CréAtions N° 115 – Images et mots s’en mêlent / janvier février 2005

Janvier 2005

 


CréAtions N° 115 - Images et mots s'en mêlent

janvier/février 2005
 

Ont participé à l’élaboration de ce numéro : Nicole BIZIEAU ; Simone CIXOUS ; Agnès JOYEUX ; ; Maud LECHOPIER ; André LEFEUVRE ; Danielle MALTRET ; Hervé NUNEZ ; Jeannette ROUDIER.

Photographies :Bernard AUDOUIN ; Nicole BIZIEAU ; Simone CIXOUS ; Michel COLAS ; Chantal COYAUD ; Annie DHENIN ; Yolande DUPUY ; Philippe GENESTE ; Maud LECHOPIER ; Jean Michel MINETTO ; Hervé NUNEZ ; Dominique ROUSSEL ; Dominique TIBERI.


 
Titre et chapeau
Niveau classe
thème
Techniques utilisées
artiste
Le poids des images   édito de Nicole Bizieau    
  Vito, croqueur de têtes
collège Regard d'un adolescent sur ses profs caricature  
Un évènement, une affiche

maternelle,

élémentaire

La réalisation d'une affiche par deux classes:  GS et cycle 3

lecture d'image
techniques diverses

 
  Poème Couleur collège: 6ème
Ecrire en Arts plastiques et mettre en couleur en Français

écriture, collage

 
  Le tapis de danse
 
   en attente   Cie Orteils de sable, direction Mireille Barlet, St-Etienne
  Proposition de lois classe de C.A.P.A., E.R.E.A Mise en scène de productions écrites en en traduisant plastiquement le contenu

écriture

collage

EREA Jules Verne, Joigny (Yonne)
Le roi qui n’avait pas de fille maternelle : GS
Un conte, un livre, des sculptures

écriture (dictée à l'adulte), modelage, encres

 
  “On s’affiche” année 2003-2004- Echanger les créations : une ouverture vers l'extérieur.
collège et lycée Premier contact : Faire une vraie présentation de soi auto-portrait
écriture
collage
 
  Carte blanche à Michael Dubreuil
 
IUT Carrières sociales  Rimbaud, Verlaine    
  Trajicomedia de Don Christobal Y la senora Rosita
 
collège: 3ème
Mettre en scène un texte, une entreprise fédératrice d'énergie

fabrication de marionnettes, décors, spectacle

Théâtre Labaraque, Oloron Sainte Marie
  Colette Deblé
 
   en attente   Artiste:
Colette Deblé
 
  Roman-photo: L'ombre
 
collège: 4ème
Réaliser de courts romans-photos pour montrer la vie de tous les jours au collège

écriture, photographie

 

 
  Une pratique, un outil:
Après la lecture d’un article de la revue

Classes de C.L.I.S. et de CE   caviardage
écriture
dessin
 
Carnet de bord n°3 de Dominique
 
élémentaire: CM1-CM2
Un voyage musical avec Emeline écoute, dessin, craies, encres,  
Autour de l’exposition du peintre Corneille
 
maternelle: MS/GS Un atelier dirigé lors de la visite et ses prolongements autoportrait: peinture, monotype, carbone délavé, drawing-gum
céramique, mosaïque,
sculpture
par assemblage
 
Bibliographie        

 

 

Bibliographie

Janvier 2005

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -
publié en janvier-février 2005

Bibliographie

 

Bibliographie

 

* Des deux mains-Traits et portraits, Pierre Alechinsky, Mercure de France
Alechinsky raconte avec textes et images, ses « rencontres » avec ses amis artistes : Michaux, Dotremont, Jorn, Ensor.

* Prégnances - Lavis de Colette Deblé. Peintures, Jacques Derrida, éd. Rencontre, l’atelier des Brisans.

* Colette Deblé, Michèle Gazier, éd. Rencontre, l’atelier des Brisans.

* Colette, Deblé, livres d’artistes, Hélène Bouquin, Bibliothèque d’Amiens Métropole.

* Magazin ZinZin, Frédéric Clément, éd. ipomée-albin michel, 1995.
Une collection de collections, magasin de mots, miroir d’images, qui joue avec l’humour et la poésie.

* Petite fabrique de l’image, Magnard, 1997

Ouvrage qui aborde l'image dans ses points de vue phénoménologiques, esthétiques, plastiques, techniques... proposant pour chacun des points envisagés des exercices "actifs" que les élèves peuvent pratiquer en autonomie.

* L’affiche, revue DADA n°74, mai 2001

* Au commencement était l’image, Bernard Darras, Ed. Magnard

L’auteur définit l’image comme principal générateur de formes dès la petite enfance, mais loin de s’attacher à opposer le textuel au visuel, il veut montrer comment la communication par l’image est vite déliassée au profit de celle par le verbal.

* Poésure et Peintrie, Éd. réunion des musées nationaux
“…nous voyons avec nos oreilles et entendons avec nos yeux…” (Kurt Schwitters et Raoul Hausmann)
Le livre explore les relations qui se sont construites, de la naissance de l’époque moderne jusqu’à nos jours, entre poésie et peinture.

* Peinture et poésie, le dialogue par le livre, 1874-2000, Yves Peyré. Éd. Gallimard, 2001.
Dialogue entre deux modes d’expression avides l’un de l’autre.

 

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Edito

Janvier 2005

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -
publié en janvier-février 2005

Edito

 

Le poids des images

Au début était l'image. Dans les grottes préhistoriques, les rochers du désert, les images laissées par les premiers hommes nous interrogent encore. Dans les édifices religieux, les fresques, les vitraux, les sculptures et les bas reliefs enseignaient au peuple l'histoire sacrée ; ne sont-ils pas les premières bandes dessinées ? De tout temps, les enseignes aux portes des échoppes, indiquent avec plus ou moins de poésie la nature du commerce pratiqué en ces lieux.

On pourrait citer de nombreux autres exemples d'images-textes qui ont ainsi traversé l'espace et le temps.
Puis vint l'empire du mot. Grâce à l'alphabétisation du plus grand nombre, le mot a pris la place de l’icône. Il a conquis une place prépondérante dans la communication entre les humains, la transmission des idées, des connaissances, l’ouverture aux autres cultures.

On assiste aujourd'hui cependant à un véritable retour en force de l'image. Les logos, symboles divers, remplacent de plus en plus les mots comme dans le code de la route où les pictogrammes ne tolèrent qu'une seule et unique lecture qu’il est nécessaire d’apprendre.

Qu'elle soit fixe ou mobile, multidimensionnelle ou pas, elle est un langage qui nous envahit. Les techniques de communication permettent la diffusion des images au plus grand nombre, et parmi elles, celles de la publicité dont l’objectif est de faire consommer par tous les moyens.

Mais percevoir n'est pas seulement une affaire de regard, c’est une opération mentale complexe liée à notre activité psychique toute entière. Il est indispensable, sous peine d'aliénation et de soumission à une « élite » intellectuelle ou aux marchands, d'en connaître les codes. Comme on enseigne la structure du langage des mots, nous avons le devoir de mettre en place pour les jeunes un apprentissage du langage des images bien trop superficiel aujourd’hui encore.
Il est indispensable de développer l'esprit critique sur l’image. Car si, en tant que langage figuratif, l’image semble plus largement accessible que le mot dont le code s'arrête souvent aux frontières politiques et culturelles, il ne faut pas se tromper, la polysémie qu’elle génère exige un effort de lecture plus grand que pour le texte, il faut traquer l’analogie de formes et l'implicite pour appréhender les éléments signifiants.

Vaste chantier ! Mais libérateur.

Quand mots et images s'en mêlent, des enseignants expérimentent tous les « langages » avec leurs élèves. CréAtions présente dans ce numéro l'expression des enfants et des artistes qui utilisent les résonances entre mots et images jusqu'aux mots-images : caricatures, affiches, roman photo, gestes des corps, marionnettes, textes de lois. Dans ce numéro, mots et images résonnent, se confrontent, se complètent, s'entrechoquent, ils s'emmêlent, se mêlent, se magnifient mutuellement et se livrent à l'esprit, au-delà du plaisir des yeux.

Nicole Bizieau, Décembre 2004

 

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Vito, Croqueur de têtes

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 "Images et mots s'en mêlent"

publié en janvier-février 2005

Vito, élève de 3ème A au Lycée de l'Escola Recnato, Recife (Brésil)

 

Vito, Croqueur de têtes

Regard d'un adolescent sur ses profs

 

Vito, âgé de dix-huit ans est en fin de 3ème A de “ l’ensino medio ” (lycée) à l’Escola Recanto de Recife. Dès l’âge de douze ans, il a développé chez lui le plaisir de caricaturer les personnes qui l’entourent ou des personnages célèbres de la vie publique brésilienne.
 

L’école étant ouverte à toute forme d’expression artistique, licence lui a été donnée depuis longtemps de s’exprimer librement en usant de cette approche visuelle et analytique du personnage “croqué”.

Interrogé sur les raisons de son choix, il se contente de répondre que c’est pour lui un réel plaisir de création destiné à présenter une sorte de conclusion analytique dessinée d’une personne. Il n’a pas suivi de cours spécifiques. Ses parents ne sont pas caricaturistes. Son père aime seulement dessiner des visages ou reproduire des têtes de personnages connus photographiés.

  

Interrogé sur la partie du corps qui l’intéresse en premier lieu, il répond : “ mon regard est attiré par les yeux, puis en fonction des personnes par d’autres traits qui déterminent les parties essentielles du visage à reconnaître et à reproduire d’une manière exagérée. Si c’est nécessaire, je dessine le corps en second. ”

Au trait, il ajoute parfois un peu de couleur pour accentuer l’expression à faire ressortir.

“ Top ! riez, vous êtes croqués ! ”

André Lefeuvre

 

 

 

 

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caricature, croquis

 

Un événement, une affiche

Janvier 2005

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

publié en janvier-février 2005

GS, Ecole maternelle Gaston Monmousseau, Mery Sur Oise (Val d’Oise)- Enseignante: Maud Léchopier,
Ecole Freinet, St Lambert du Lattay (Maine et Loire) - Enseignant : Michel Colas.

 

 Un événement, une affiche 

 

 

A la maternelle

Dans ma classe, les enfants produisent des affiches à l’occasion des différents évènements du groupe scolaire.


Première étape :

La pratique de lecture d’affiches comme support spécifique

Nous lisons un certain nombre d’affiches “ professionnelles ” ou réalisées par d’autres enfants les années antérieures afin de comprendre cet objet de communication. Nous en dégageons les principales caractéristiques textuelles et visuelles. Nous développons une perception esthétique entre le fond, la forme et l’écrit. Dans la globalité de l’affiche, il s’agit de prendre en compte plusieurs composantes :
- la composante textuelle avec l’information que véhicule le texte, l’image qu’il donne par la forme choisie (taille, police) et sa situation dans l’espace.
- la composante iconographique avec l’attraction qu’elle va exercer (couleur, forme, taille, technique) et sa situation dans l’espace
- la composante spatiale avec l’équilibre des volumes, la redondance ou pas entre texte et icône

  

Deuxième étape :  La réalisation d’affiche

- support : il est défini par sa nature et son format.
- production textuelle : en fonction de l’événement à annoncer, nous travaillons sur le contenu de l’information indispensable (le titre, le lieu, les dates, etc., sur le choix des mots, de la syntaxe), nous décidons des niveaux de lisibilité. Ces éléments choisis, rédigés, calibrés sont ensuite tapés à l’ordinateur dans des polices différentes et reproduits sur des transparents pour permettre un tâtonnement. On obtient du matériau textuel varié.
- production iconographique : selon les projets, le thème peut servir de déclencheur dans la symbolique (par exemple le carnaval, une exposition sur l’eau peuvent conduire à des représentations ciblées). La production, figurative ou abstraite, peut être aussi orientée exclusivement sur l’esthétique. On obtient du matériau iconographique varié.
- production de l’image globale : elle nécessite du savoir lire et du savoir esthétique.
Les enfants se regroupent librement par 3 ou 4 et ainsi échangent, confrontent et argumentent leurs choix:
* pour décider de l’iconographie issue des diverses productions,
* pour trier et sélectionner les mots justes en fonction de l’information prévue,
* pour aboutir enfin à l’association finale entre iconographie et texte par la gestion de l’espace et la complexité de l’affiche.

L’élaboration d’une affiche permet de mettre les enfants non seulement en situation d’apprentissages mais également dans des situations de tâtonnement, d’expression, de communication et de coopération qui sont les fondements de la pédagogie Freinet.
C’est ainsi que nous avons procédé à l’occasion du congrès de Talence.

 

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Poème Couleur

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

publié en janvier-février 2005

Classe de 6ème, Collège de Stains (Seine Saint-Denis) - Enseignants : Chantal Coyaud, professeur d’Arts Plastiques et Anne-Sophie Robin, professeur de Français.

 

 Poème Couleur

 

Ecrire en Arts Plastiques et mettre en couleur en Français

 

Apprendre quoi en Arts Plastiques ?

Apprendre à voir dans la couleur, dans la matière, apprendre les composants de sa production, les plans, les centres, les directions, apprendre l’espace, la lumière, le volume, les différents points de vue, à cadrer, apprendre le noir, la ligne, les traces, l’empreinte, le geste, le gris, les contrastes, la surface, les profondeurs, les étendues…
 

 

Aussi vaste et riche que la vie

 

 

Chaque élève traite le sujet de façon entièrement libre et avec sa singularité (laquelle est éminemment encouragée). Nous n’avons pas de contrôles notés sur les savoirs ! Nous sommes privilégiés car nous n’avons pas de programme linéaire comme en “histoire” mais des programmes construits sur des objectifs.
Mais les apprentissages peuvent être aussi : apprendre à se débrouiller avec son idée, à être autonome, à appréhender la réalité, ce qui en diffère, la vertu de l’écart, à se servir de ce que l’on croyait être des “erreurs”, à voir les travaux des autres et à s’enrichir de la différence, à se socialiser, à faire des choix, à s’organiser, à gérer son temps,  à plonger… dans l’espace, dans le noir, dans la couleur. Apprendre à dire “je”. Voilà pourquoi il n’est pas exagéré de dire que les arts plastiques, c’est comme la vie ! 

Le professeur invente des “Incitations”


Incitations données par le professeur d’Arts Plastiques:

- Utilisez toujours la couleur avec laquelle vous avez travaillée depuis le départ. Composez un “ paysage ” uniquement avec cette couleur.
- Technique : Collage
- Matériaux : Papiers divers dans les nuances de cette couleur. Vous pouvez ré-intervenir avec d’autres techniques : collage, gouache, crayons de couleur, feutres, craies, stylo bic,… et toutes sortes de matériaux de cette couleur que vous souhaiteriez ajouter (exemple : morceaux de tissu ou de plastique, bouchons, …)
- Format : ½ raisin.
- Titrez

Consigne donnée ensuite par le professeur de Français:
Ecrivez un texte de dix lignes minimum, qui se situera dans l’ambiance de cette couleur.

 

Le diable provoque un volcan de chaleur
Qui donne faim et met en colère.
Le feu de la lave me fait transpirer
Et les parties de mon corps sont pleines de sang.

     
    Les lèvres sont rondes
comme une cerise
de cœur.
   

 

Un jour où le soleil tapait trop fort, j’ai confondu la moutarde avec la crème solaire. Quand je me suis relevée dans un champ de blé trop ensoleillé, je ressemblais à une feuille d’Automne.

 

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collage, écriture

 

Propositions de lois

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

publié en janvier-février 2005

Classe de C.A.P.A, E.R.E.A. Jules Verne – Joigny (Yonne) - Enseignants : Valérie Quérité, Professeur du module « Monde actuel », Alain Fontaine, Professeur d’Arts Plastiques.

 

Propositions de lois

Après avoir étudié en classe le trajet parcouru par une “ loi ” depuis sa proposition jusqu’à sa promulgation, j’ai demandé à chaque élève :
- quelle proposition de loi ferait-il si il ou elle était député(e) ?
- de formuler précisément le problème qui le ou la préoccupe.
- de rédiger sa proposition de loi telle qu’il ou elle voulait que les députés la votent.

J’ai ressenti beaucoup d’émotion à la lecture de leurs textes et comme je voulais partager cette sensation, je les ai montrés à Alain Fontaine, professeur d’Arts Plastiques, qui a adhéré au projet et donné à chaque élève la possibilité d’exprimer sa sensibilité.

L’exposition est le résultat de cette rencontre…


Valérie Quérité

 

Ces élèves n’ont pas d’enseignement en Arts Plastiques inscrit dans leur programme. Pour eux, il s’agit d’une discipline étrangère, voire hermétique. La plupart n’ont jamais franchi le seuil d’un musée, poussé la porte d’une galerie.
En trois séances d’une heure, j’ai pris le parti de leur faire mettre en scène leurs productions en traduisant plastiquement le contenu de leurs textes. Ils se sont exécutés parfois maladroitement avec réticence au début puis avec de plus en plus d’enthousiasme au fil des séances.
Après une sensibilisation au travail d’Arman, nous avons joué sur les accumulations, la répétition.
J’ai donné des contraintes : cadre à respecter, démarche à suivre, règlement à observer. A l’intérieur de ce cadre, ils avaient un espace d’expression, une liberté de choix pour l’utilisation des documents.

Ce projet leur a permis de tisser des liens entre les connaissances, les techniques enseignées, les goûts de chacun, leurs intérêts extrascolaires, leurs histoires personnelles, de prendre conscience que l’expression de leur sensibilité est aussi un mode de communication. La dimension “ médiatique ” de cette aventure les aidera à nouer des contacts avec les acteurs de la vie culturelle associative.


Alain Fontaine

 

Donner la retraite à 55 ans aux ouvriers et pas à 65 ans.
Je pense qu’il est important de donner la retraite aux ouvriers, car ils ont commencé à travailler tôt.
Attendre que tous les anciens ouvriers arrêtent de travailler pour que l’on engage les jeunes pour qu’ils puissent travailler à leur tour.
Il y a trop de chômeurs.
Les ouvriers en ont assez de travailler aussi longtemps.
Les jeunes essayent de trouver du travail.

 

Le problème qui me préoccupe sont les accidents qui tuent de plus en plus de jeunes en voiture.
Je voudrais appliquer la loi à tous les constructeurs de voitures pour qu’ils brident les moteurs c’est-à-dire qu’arrivée à 150 km/h la voiture ne puisse plus aller au-delà de cette vitesse.
Cela servirait à ce qu’il y ait moins d’accidents à cette vitesse.
Les publicités montrant les voitures à grande vitesse ne seraient plus légales.

Je voudrais qu’il y ait plus de clubs de sport dans mon village, qu’il y ait des compétitions parce que les jeunes ne savent pas quoi faire, (Et ça discute), pour que les jeunes s’occupent dans le village, pour qu’ils fassent du sport qui leur plaise et pour que l’on fasse des rencontres avec d’autres jeunes.

Emmanuel

 
Pour aider les pauvres, ceux qui sont dans la rue et qui ne mangent rien.
Ils n’ont pas de maison, alors je veux qu’ils aient des maisons et de l’argent, qu’ils aient une belle vie.

Aurélie

 
Mon problème est la guerre en Irak et le gouvernement aux Etats-Unis.
Moi, j’en assez de voir du sang à la télévision et sur la terre.
La terre est à tout le monde et la guerre est à personne.
Si j’étais député, la loi que je proposerais serait d’arrêter l’alcool dans les boîtes de nuit.
Il y a beaucoup trop de morts en sortant de boîte.
Il existe plein d’autres boissons autres que l’alcool.
La boîte de nuit est un endroit pour s’amuser et on n’a pas forcément besoin de boire pour s’amuser…

Ludovic

 

Je voudrais qu’ils remettent le cinéma à la MJC dans ma commune pour que tous les citoyens se divertissent.
L’Assemblée nationale examine mon projet et vote “ pour ”.
Il est examiné au Sénat et revient au Palais-bourbon qui l’adopte.
Si ma proposition de loi est votée, ça permettra aux citoyens de se divertir chaque semaine, de découvrir plein de films et de remplir le coffre de la commune pour des travaux….

William

 

 

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écriture, collages

 

Le roi qui n'avait pas de fille

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

publié en janvier-février 2005

Classe de grande section, Ecole maternelle Erable,Viry-Châtillon (Essonne) – Enseignante : Laurence Péroumal

 

Le roi qui n'avait pas de fille

 

Un conte – un livre – des sculptures

 

Un jour, la maîtresse de la classe demande aux enfants de piocher cinq mots ; “ roi, fée, fille, forêt et canne ” sont tirés au sort parmi d’autres noms de personnages, lieux et objets magiques. Les enfants savent comment débute un conte : “Il était une fois …”. A partir des cinq mots, ils suggèrent plusieurs situations initiales.
Au cours des séances suivantes, les enfants sont amenés à inventer des suites possibles en respectant la structure générale d’un conte, l’espace et le temps du récit. La maîtresse enregistre toutes les propositions. Ensuite en petits groupes de cinq à six enfants, les actions sont énoncées et développées. La maîtresse écrit ce que dit chaque enfant qui voit l’adulte écrire sa proposition.
Le choix du titre se fait avec toute la classe : plusieurs propositions entraînent un vote.  

 Parallèlement, la classe s’initie à la sculpture à travers des visites de musées ou d’expositions, des rencontres avec un sculpteur et des ateliers d’expression.

Pour les illustrations, la classe décide de réaliser les personnages en volume et de représenter les lieux avec des encres sur papier après une phase d’esquisses.

Puis chaque partie de l’histoire est mise en espace par les enfants et photographiée par la maîtresse.

Grâce à la photocopie couleurs, chaque enfant disposera d’un exemplaire de l’album illustré dont il personnalisera la couverture par des motifs en aluminium repoussé.

                  

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conte, encres, modelage

 

On s'affiche - année 2003/2004

Janvier 2005

 

 

Revue Créations en ligne "Artothèques"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°185 - Publication : décembre 2007
article déjà publié dans la revue Créations n° 115 "Images et mots s'en mêlent" en janvier-février 2005 (Ed. PEMF)
Trois établissements : Collège André Lahaye d’Andernos (Gironde), Lycée Elie Faure de Lormont (Gironde), Lycée agricole de Rodez (Aveyron) Trois enseignants : Philippe Geneste, Carol Baggio-Thomas, Yolande Dupuy

 

 

On s'affiche année 2003/2004

 

Echanger les créations : une ouverture vers l’extérieur

  

Le premier envoi


Philippe : On connaît la rentrée et la question du premier contact avec les élèves. Se présenter est quelque peu inévitable. Mais se présenter par les petites fiches est plus que réducteur. Comment éviter cet écueil et en faire une vraie présentation de soi ?
J'ai demandé aux élèves d'apporter des magazines à découper et, par collage, ils devaient se représenter ou bien représenter une partie d'eux ou d'elles-mêmes. J'imposais le format : ne pas dépasser les dimensions du A4. J'avertissais, aussi, les élèves que ces autoportraits seraient envoyés dans des classes d'autres établissements scolaires. Et parce qu'une expérience ne vaut que dans la mesure où elle est menée entièrement, ce fut le sujet unique, de la première séance… pas de présentation du cours, pas de laïus sur l'emploi du temps, pas de présentations de rigueur.
Ensuite, tout s'enchaîne aisément. Un professeur d'arts plastiques, Dominique Brochet, avec qui je travaille régulièrement est mis au courant et il accepte d'enchaîner immédiatement sur ce premier essai d'autoportrait, pour le travailler, l'enrichir, le formaliser. En retour, je propose aux élèves d'écrire un texte sur cette seconde mouture de leur création… A la suite de quoi, quelques quinze jours après, l'autoportrait est retravaillé en arts plastiques pour y inscrire le texte.
Dès lors, il ne reste plus qu'à envoyer les productions. Une commission courrier est constituée dans une classe de cinquième et une autre dans une classe de quatrième
.

 

    
    Cette île est solitude, calme et douceur.
Etre seule, se sentir libre, seule au monde ; hors de toutes les horreurs du monde, dans une vie assurée, être calme dans la douce solitude.
Personne à qui parler ? besoin de couleur ? Le rouge de la joie ? de la beauté ? de l’amour ? Le rouge est la couleur auto-portrait, essentielle couleur.
Le bleu des profondeurs se livre alors, s’arrachant du virtuel espace de l’être : le bleu rencontre le plein jour. Est-ce un danger ?
Vivre, besoin de fiction, d’imagination, de rêve. Rêver où le virtuel n’est pas un danger mais un bien-être.

Margaux Kappes, 4e

   

Carol et Yolande reçoivent les affiches envoyées par les classes de Philippe.

 

Carol : Nous sommes dans un lycée de proche banlieue, nos élèves habitent souvent la “campagne” et certains vont rarement en ville. L'équipe pédagogique a donc proposé une visite de Bordeaux sur un après-midi. Nous sommes partis en bus et revenus par la navette fluviale. Durant la visite, les élèves devaient compléter un questionnaire historique intégrant des questions en anglais et en espagnol. Après la visite, nous avions prévu de leur faire écrire un texte sur la rue de la vache (petite rue très étroite dans le vieux Bordeaux) dans le cours de français et de leur faire réaliser une affiche sur la ville de Bordeaux (leurs impressions, les aspects plaisants de la ville,…). La proposition d'Andernos est donc arrivée à point.

Yolande : A La Roque, lycée agricole de Rodez, les projets allaient bon train : je travaillais avec l’enseignante d’Education Socioculturelle, sur l’adaptation théâtrale de légendes du Rouergue avec des BTS 1ère année; j’organisais pour mes classes une séance ciné concert en partenariat avec la cinémathèque de Toulouse et un groupe de musique électroacoustique : “les Electrons libres”. Mes deux classes de Seconde rédigeaient mensuellement le dossier du Club Lecture Magazine du lycée, et l’équipe pédagogique des Seconde 3 menait des actions pluridisciplinaires sur l’option EATC, Les Couleurs du territoire. C’est alors que le courrier d’Andernos nous parvint.

Ouverture de l’enveloppe : surprise et émerveillement devant la beauté de ces créations. De toute évidence, il fallait les exploiter en cours et offrir une réponse à Andernos !
L’opération Couleurs du territoire battait son plein, la séquence poésie approchait, ces autoportraits en seraient l’amorce. D’abord une séance de lecture d’image permit de mettre en évidence les notions de dénotation et connotation en lien avec les notions de métaphore et comparaison. Ensuite, les élèves durent choisir un autoportrait et travailler en groupe à l’écriture d’un poème (travail préparatoire de la séance écriture prévue pour l’élaboration de l’exposition Les Couleurs du territoire).
La réponse que nous fîmes au collège d’Andernos fut l’envoi de notre revue Club Lecture Magazine dans laquelle s’affichaient les créations plastiques des uns et les créations poétiques des autres. De plus, celle-ci étant sur le site Internet du lycée, ce bel échange pouvait s’exposer à un large public et dépasser les murs de nos établissements.
Cette année au LEGTA d’Avignon, je poursuis l’exploitation de ces documents avec deux classes Terminales qui travaillent sur Dada et le Surréalisme. Les créations plastiques et poétiques de ces élèves verront le jour courant novembre 2004 et devraient faire l’objet d’une exposition en mars 2005 pour le Printemps des Poètes.
Peut-être seront-ils aussi les éléments d’un heureux échange dans le cadre de “On s’affiche”.

 

Couleurs

Douceur,
Chaleur,
Protection et aventure,
Un monde à soi
Déchaîné par les couleurs
De la sensualité et du maquillage.

La gourmandise,
La bêtise,
L’habitude, les voyages
Se parent comme une peinture.

Les amitiés entre filles,
La famille,
Voile sur un monde coloré
Et imaginé,
Donnent au cœur
De la lumière,
Que du bonheur,
Dans ce monde de fureur.

Céline Gombert

   

 

Comment et pourquoi s’afficher ?


Envoyer à l’extérieur, ce ne peut pas être comme un travail scolaire. C’est la place de l’autre, de l’inconnu, de celui que l’on ne connait pas encore, qui est à travailler. La motivation est tout autre.
- échanger des créations
- pas d'obligation de correspondance car c’est de la communication et un rapport privilégié, suivi
- faire vivre l'extérieur à l'intérieur de la classe : aucun investissement n'est abouti s’il ne rencontre pas un public, un lecteur, dimension essentielle du processeur créateur
- travailler sur tout le cycle de la production scripturale (jusqu’à l’édition !)

Bilan

Tout l'avantage est dans la plasticité de la formule. Réponses mêmes tardives ou affichages de reportages suscitent, chaque fois, de nouveaux envois.
La richesse de cette opération ? “ On s'affiche ” stimule la volonté de rencontrer l'autre par ses réalisations concrètes, s’invente en se faisant et reste ouvert à tout nouveau venu dans la création-réception.

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auto-portrait, collages, écriture

 

Carte blanche - Rimbaud, Verlaine

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

publié en janvier-février 2005 

Michaël Dubreuil, ancien étudiant IUT Carrières sociales, Bordeaux III

 

 

Carte blanche - Rimbaud, Verlaine

 


Picoté par les blés,
fouler l’herbe menue
Quelles fulgurantes fugues
pour ce gamin des rues
Il est enfin changé
le logis d’autrefois
Des flots bleus, fleur de chair,
parfumés par la vague.

 


Oh ! Scandales et tumultueuses
ivresses
Où des accords mineurs se croisent
et filent :
L’eau était morte et les ciels
gris de cristal,
Enfin tourbillonner, danser,
une danse sonore…


Voyou, révolte
et “ Mort à Dieu ”
Jetant l’Amour infini
dans un infini sourire,
Cet Infini terrible
qui effare son œil bleu !
Impertinente enfance,
en enfer dans l’errance
Il ira loin, bien loin,
comme un bohémien,
Je ne parlerai pas,
je ne penserai rien…

Ciel ! Amour ! Liberté !
Alourdie par le rêve,
ô pauvre Folle !
Trente sept automnes et ces voix
qui ne chantent plus guère
à la Sorbonne.

 

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écriture, collage, peinture

 

Trajicomedia de Don Cristobal y la Seňora Rosita

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

publié en janvier-février 2005

Classe de 3ème, Collège Tristan Derême, Oloron Sainte-Marie (Pyrénées Atlantiques) – Intervenants : Lili Casassus, Professeur d’Espagnol; Bernard Audouin, Professeur d’Arts Plastiques; Yann Lamarque, Professeur de Français; Raül et Marta Gomez, professionnels du spectacle.

 

 

Trajicomedia de Don Cristobal y la Seňora Rosita

 

Mettre en scène un texte, une entreprise fédératrice d’énergie

Au départ, une classe de troisième dite “européenne”, soit une quinzaine d’élèves regroupés autour du choix de l’espagnol en option “lourde” : 5 heures hebdomadaires qui permettent de dépasser le simple cadre d’apprentissage de vocabulaire et de la syntaxe.

Cela permet de s’intéresser à la culture et à la saveur de la langue, surtout quand on est, comme Lili Casassus, leur professeur, inconditionnelle du monde hispanique et passionnée du théâtre de Lorca. Elle n’est pas la seule puisque le professeur d’Arts Plastiques partage cet intérêt pour l’Espagne et sa langue.

 

L’idée germe donc de monter une pièce que F.G.Lorca écrivit aux temps héroïques du théâtre itinérant de la Baraca : Tragicomedia de Don Cristobal y la Seña Rosita ; c’est une farce poétique que Lorca qualifie de “guiñolesca” et donc, quoi de plus indiqué que de lui donner vie par le jeu des marionnettes ?

Et ces marionnettes, pourquoi ne pas les faire concevoir, fabriquer, animer par le groupe tout entier, faisant du spectacle une véritable création collective ?

Mais la technique ne s’improvise pas et rien n’aurait été possible sans l’expérience et le talent de Raül et Marta Gomez-Lavie, professionnels argentins du spectacle, installés depuis plusieurs années à Oloron où ils ont fondé le “Théâtre Labaraque”, au nom prédestiné, et intervenant dans les divers groupes scolaires de la ville.

L’aventure démarre donc dès le début de l’année scolaire : parallèlement au travail sur le texte en classe d’espagnol, une recherche est menée en cours d’Arts Plastiques, d’abord “ en deux dimensions ”, sur les types de personnages et le caractère de leur visage (face et profil) avant leur réalisation en trois dimensions. Pour les cinq décors (trois intérieurs, deux extérieurs), des mini maquettes en cartoline sont réalisées et les meilleurs projets retenus serviront de base de travail pour les éléments définitifs.

Quatre mois avant le spectacle, les projets sont prêts, les rôles attribués et la mise en forme peut commencer : un ancien dortoir est attribué par l’administration comme atelier de réalisation et de répétition. Tout le monde met la main à la pâte pour l’élaboration des décors en polystyrène extrudé, la confection des têtes, modelées à partir d’un oeuf de papier mâché fiché sur une tige de bois. Marta supervise plus particulièrement la confection des costumes et des perruques. La finition des visages (bouche, regard, accents colorés) se fait à la gouache en cours d’Arts Plastiques. A chaque séance de travail, des trouvailles (la “ récup’ ” fait merveille !),  des idées nouvelles viennent bonifier le projet initial. Yann Lamarque, professeur de Français dans une autre classe mais hispanophone et technicien accompli, assure avec deux élèves la régie des sons et des éclairages.

Raül dirige, dans un ballet d’une extrême complexité (par moment, une quinzaine de personnages en scène), les manipulations des apprentis marionnettistes. Les intonations du dialogue, la maîtrise de la langue sont peut-être ce qu’il y a de plus ardu à mettre au point, alors qu’il faut en même temps bouger, se courber, changer d’accessoire...

Mais au final, quelle récompense avec ce spectacle total, dont la magie s’exerce sur un petit espace avec une telle efficacité !


Bernard Audouin

 

 

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costumes , décors,
marionnettes,  spectacle
   

 

Roman-photo

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

publié en janvier-février 2005 

Classe de 4ème, Collège de Chazay d’Azergues (Rhône) - Professeur de français : Annie Dhenin

 

 Roman-photo

J'ai proposé de réaliser de courts romans-photos d'une page, au site du Collège, mais en situation, pour montrer la vie de tous les jours. Les élèves ont écrit des sketches courts significatifs, en coupant ce qui peut rester implicite ; les histoires restaient à leur initiative. Les thèmes choisis traitaient des rapports entre garçons et filles, du rituel quotidien de l'entrée au collège et d’une histoire curieuse de volatilisation. Est-ce un hasard ? Dans le groupe concerné, plusieurs élèves allaient quitter le collège fin juin.

Une fois les histoires écrites et découpées en séquences photo, nous avons fait un premier croquis, imaginant la mise en scène du roman.
Chacun a découpé dans une feuille A4, une “fenêtre” de 18 x 24 cm. Avec un seul appareil numérique pour 27 élèves, je pouvais difficilement compter sur cet objet pour visualiser les cadrages : proportions de l'image brute, vue en plan général/rapproché/gros plan, plongée/contre-plongée. Excellent outil cette “ fenêtre ” ! Les élèves l’ont fort bien utilisée pour mieux viser leurs images, s'approchant, s'éloignant, grimpant sur un banc ou se couchant par terre... Ils n'auraient probablement pas autant cherché, l'œil au viseur de l'appareil. Lors des séances suivantes, pendant les répétitions sur le terrain, ils ne quittaient plus leur feuille A4 trouée pour choisir leur angle de vue.
Dès qu'un groupe était prêt, il prenait l'appareil photo numérique, et là, j'ai apprécié le calme des élèves, car il y a eu des moments où deux groupes étaient prêts en même temps avec un seul appareil disponible ! Nous disposions du CDI pour faire une impression index : ciseaux, montage brut, le roman-photo prenait forme, Nous pouvions passer à la rédaction définitive des légendes, en fonction de la mise en scène. Nous avons accepté comme règle du jeu, la prise de vue en une seule fois, malgré les problèmes de disponibilité de l’appareil photo, d’encombrement du lieu de tournage, du ciel changeant.
Les sujets retenus nécessitaient le plus souvent des figurants, si bien que les élèves n'étaient pas “désœuvrés”.

L'ombre 


Et aujourd'hui, ce qui nous gêne, quand nous regardons ces images, ce n'est pas le côté un peu brut du décor ou de la mise en images, mais la qualité de jeu des acteurs. A l’avenir, il faudrait vraiment travailler quelques séances de mime avant de passer à la photo. Mais quand ? Les élèves sont maintenant en 3ème, dans des classes différentes. Ils viennent nombreux voir ce travail exposé, "lisent" longuement ces histoires où Ils se reconnaissent autant qu'ils repèrent des visages connus et dans le plus grand sérieux.

Annie Dhénin

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roman-photo      

 

Une Pratique, un Outil : Après la lecture d'un article de la revue

Janvier 2005

 

CréAtions n° 115 "Images et mots s'en mêlent"
publié en janvier-février 2005

Classes de C.L.I.S. et de CE, Ecole des Pré-Saint-Jean à Alès (Gard) – Enseignante : Christiane Nicolas

 

Après la lecture d’un article de la revue

L’article de Philippe Geneste sur les caviardages au collège (CréAtions n°104 - Expériences tâtonnées: Du caviar graphique au caviardage plastique) m’a donné l’idée de proposer un procédé similaire lors d’un atelier d’écriture en Z.E.P. L’idée de détournement et de réappropriation de textes pourrait peut-être aider ces élèves à apprivoiser le langage, cet écrit qui leur semble tellement inaccessible (une majorité de non-lecteurs dans la classe).
Je décide d’y aller tout doucement ! Un travail de groupe, à l’oral, sous la forme d’un jeu, pour démarrer.
Je propose tout d’abord un texte documentaire simple: « Le glouton » agrandi et affiché au tableau.

Je le lis une première fois en recommandant aux enfants d’écouter les mots, de se laisser emporter. Comme dans l’action de caviardage, mon objectif n’étant pas d’analyser le texte mais de l’utiliser comme déclencheur d’imaginaire. « Mustélidé » devient ainsi un vrai régal!

Glouton
Gulo gulo (L.)
Le glouton est un curieux carnivore au corps robuste et au pelage long et dense, si bien que son aspect rappelle celui d’un ours. C’est aussi le plus grand des mustélidés, pouvant peser jusqu’à 20, voire 30 kg. Le Glouton vit dans les immenses étendues de taïga et de toundra eurasiatique et nord-américaine. En Europe, il subsiste encore en Scandinavie, en Finlande septentrionale et dans le nord de l’URSS. C’est un animal relativement rare qui compte souvent même parmi les espèces en danger, surtout dans la partie européenne de son aire de distribution. Les Gloutons sont des animaux solitaires, exception faite de la période où ils élèvent leurs jeunes. Ils occupent des territoires de chasses fixes, s’étendant, chez les mâles, sur des aires avoisinant 1 000 km. Ils y sont sans cesse en mouvement, de nuit comme de jour, en quête de nourriture. Dans la nature, leur rôle est plutôt positif, car ils liquident les charognes et les animaux malades. Les chasseurs ne les portent cependant pas dans leur cœur car ils s’en prennent aussi aux animaux pris dans les pièges et aux provisions des huttes de chasse. Mais leur nourriture est par ailleurs très diversifiée : en été, ils s’attaquent aux oiseaux, à leurs œufs, aux larves, aux insectes, aux rongeurs de petite taille, surtout les lemmings, aux haies et aux graines oléagineuses. En hiver, ils s’attaquent aussi aux grands mammifères, aux ongulés, aux animaux tombés et à toutes les proies occasionnelles. Les Gloutons chassent leurs proies en les suivant à la trace puis en les attaquant par surprise. Ils s’emparent aussi couramment de proies capturées par d’autres carnivores, surtout les renards et les autres mustélidés. Le rut a lieu à la fin de l’été. Les jeunes naissent, après une gravidité prolongée, vers la fin de l’hiver et la première moitié du printemps.
LC : 700-830 mm
LQ : 160-250 mm
Poids : 10-20 kg
Portées : une fois tous les deux ans.

 

Lors de la deuxième lecture, je demande aux élèves de m’arrêter dès qu’un mot leur plaît, quel qu’il soit. Je les note au tableau, ils se prennent au jeu. Le texte documentaire enlevé, nous voilà face à une multitude de mots, écrits en tous sens. Je les lis, relis, les fais lire aux plus « téméraires » pour s’en imprégner et impose à chacun de n’en choisir que deux, réduisant ainsi notre « banque de données ».

 

Cette approche ludique semble avoir atteint en partie son but car quelques élèves ont accepté sans réticence le travail proposé suivant : j’ai distribué à qui voulait une page de « L’île au trésor » en laissant comme consigne d’agir sur le texte de la même façon, mais individuellement ou à deux.

 

 

Texte remanié par les élèves


Espèce de mustélidé

Il était un petit glouton qui s’appelait Rare. Il habitait à Taïga.

Un jour, un mustélidé de 30 kg est entré par surprise chez lui pour lui piquer ses larves, sa nourriture qu’il est allé chercher un occasionnel printemps sur 1000 km2.

Un chasseur arrive, solitaire : «Espèce d’immense mustélidé!» lui dit-il.

Le mustélidé attaquant le chasseur sans cesse, le chasse par ailleurs de la maison mais pour une période très horrible !

 

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Le carnet de bord de Dominique

 

 
 
 

Carnet n°3

 

Sur nos carnets d'écoliersUn voyage musical avec Emeline


Depuis le mois de juin, nous savons que notre projet « classe artistique » a été accepté par l'inspection académique. Il va nous permettre un investissement matériel important puisque d’une part, nous avons déjà acheté un appareil photo numérique et d’autre part nous allons avoir, tout au long de l'année, le partenariat de Pascale Delarge, une artiste qui va nous accompagner dans la construction de nos carnets d'écoliers. Nous en reparlerons la prochaine fois car avant de démarrer ce projet, il faut tout d’abord assurer la rentrée, installer des habitudes de travail, et de surcroît, accueillir, pendant un mois, des stagiaires de l'IUFM. Je propose alors à Emeline, professeure des écoles stagiaire, une demi-heure où elle aura prendra la classe pour présenter son projet : histoire de se présenter un peu mieux, histoire de faire connaissance avec les enfants, histoire de faire ses premiers pas en tant que professionnelle, Emeline viendra donc le lendemain avec son violon, pour quinze jours dans un voyage musical, pictural, culturel… qui ira jusqu'à la mise en musique d'un poème produit par Pauline en ateliers d'écriture… Mais, la suite appartient à Emeline ! Dominique TIBERI

 
Mercredi 1er septembre 2004, première rentrée en tant que professeur des écoles stagiaire. Ça y est, après trois années d’études plus une de bachotage, me voilà acceptée dans cette grande institution qu’est l’Education Nationale ! Grand tournant dans ma vie et dans mon rapport à la société, je ne suis plus l’étudiante inutile qui travaille en silence pour récupérer des diplômes, j’ai désormais une mission, un véritable devoir dans ce monde humain : on m’a confié une partie de l’éducation des enfants.
D’ailleurs le 13 septembre, je pars en stage en pratique accompagnée pour deux semaines. Et ce n’est pas parce que je débute que je n’ai pas ma petite idée à propos d’éducation. En effet, je crois sincèrement en la pédagogie de type Freinet, cette pédagogie où l’élève est totalement acteur de ses apprentissages et dans laquelle il effectue un travail coopératif. Utopie d’une école où il ferait bon s’y rendre et y apprendre à son rythme ? Je ne pense pas… sinon je démissionne de suite ! Justement pour ce stage, j'ai l'opportunité d’aller dans la classe coopé des « Trois Maisons » à Nancy. Hasard ? Destin ? Je ne sais pas, mais ça tombe plus que bien, je vais enfin pouvoir tester si mes idées tiennent la route.
 
Et me voilà plongée, avec deux camarades, dans cette classe de CM2. Nous commençons par observer le fonctionnement de la classe et dès le deuxième jour, nous devons la prendre en charge. Que faire durant ces quinze jours ? L’idée d’un projet, un projet qui me tient à cœur… En tant que musicienne, je pense qu’un projet autour du violon (mon instrument de prédilection) pourrait faire l’affaire. Il s’agit maintenant de trouver autour de quelles disciplines celui-ci pourrait tourner.
Il y a bien sur la musique. Présentation du violon en  « live » puis écoute d’œuvres dans lesquelles le violon apparaît sous des styles différents : concerto et symphonie pour la musique classique, musique orientale pour la musique du monde et rock pour la musique actuelle.
On peut aussi étudier en physique et en techno les matériaux utilisés pour fabriquer un violon ainsi que son principe de fonctionnement : phénomène de vibrations, longueur et diamètre de la corde qui déterminent la hauteur de la note… Mais cette partie ne pourra pas être faite faute de temps. Il faut faire des choix pédagogiques comme on dit !
 
C’est pourquoi j’ai préféré choisir de continuer le projet avec les arts plastiques. On pourrait ainsi faire des productions plastiques sur le violon, sur lesquelles on écrirait les références des œuvres écoutées. En outre cela constituerait la trace écrite réglementaire !
Le problème est que les arts plastiques ne sont vraiment pas une discipline dans laquelle je suis très à l’aise. Cela vient sans doute d’un manque de référents théoriques et de pratique. Peu importe, je relève le défi.
Première séance, nous allons rechercher sur Internet des œuvres d’art qui traitent du violon. Nous découvrons des œuvres de Picasso, Dufy, Wiscombe et Espin. Une élève fait la remarque judicieuse que « même si on ne reconnaît pas toujours un violon, ses couleurs typiques (teintes du marron) sont présentes ». C’est ce qui va être un référent essentiel pour la production plastique. Dans la séance suivante, les élèves commencent leur planche sur une feuille blanche.
 
Consigne : « faire une œuvre où l’on pourrait ressentir l’atmosphère du violon ».
L’objectif est d’organiser son travail au crayon de papier, la couleur viendra après.

 


Au début de la séance suivante, quelques productions sont affichées et commentées. Certains élèves continuent ou recommencent le travail au crayon tandis que d’autres attaquent la couleur.
Nous leur proposons des encres, des papiers de différents marrons, de différentes textures, des craies grasses…
 
Nous n’hésitons pas à leur donner notre avis et quelques conseils, ainsi les œuvres progressent. Puis vient le moment de l’écriture. Celle-ci doit faire partie intégrante de l’œuvre. Des outils et documents sont à la disposition des élèves : livre de calligraphie, lettres de différentes typographies…

 


 

Enfin quelques oeuvres se terminent et nous découvrons à quel point les enfants ont du talent ! Mes collègues et moi sommes vraiment stupéfaits du résultat. Nous avons appris que pour réaliser une œuvre plastique il faut du temps et que les enfants ont un potentiel énorme en terme de créativité. Nous retiendrons de cette expérience qu’il est nécessaire de proposer un maximum de situations dans lesquelles les élèves peuvent se laisser aller à créer, que ce soit en art, en français ou toute autre discipline. Emeline Keller – PE2 – IUFM de Nancy.

                                                                                                                  
 

 

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Autour de l'exposition du peintre Corneille

Janvier 2005

 

 

CréAtions n° 115 - Images et mots s'en mêlent -

 publié en janvier-février 2005

Classe de Moyenne Section/Grande Section, Ecole maternelle Gaston Monmousseau, Méry/Oise (Val d’Oise) - Enseignante : Maud Léchopier

 

Autour de l’exposition du peintre Corneille

 

Au mois de septembre, nous sommes allés visiter l’exposition consacrée

au peintre Corneille au Centre d’Art Jacques-Henri Lartigue de L’Isle-Adam.

 


La visite

Lors de la visite commentée par une animatrice, les enfants se sont montrés particulièrement attentifs et intéressés par les différentes œuvres présentées qui offraient une grande diversité de techniques et de matériaux : des peintures, des tapisseries, des objets en terre, une mosaïque en verre et des sculptures en bois.
Ils ont d’ailleurs retenu que "Corneille aimait les chats, les oiseaux, les femmes, les soleils, faire des traits noirs autour des personnages".
Ils ont appris que pour faire une production artistique, il faut "laisser aller son imagination, faire comme on veut : des choses à l’envers, des choses n’importe où, des choses en morceaux, des choses bizarres. On a le droit de dépasser. On met sa signature".

 
 

L'atelier


Ensuite, les enfants ont fait un atelier guidé par l’animatrice.
Ils avaient à leur disposition une assiette en carton avec de la peinture rouge, bleue, blanche, jaune et noire, un gros pinceau et un pinceau fin ainsi qu’un support en carton rectangulaire.
L’animatrice leur a donné un chat et un oiseau en papier à coller comme ils voulaient sur le carton puis ils les ont peints de couleurs différentes. Ils ont ajouté un soleil et ont tracé des traits à la peinture autour des animaux et du soleil avec le pinceau fin. Après avoir mélangé les couleurs sur l’assiette, ils ont peint tout le carton de couleurs différentes. Les consignes étaient assez fermées mais les enfants ont eu beaucoup de plaisir à réaliser cette production car “c’était pas grave si on dépassait”. Pour terminer, ils ont fait des points à l’intérieur des animaux et du soleil.
Les enfants de Grande Section ont écrit leur signature à la peinture.

 

De retour à l’école, nous avons exposé les réalisations de l’atelier dans le hall d’entrée de l’école.   


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