On a beaucoup légiféré depuis deux ou trois décennies de manière scientifique et souvent à priori sur les pratiques pédagogiques. Pour faire face au désarroi de très nombreux enseignants, enserrés dans des réformes successives parcellaires induisant des "comment" normatifs mais jamais des "pourquoi", on a prescrit des solutions miracles, une instrumentation sophistiquée ou gadget, dénaturant souvent ainsi les apports des recherches en didactique, en psychologie sociale, en psychologie cognitive.
Ces apports féconds sont malheureusement trop souvent compartimentés, donc réducteurs dans leur application isolée et systématique, enfermés dans leur territoire respectif, décontextualisés d'un quotidien infiniment complexe, mouvant, habité d'incertitudes, de risques, de questionnements tous azimuts, d'obstacles nécessitant donc qu'on appréhende dans sa complexité, avec des regards différents, complémentaires, regards à réconcilier pour trouver du sens aux interpellations qu'il nous envoie.