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Congrès Strasbourg - ICEM/OCCE

 

ICEM/OCCE : autour des valeurs de la coopération,
quelles convergences possibles pour un front commun de l’Enfance ?
Jean-François VINCENT, ancien président de l’OCCE
 
L’objectif de cet atelier était de rassembler les énergies des deux mouvements.
 
 
Le constat de départ a été que nos deux mouvements sont extrêmement proches, mais aussi extrêmement différents. Cela tient à nos histoires différentes.
 
Historique du mouvement coopératif :
Au départ, contrairement à l’ICEM, l’OCCE n’est pas un mouvement pédagogique. Au départ, dans les années 30, ce sont des personnes de la coopération économique qui rassemblent des coopératives de consommateurs, dont l’objectif est de construire une société coopérative, une République coopérative (Fourier, Proudhon…)
Historiquement, le mouvement coopératif se situe comme une alternative non-violente au libéralisme, par opposition au collectivisme qui se base sur la dictature du prolétariat.
En 1928, un appel est lancé aux enseignants pour construire à partir des enfants la coopération dans la société. C’est la création de l’OCCE, pour fédérer toutes les structures scolaires coopératives.
Leurs actions ne sont toujours pas pédagogiques, mais visent à éduquer les enfants en vue de la société coopérative : visites d’entreprises de progrès social avec les classes, mutuelles, syndicats, entreprises coopératives de production…
En 1948, la rencontre et l’interpénétration de grands pédagogues, dont Freinet et Barthélémy Profit, avec l’OCCE lance la réflexion pédagogique. Freinet a d’ailleurs dit que l’inventeur de la pédagogie coopérative à l’école était Barthélémy Profit et que l’école passe alors de la monarchie à la République.
A cette époque, les coopératives scolaires ne sont pas des lieux d’apprentissage de la démocratie mais plutôt des moyens d’aider les écoles à fonctionner. Ce qui était au départ un mouvement de militants va devenir peu à peu une entreprise de services et de gestion économique, avec une grande dépense d’énergie dans ces tâches.
 
Quelles sont les valeurs fondatrices du mouvement coopératif ?
 
Elles sont au nombre de six, et nous nous sommes demandé pour chacune d’entre elles, transposées dans nos classes Freinet ou OCCE, si elles existaient et sous quelle forme.
 
1. Adhésion volontaire et liberté de choix :
 
La classe OCCE met en place un cadre coopératif et demande aux enfants d’y adhérer pour mettre en place les apprentissages. Les enfants n’ont pas le choix d’adhérer au cadre coopératif.
L’ICEM, en particulier avec la méthode naturelle, part des besoins et des intérêts de chaque enfant pour créer de la coopération et provoquer le besoin de travailler avec l’autre.
 
2. Pouvoir démocratique exercé par ses membres :
 
Cela pose le questionnement sur la place du maître dans la vie démocratique de la classe, et en particulier de son statut en conseil d’enfants. Cette place ne paraît pas être la même dans une classe Freinet et dans une classe OCCE où la place du maître reste prépondérante. Avec évidemment toutes les variantes possibles dans chaque classe.
 
3. Partage équitable des bénéfices :
 
Les bénéfices étant dans le cas de l’école la réussite des élèves.
Dans chacun de nos mouvements, la réussite de chacun est l’affaire de tous, avec l’idée d’entraide et de solidarité.
 
4. Autonomie et indépendance :
 
Ce principe concerne évidemment les élèves et les maîtres. Nous nous sommes demandé comment peut-on être encore autonomes et indépendants dans le système actuel ? Ceci étant vrai également pour la survie autonome et indépendante de nos deux associations.
 
5. Education, formation et information :
 
Ce principe n’a pas été discuté faute de temps.
 
6. Coopération envers les autres groupes et engagement envers la communauté :
 
Ce principe semble être l’opposé du 4. Il pose la question de l’identité de chacun dans la classe, le groupe devant permettre à chaque enfant de la construire et de la développer.
 
Conclusion :
Tous les participants ont fait état d’une réelle volonté de travail en commun, d’autant plus qu’un grand nombre avait la double casquette ICEM/OCCE. Il faut poursuivre les débats et les échanges aux niveaux nationaux et locaux.
 
Notes prise par Brigitte Boisgibault GD 83