Freinet rentre d’un voyage en Norvège : conférence à l’Université d’Oslo ainsi qu’un cours tous les soirs pour initier les enseignants à la technique de l’imprimerie.
C’est dans le bateau qui le ramène qu’il rédige les notes pour l’article « La diffusion mondiale de notre technique » dont un extrait est reproduit ci-dessous.
Ce cours a obtenu un grand succès : « C’est que ce cours diffère essentiellement des conférences théoriques que des professeurs plus ou moins éminents sont parfois appelés à donner Non pas que notre technique, et surtout nos réalisations, n’autorisent actuellement de longues controverses psychologiques et pédagogiques. Nous aurons bientôt fort à faire dans ces domaines. Mais nos nouvelles conceptions pédagogiques ne doivent point sortir toutes faites de spéculations théoriques ; elles doivent être la résultante d’une technique de travail qui, en changeant les rapporte entre milieu social, milieu scolaire, enfants et éducateurs, bouleverse les enseignements de vingt siècles de scolastique. C’est cette technique de travail, c’est la nécessité subséquente de ces rapports nouveaux que nous nous appliquons plus spécialement à susciter, dans la pratique de nos classes populaires. »
Dès le lendemain de l’arrivée de Freinet, scandale à Oslo ! La réaction fait paraître un article dans un journal fasciste. Une soi-disant interview – réalisée avec des « copier-coller » d’articles de l’Éducateur Prolétarien – où le mouvement affirme faire de la politique à l’école et préparer par sa pédagogie la révolution.
Freinet réaffirme alors les visées d’une pédagogie populaire et libératrice, respectueuse des enfants en refusant tout enseignement dogmatique et idéologique.
Les instituteurs sont des citoyens, et c’est de leur responsabilité d’être parmi les plus clairvoyants, surtout dans une période sombre.