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Octobre 2002

 

CréAtions 103-  Grands formats - publié en septembre-octobre 2002

Classe de 3e, Collège André Lahaye, Andernos-les-Bains (Gironde) – Enseignants : Dominique Brochet, professeur d’arts plastiques, Franck Charrier, professeur d'Histoire-Géographie, Philippe Geneste, professeur de lettres modernes –

 

Carte blanche

« La double page intérieure de création est laissée à la libre disposition d’une classe, d’une école. »

Texte d’élève de Romain Souard (Autour de l’œuvre) – Origine du texte imprimé sur l’œuvre : Hommes en guerre, Andréas Latzko (Editions Agone, collection Marginales, 1999, traduction par M. Wachendorff et HF Blanc (première édition en 1917)

 

 

 

Dans le texte que nous avons étudié, l’auteur nous montre la guerre du point de vue des soldats mais aussi la lâcheté des personnes de l’arrière. Dans la première partie, je vais évoquer une question que le narrateur pose qui est pour moi très importante “ Qui sont les malades ? ” “ Où sont les fous ? ”. Dans la deuxième partie j’évoquerai une autre question assez frappante elle aussi mais surtout déroutante “ Où se trouve le normal ? ”.
Dans cette première partie, les questions “ Qui sont les malades ? ” “ Où se trouvent-ils ? ” “ Sont-ils là où on le pense ? ” sont très importantes car en fait tout le monde est malade en soi, mais tout le monde ne l’exprime pas avec la même intensité.
Dès le début on s’aperçoit que l’auteur va employer le journal de bord ou intime pour défendre ses points de vue. L’expression (p.105 ligne 1) “ La guerre m’a fait un cadeau ” est contradictoire étant donné que normalement, la guerre vous enlève les êtres qui vous sont chers comme un ami, un membre de votre famille... Le camarade du soldat est étrange : son regard par qui l’auteur est obsédé, devenant presque paranoïaque. Son camarade est en fait un esprit, un rêve qui habite le soldat qui est et qui sera toujours en lui. Cet être le rend “ fou ” auprès des médecins. Le camarade s’est totalement mêlé au soldat. L’esprit a pris le contrôle de sa personne, comme un possédé et le soldat ne peut rien faire. Le soldat pose la question “ Qu’est-ce que nous serions sans nos souvenirs ? ”. L’esprit, justement, manipule les souvenirs du soldat comme un film puis il arrête le moment où il apparaît.
Vous savez très bien que si on laisse la pellicule face à un projecteur, elle brûle et c’est justement ce qui arrive aux yeux de notre “ malade ”. Le soldat pose la question “ Qui sont les malades ? ”. C’est là, aujourd’hui encore, une question clé. “ Qui sont les malades ? ” : ceux qui veulent seulement habiter leurs terres ou être indépendants ou alors ceux qui autorisent la peine de mort et ceux qui laissent des vies dans les mains d’un psychopathe ? Qui sont les malades ?
Pour conclure ma partie, je vais vous rappeler une chose très importante. Méfiez-vous des apparences. Car quelqu’un peut paraître très bien, en bonne santé mais il est peut-être, au fond de lui, dégénéré.
Comme je l’ai sûrement expliqué, ma deuxième partie va aussi porter sur une question importante qui est d’ailleurs liée à la première. “ Qui est normal ? ” “ Où se trouve l’anormal ? ”. Ce sont des questions capitales dont on a eu la réponse très tard.
“ Où est le normal ? ”, voilà une question à laquelle peu de monde connaît la réponse. Dans ce livre, l’auteur et le narrateur montrent le “ vrai ” normal. Ils montrent aussi la lâcheté et l’indifférence des personnes de l’arrière face aux atrocités de la guerre.
Revenons au camarade. Cet être dit “ anormal ” n’est autre que le visage atrophié de la guerre. Ce visage est le visage de la mort et a un regard noir et une lueur sournoise qui est impossible à supporter sauf si l’on a approché ou touché la mort comme l’ont fait les soldats. C’est pour cela qu’il ne faut pas juger sur les apparences. Il ne faut pas non plus juger sans savoir ou sans avoir vécu. C’est cela le plus important, le vécu. C’est sur cela que l’on peut se faire une idée du “ normal ”. C’est là dessus que reposent nos souvenirs et c’est grâce à nos souvenirs que nous pouvons juger ou pas ; et c’est capital car sinon nous nous permettrions de juger sans rien connaître du sujet.
Finalement, le normal et l’anormal sont deux choses que nous ne connaissons pas très bien. Enfin, pour moi le normal et l’anormal peuvent être mêlés entre eux ce qui rend les choses très difficile à comprendre.
En fin de compte, les deux questions posées sont capitales car si personne ne se les étaient posées, nous n’aurions même pas pu distinguer le normal de l’anormal. D’un autre côté, la nouvelle interroge cette distinction.


Romain Souard, 3e

 

 


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écriture, peinture