesse d'Aizenay " La fête par et pour les enfants"

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Bouquet de poèmes ou l'histoire d'un "livre-matière"

  

Cycle 3 – Ecole Louis Buton – Aizenay – Enseignante: Marguerite Bachy – Intervenante: Isabelle Loridan

Cette année, dans ma classe, je souhaite relier deux projets : le premier concerne toute l’école, c’est la fête du livre, avec pour invité d’honneur l’illustrateur Zaü et pour thème « Comment ça va sur la terre ? » ; le second ne concerne que ma classe. C’est un projet classe à PAC avec une comédienne qui interviendra à raison de quatre séances d’une durée d’une heure quinze environ auprès des élèves. Mon objectif est que les enfants «se mettent en poésie».

En amont, avec Isabelle, nous bâtissons un projet sur le thème «Correspondance de monde à monde». Ce fil conducteur qui correspond à une envie de sa part, à mon souhait de lier ses interventions et le thème de la fête du livre va se «détendre» tout au long des séances. La correspondance se transforme peu à peu en d’autres formes poétiques.

 Première séance avec la comédienne

Dans la salle, plusieurs espaces sont délimités par des tapis ronds et une bande de tissu, ce seront les lieux de déplacement des enfants.


Isabelle raconte aux enfants un rêve, ce qui les met en condition d’écoute et d’ouverture à des sensations. Puis elle leur donne une enveloppe et une feuille de papier : dans l’enveloppe, un papier vierge ; le rond dessiné sur la feuille de papier, c’est un monde à construire.

Les tapis disposés par Isabelle représentent quatre mondes sur lesquels sont placés différents objets:

 

 

- Le Monde des mots : petites étiquettes blanches où un mot est écrit
- Le Monde des cartes : cartes postales
- Le Monde des petits objets : figurines en plastique,
- Le Monde végétal ou minéral : feuilles, fleurs, cailloux…

 
Calmement, les enfants vont chercher dans les quatre mondes un ou plusieurs objets et créent LEUR MONDE dans le rond dessiné sur le papier blanc.


 

 

 

Isabelle leur demande ensuite de quitter ces mondes qu’ils ont créés, de se regrouper loin de ceux-ci, autour d’elle, dans une île symbolisée par le tapis rectangulaire.
Chacun écrit alors un mot exprimant la sensation ressentie lorsqu’il a quitté son monde. Il note également le nom de celui ou celle qu’il a laissé là-bas.
Ensuite nous conduisons les enfants, les yeux fermés, vers un autre monde. Quand ils sont tous installés, nous leur demandons d’écrire ce qu’ils ressentent.
Isabelle leur lit un poème de Georges Schéhadé, poète libanais:

Lorsque j’irai aux Canaries
J’aurai, Nanita, des moustaches,
Probablement des favoris,
Une valise en cuir de vache.

J’arriverai à Las Palmas
Par un matin de beurre sale
Avec un large Panama                 
Comme dans les cartes postales.

Je t’écrirai : Nanita
Il fait ici un temps d’orange,
Les casinos ont des hamacs,
Les papillons sont des losanges.

                                                

 

En s’en inspirant, chacun écrit une lettre destinée à la personne qu’il a laissée dans le monde qu’il a quitté.
Ceux qui le désirent lisent leur texte mais c’est un moment à la fois trop fort pour certains, trop long pour d’autres.

 

Entre les deux interventions d’Isabelle, en classe, nous écrivons d’autres courtes lettres à partir des photos des mondes.
 

Deuxième séance


Isabelle a créé un nouveau décor favorisant la mise en condition poétique. Elle a apporté des haïkus qu’elle leur demande de lire. Les enfants échangent sur leurs sensations, leurs ressentis, leurs émotions et à l’aide de tous ces mots écrivent des poèmes courts qu’ils lisent ensuite.

C’est l’été,
C’est beau un arc en ciel
Plein de couleurs.
Sarah

Le soleil pique
C’est l’été
Il fait beau
Axel

De la nature, des craquements de feuilles
Où l’émotion apparait
Et l’automne arrive.
Morgane

Au milieu
Des colchiques
Je lis des poèmes.
Iris


 En classe nous travaillons encore sur des formes courtes de poèmes et découvrons deux livres illustrés par Zaü, l’invité de la fête du livre :

 
- Il pleut des poèmes de J. Pierre Henry aux éditions Rue du Monde
et
- Le petit cul blanc du lièvre de Thierry Cazals chez Motus.


 

Neige, forêt, cascade, ruisseau
vont tous partir en fumée.
Sommes-nous des monstres ?
Nina

Vole hirondelle, vole,
Va voir la Terre.
Maëlis

Terre, énorme rivière,
tu es en danger,
tu es polluée.
Asja

La Terre est douce,
avec elle je m’endors.
Elle sent bon le parfum d’orange.
Je rêve de toi.
Mathias

 

Planète mon amie, si tu tournes
Je t’embrasserai
Sarah

 

Pure solitude,
de l’arbre et ses feuilles au vent.
Lisa


Troisième séance

Isabelle axe son intervention sur le thème de la peur. Ce travail n’est pas retenu pour le projet.

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