Recherche archives : Pour les enseignants, Techniques pédagogiques, PEMF, 1998

Dans le numéro précédent du Nouvel Éducateur, nous présentions une nouvelle organisation d’école : les stages d’enfants. L’idée était de regrouper des heures d’activités dans un seul domaine choisi et de permettre ainsi que les enfants y soient initiés en profondeur. Ce mois-ci, Olivier Francomme qui travaille dans la brigade de formation continue de l’Oise depuis plusieurs années nous dit comment cette organisation
peut tout à fait bien s’adapter au travail de l’enseignant remplaçant.

Faute d’avoir réussi sa démocratisation tout en ayant vécu une massification depuis trente années, l’École « libératrice » n’a en fait libéré que les enfants de couches sociales prêtes et adaptées au moule. Aveu d’impuissance, décalages culturels ? Échec pédagogique de la scolastique  depuis longtemps déjà dénoncé par C. Freinet et l’ICEM ?
Des soutiens aux accompagnements, des soutiens lourds aux classes en survivance, de l’aide aux devoirs aux opérations « coup de pouce », quel mille-feuille de dispositifs l’école libérale ne nous a-t-elle pas déjà proposé ! Quelle vision réductrice du métier d’enseignant ! Ce dossier tente de poser ces questions et tente aussi d’y répondre pour chercher à défendre nos positions de « Nouveaux Éducateurs ».

Depuis quatre ans les huit classes de cette école du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (zone défavorisée, plus de 20 % de chômage) ont décidé une fois par mois de rompre avec la structure habituelle de l’école : un maître - un groupe d’enfants - un local et... chacun chez soi !
Pas à pas, les enseignants ont décidé de prendre collective ment à bras le corps les problèmes qui se posaient à chacun d’entre eux et de chercher des solutions coopératives et structurelles.
Une nouvelle organisation d’école est née : les stages d’enfants...

pour pratiquer les activités scientifiques à l'école primaire

Le journal scolaire est une des techniques Freinet des plus communément admises et utilisées. Le succès grandissant de la semaine de la presse à l’école en témoigne. Ce mois-ci, nous fêtons la neuvième édition.
Lorsque des enseignants cherchent à innover, ils se tournent souvent vers les techniques Freinet, sans toujours saisir ou reprendre à leur
compte l’esprit initial qui en était le moteur.
Ce journal en bande dessinée, réalisé par les élèves de classes Freinet du Gard, vient nous rappeler l’un des intérêts essentiels de cette technique : la maîtrise de l’outil par les enfants eux-mêmes. Le journal scolaire est un vecteur et un levier de l’expression et de la communica-
tion. Il est un objet médiatique qui donne un sens aux activités du groupe.

La correspondance dans les réseaux du Mouvement Freinet est une école dans la vie, c’est un espace d’écoute, de compréhension, de chaleur, d’ouverture sur les autres qui les enrichissent en ignorant les hiérarchies, les barrières et les frontières inventées par les adultes et les médias...
Trente classes, dix pays latins et méditerranéens, neuf cents élèves et cinquante professeurs, persuadés que cette mer rassemble et n’est pas un fossé, se lancent dans l’aventure de la réalisation d’un cédérom « Lettres à la mer » qui durera deux ans.

Force est de constater que c’est bien le domaine des mathématiques qui offre le plus de résistance à une pratique centrée sur l’enfant. On peut se demander quelles en sont les raisons. Cela tient-il à la matière elle-même, réputée difficile, contraignante ? A l’attitude des enseignants eux-mêmes, insuffisamment formés, informés ? Aux conditions matérielles, à la pression sociale (et les tables ?) ou un peu de tout cela à la fois ?
Pourquoi l’enfant qui a la possibilité, dans nos classes, de s’exprimer, de communiquer, d’explorer son milieu, de s’organiser coopérativement, semble-t-il souvent si absent des processus d’apprentissage dès qu’il s’agit de math ?
La construction des concepts mathématiques relève-t-elle de l’utopie ?

Il est vrai que depuis octobre nous cherchions une réponse à toute cette phobie sécuritaire qui gagne le monde scolaire. A quelques mesures nécessaires, combien de réponses exagérées !
C’est un peu partout des restrictions au mouvement et à l’initiative des enseignants et, par voie de conséquence, des enfants.
Renée Vuides a fait vivre une rencontre merveilleuse à ses élèves de maternelle, une rencontre avec l’âme du voyage, moment de pure rêverie poétique, la découverte charnelle d’un autre rythme de vie.
Une belle leçon de pédagogie... insécuritaire ?

Marguerite Bialas utilise les techniques Freinet et s’inspire de la pédagogie institutionnelle dans sa classe de campagne de vingt-neuf élèves
de cycle 3. Petit à petit, les enfants ont pris l’habitude de communiquer entre eux ce qui les a intéressés, étonnés... C’est ainsi que, renouant
avec la tradition des « conférences d’enfant » instituées par Freinet il y a plus de cinquante ans, sont nés les « exposés ».